Chapitre 21

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19h et toujours pas de nouvelle de mon invité. Autant dire que je bouillonne d'impatience. Je fixe une énième fois ma montre et me maudis intérieurement d'être si stressé par sa venu chez moi.

En même temps, quand je lui ai dit de venir une fois ses visites terminées, je ne pensais pas qu'il ferait le tour intégral de la grande pomme. Et quand bien même, il avait envie de voir le plus de chose possible, il pourrait au moins avoir la décence d'arriver à une heure raisonnable.

Elle n'a pas encore commencé que cette cohabitation m'agace déjà. De toute manière, je lui ai juste proposé de l'héberger, je ne suis pas non-plus obligé d'être agréable et prévenante en étant à ses petits soins. Une serviette de bain, un plan de la ville et basta.

Je ne sais même pas pourquoi je me suis enquiquiné à enfiler cette robe moulante qui ne va pas du tout avec le contexte "je suis resté chez moi à bosser toute l'après-midi". Je suis dans un premier temps pas crédible et ensuite je ne suis carrément pas à l'aise dedans. L'avantage, c'est que je ne me prendrais certainement pas les pieds dedans au vue de sa longueur. Quoi qu'il en soit, j'aurais au moins la satisfaction d'avoir trouvé une occasion pour sortir cette robe.

En ce qui concerne le repas que j'ai commandé chez le meilleur traiteur de la ville, on dira que je ne suis pas femme à faire la popote toute la journée en attendant sagement que son mari rentre à la maison.

Et puis finalement, c'est lui qui est arrivé comme un cheveux sur la soupe. Je n'allais tout de même pas réorganiser tout mon quotidien pour ses beaux yeux. Voilà que je parle toute seule maintenant, je crois que je suis littéralement en train de dérailler.

Deux coups sur la porte d'entrée viennent faire taire cette dernière pensée. Et maintenant que le moment est enfin arrivé, je me sens prise d'une étrange angoisse. Un dernier regard autour de moi, me fait amèrement regretter de n'avoir jamais donné une touche un peu plus chaleureuse à cet appartement.

Mais il n'est désormais plus possible de modifier quoi que ce soit, alors sans réfléchir davantage, je me dirige vers la porte d'entrée afin de le laisser découvrir mon environnement.

Il se passe à peu près un quart de seconde où je me demande si je ne ferai pas mieux de lui réserver un hôtel, mais malheureusement je ne me sens pas capable de le savoir dans la même ville que moi sans être au plus près de lui. Alors sans plus le faire attendre, j'ouvre la porte.

Mon coeur manque certainement un battement quand je finis de le découvrir dans son intégralité. Un immense sourire recouvre son visage et je suis soulagé de le voir si enthousiaste à l'idée de passer un moment avec moi. Le portier se tient à sa gauche avec une valise et plusieurs sacs d'achats.

- Il ne voulait pas me laisser monter tant que je ne lui donnais pas mes bagages. Il avait soit-disant peur de se faire virer. Bref, j'ai dû céder sinon je serais encore au rez-de-chaussée.

Faut toujours que ce portier fasse dans le mélodramatique. Maintenant à cause de lui je passe pour une tortionnaire. Il peut d'ores et déjà regarder les petites annonces celui-là.

- C'est surtout que ce sont ses attributions principales donc si tu lui enlèves ce moment d'occupation, il n'aura plus grand-chose à faire de ses journées.

J'ai bien évidemment droit à deux regards médusés en simultané, mais en même temps je ne fais qu'énoncer la stricte vérité.

- Bon tu ne vas pas rester sur le palier toute la journée. Entre.

Et comme s'il voulait oublier ce moment gênant, il secoue la tête et obéit​ à ma requête.

Immédiatement, je scrute les réactions de l'homme qui vient d'entrer dans mon intimité. Je suis tellement peu sûre de moi que je ne ferme pas la porte entièrement après le départ du bagagiste.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 23, 2019 ⏰

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