Chapitre 11

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La douleur m'empêche d'avancer, elle me comprime sans que je puisse en réchapper. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Tout autour de moi est flou. L'obscurité prédomine l'ensemble de ma vision, et mon corps figé ne m'est d'aucun secours. J'entends respirer bruyamment à côté de moi, j'ai peur, je suis terrorisé. Des gémissements horribles me parviennent, mais je n'arrive pas à tourner la tête pour voir d'où ils proviennent. J'étouffe, il me faut de l'air. Une main se pose alors sur mon bras et je comprends enfin qui est avec moi. Seulement, je suis effrayé de devoir à nouveau croiser ce regard. Son souffle est désormais contre mon oreille, et sa voix me murmure ce que je souhaite par-dessus tout ne pas entendre.
" N'oublie pas"

Putain de merde! Je saute de mon lit et m'éloigne aussi vite que possible de celui-ci. La sueur a envahi chaque parcelle de ma peau, et ma respiration a du mal à reprendre son rythme habituel. C'était quoi ce cauchemar? cela ne m'était encore jamais arrivé jusqu'à aujourd'hui. Mon subconscient me joue un mauvais tour, et ça ne me plait pas du tout.

Mon coeur fait des saltos dans ma cage thoracique tant il est éprouvé. Je savais que je ne devais pas m'accorder de répit, mais je ne savais pas que je me ferai rappeler à l'ordre si rapidement. Cette sensation horrible d'être enfermé dans les méandres de mes pensées, et de ne pas parvenir à en sortir.

Il faut que je me calme, ce n'est qu'un foutu cauchemar, et tant réaliste soit-il, cela ne reste que le fruit de mon imagination. Pourtant, ce regard, cette voix, l'impuissance de mes actes ce soir-là, me reviennent comme si tout c'était passé hier.Je n'arrive pas à m'expliquer cette phrase qui résonne encore dans mon esprit. Comment pourrai-je oublier? Il ne se passe pas un jour où je m'accable pour ce qui s'est passé.

Un coup d'œil au réveil, m'indique qu'il est tout juste 4h30 du matin. Il faut que je me rendorme et surtout que j'oublie au plus vite ce mauvais songe. Par chance, la fatigue l'emporte sur la peur, et je ne tarde pas à sentir le sommeil alourdir considérablement mes paupières.

***************

Mes yeux s'ouvrent et se referment à plusieurs reprises. Les rayons du soleil ont envahi la chambre, et les oiseaux pépient bruyamment sur le rebord de ma fenêtre. N'étant pas une fervente admiratrice de Cendrillon, j'insulte autant que je peux ces volatiles de malheur qui m'ont empêché de terminer ma nuit.

Je me redresse délicatement sur mon lit, et je suis étonné de sentir des courbatures au niveau de ma nuque. Mes mains passent le long de mon cou et effectuent de légères pressions afin de calmer la douleur. C'est seulement quand je fais un tour d'horizon sur l'endroit où je me trouve, que tout me reviens en mémoire. La soirée d'hier, le baiser dans le couloir, et pour finir l'horrible cauchemar de cette nuit. Je me claque mentalement l'arrière du crâne et me maudis d'avoir été une nouvelle fois si stupide. Je me lève donc et prépare mes affaires avant de filer sous la douche.

Une fois prête, je descends les marches qui mènent à la pièce principale d'un pas hésitant. Tyler ne s'y trouve pas, à mon plus grand soulagement. Une feuille sur la table du salon attire alors mon attention.

"Le café est frais de ce matin et une salade de fruits t'attend dans le frigo. Je crois me souvenirs que c'est ce que tu as commandé quand je t'ai monté ton plateau à l'hôtel. Si tu as envie d'autre chose, ne te gênes pas. Tyler"

Il se souvient de ce que j'ai commandé au petit déjeuner. Cet homme est réellement une perle, je pourrais bien m'habituer à de telles attentions en restant ici. Seulement, ce ne serait vraiment pas raisonnable, et encore moins depuis cette dernière soirée. C'est d'ailleurs mon objectif pour aujourd'hui, régulariser ma situation de sans-abris.

Une fois mon petit déjeuner englouti, je réalise soudain que je n'ai aucun moyen de transport pour me rendre en ville. Et après un long et tortueux soupir, je décide de me rendre au haras de Tyler afin de lui demander un énième service. Franchement, ça en devient carrément pathétique, cet homme doit me prendre pour une profiteuse de première. Sans réfléchir davantage, je sors de la maison et pars à sa recherche.

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