Chapitre 2

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Cela fait maintenant plus d'une heure que je suis dans mon bureau et je n'arrive à rien. Impossible de me concentrer depuis qu'il m'a foutu cet ultimatum. Je n'accepterais pas, un point c'est tout. De toute manière, je ne vois pas comment il pourrait m'y forcer. Et je peux affirmer, qu'il n'est pas né celui qui me fera décamper de mon poste. Alors, sur ces dernières pensées, un sourire triomphant vient enfin se dessiner sur mon visage. De toute manière, je suis indispensable à cette entreprise et ils savent pertinemment qu'ils ne s'en sortiront pas sans moi.

Le moral étant à nouveau au beau fixe, je décide de me pencher sur les milliers de mails qui m'attendent. Mon ordinateur face à moi, je clique frénétiquement sur ma souris. Seulement, une fois mon mot de passe entré, un message m'indique que mon accès n'est pas autorisé. C'est quoi ce bordel? Je prends donc mon combiné afin de joindre mon assistante, mais je m'aperçois rapidement que ma ligne a été coupée. Je commence à croire que tout ceci est loin d'être une coïncidence. Les pièces du puzzle commencent à se mettre en place dans ma tête et je comprends que quelqu'un est derrière tout ça. Je me lève alors d'un bond de ma chaise et pars à la recherche de la gourde qui me sert d'assistante. Mais une fois encore rien ne se passe comme prévu. Personne ne se tient à sa place habituelle, ni même dans les alentours. Je continue donc ma course vers le bureau de mon patron, et sans même frapper, je pénètre à l'intérieur de celui-ci en hurlant.

- Tu peux m'expliquer ce qui se passe? Je n'ai plus accès à mon ordinateur, ma ligne a été coupée et ma secrétaire a disparu.

Le sourire qu'il affiche me donne immédiatement envie de lui foutre une bonne paire de claques, mais je prends le parti de me calmer et d'attendre ses explications.

- Il me semble pourtant avoir été clair. Tu es en vacances jusqu'à nouvel ordre, donc, ton assistante aussi. Rien ne sera débloqué tant que tu n'accepteras pas ma proposition. Léa, avant de partir, a dû te laisser un dossier sur son bureau. Tu n'as plus qu'à le prendre et suivre les indications qu'il comprend.

Je le regarde complètement médusée car premièrement je suis étonné qu'il sache mieux que moi comment s'appellent mon assistante et deuxièmement car je sais que quoi qu'il arrive, il ne changera plus ses plans. Qu'il aille au diable, je rentre chez moi et j'espère que demain il aura recouvré la raison. Je prend donc toutes mes affaires et prend la direction des ascenseurs afin de me sortir au plus vite de cet horrible canular.

Comme à mon habitude, je m'arrête d'abord dans mon lieu favori la "New York Public Library". A chaque fois que je m'avance vers ce grand bâtiment, je ne peux retenir un frisson devant tant de splendeur. La dame de l'accueil me gratifie de son plus beau sourire et je me contente de l'ignorer. Même si j'adore ce lieu, ce n'est pas pour autant que j'apprécie les gens qui y travaillent. Sans oublier que son aimabilité, vient surtout du fait qu'elle sait qui je suis, où je travaille et surtout le gros cheque que Godwing leur fait chaque année pour aider à la restauration des oeuvres rares qui sont conservé en ces lieux.

Je m'avance donc dans la salle principale et pars chercher un livre magnifique sur l'antiquité que j'ai déjà commencé depuis quelques jours. L'ambiance y est studieuse et paisible, et je parviens même pendant quelques instants à retrouver un soupçon de sérénité. Mais, malheureusement cela ne dure pas bien longtemps. Mes pensées virevoltent sans cesse vers mon patron et cette stupide idée de me faire partir, je ne sais où. Je connais Robert et comme je l'ai déjà dit, c'est quelqu'un d'acharné, et quand il a une idée en tête, il ne l'a pas ailleurs. Seulement, il oublie un peu trop souvent que je ne suis pas qu'une simple employée dans l'entreprise. La seule raison pour laquelle je ne l'envoie pas balader, est que j'ai bien trop de respect pour lui et pour tout ce qu'il a fait pour moi.

Voyant que je n'arrive pas à me concentrer plus de cinq seconde sur ma lecture, je décide qu'il s'avére innévitable que je retourne au bureau afin de mettre les choses au clair avec lui. Je ne supporte pas ce conflit intérieur qui boue en moi, et si je ne règle pas le problème d'ici ce soir, je sais que je n'en dormirais pas de la nuit.

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