Chapitre 2 : point de vue Harry.

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   Oui je savais. Je savais que Louis il était différent pas comme tout le monde un peu bancal ça se voyait rien qu'à sa façon de se tenir quand il dormait un peu replié sur lui-même. Un peu pour dire même dans son sommeil "m'approchez pas" "laissez-moi" un truc un peu fier et rebelle. Mais je ne l'ai pas laissé faire. Alors au lieu de m'éloigner je me suis dit que quitte à me noyer autant bien faire les choses. Et j'ai collé mon dos au sien. Il était entre mes bras. A l'abri. Je faisais les allés et retours entre chez moi et l'hôpital tous les jours et étonnement ce n'était pas si long. Je n'aimais juste pas le bus. Ils commençaient à tous me connaître à l'hosto, je trainais parfois près des distributeurs à chocolat, de là je voyais un monde. C'était tellement différent. Tellement étranger. Un peu hors du temps. Et je me suis pris à les aimer. Les infirmières, les chirurgiens et puis les femmes et hommes de ménages qui venaient me parler tard le soir quand je le regardais dormir à travers la baie vitrée. La journée c'était Louis et que lui. Jours après jours nuits après nuits. Je me sentais plus vraiment à ma place chez moi quand je savais qu'il était là-bas. Seul.

   Et puis un jour il est sorti, comme ça sans que je le sache vraiment je crois qu'il ne voulait pas vraiment me tenir au courant. Sa chambre était vide. Personne. Je me suis assis sur le lit et en m'allongeant légèrement je me suis mis à penser. Faut pas penser. Faut pas réfléchir. Faut foncer. C'est ça que les gens disent faut pas attendre que ça soit trop tard. Alors j'ai rigolé. Là sur le lit où il avait dû pleurer. Là où pendant des heures on avait murmuré. J'ai rigolé plus fort. C'était nerveux. On est rentré en me regardant bizarrement. Ce que je peux comprendre maintenant. Ils avaient tous une sorte d'inquiétude écrite en grand sur leurs fronts alors je me suis levé. J'ai contourné le groupe qu'ils formaient et je me suis assis sur la cuvette des toilettes. Puis au sol. Plus un bruit. Et tout doucement j'ai commencé à pleurer. J'étais mort de trouille.

Déjà à l'époque.

Réveil. Déjeuner. Céréales sans lait. Temps pluvieux. Automne sans vie. Bus. Ecouteurs. Bus sale. Lycée. Dégénérés. Sans espoirs. Récré. Cours. Récré. Egaré. Sport. Pluie encore. Survêtement trempé. Tresse défaite. Vestiaire. Clopes mouillées. Louis. Sourire. Parler. Faire semblant. Se taire. Plus répondre. Disparaître. Courir. Bus toujours pas lavé. Se tâcher. Rentrer. S'allonger. Penser. Eviter de pleurer. Manger. Salade sans sauce. Tweeter. Faire semblant d'exister. Recommencer.

   Louis est revenu au lycée, on s'est croisé, sourit parfois. Et puis je crois qu'on en a eu marre de faire comme ci, comme ça, alors on n'a pas réfléchit. On ne l'a jamais fait de toute façon. De croisements, on est passé à effleurements. Un truc léger et violent. Touchant mais lent. Je commençais à le connaître, lui et ses tics, son sourire, sa façon de passer sa main dans ses cheveux et ses blagues débiles qui faisaient rire aux larmes. La manière dont il parlait, il a une jolie voix. Je ne sais même pas comment la décrire, un peu grave mais pas trop, sensible peut-être, je la reconnaissais toujours au milieu d'un couloir ou comme hier dans le bus. Il était complètement ailleurs, sans doute parce que nous étions en automne et que le paysage donnait à penser. Pendant que je griffonnai dans mon carnet il posa sa tête contre le carreau. J'ai rien dit juste attendu que l'on arrive. Je crois qu'il avait besoin d'être avec lui-même.

   Orsay. J'étais amoureux de ce musée. Monet. Cézanne. Doré. Degas. Manet. Renoir. Courbet. Tout. J'aimais absolument tout. J'avais un sourire idiot collé sur le visage. J'étais heureux, en plein milieu de cette galerie que j'avais déjà visitée tant de fois ave Louis à côté de moi, j'étais heureux. Et je ne sais pas si c'est ça, la magie de cette ancienne gare, le talent qui me fouettait le corps, ou les émotions qui s'emparaient de moi à chaque pas, je ne saurais vous le dire. Mais une chose est sûre et certaine. La sensation de sa main, contre la mienne, pour la première fois, était au-dessus de tout ça. Tellement plus haut. On m'a brûlé les ailes.



Et il est enfin là, ce fameux deuxième chapitre pdv Harry dont j'ai repoussé la publication au moins 5 fois. Je m'excuse d'avoir tant tardé. Et j'espère qu'il vous plaira. Le prochain chapitre, pdv Louis cette fois, arrive avant la fin de la semaine puisqu'il est déjà écrit et qu'il n'attend que vous. Mais j'ai décidé d'espacer les deux chapitres. Il sera là dans 2 jours, 3 maximum.

Encore un grand merci pour les +700 vues cette fois, c'est vraiment génial. Et merci à Clara, encore une fois, pour ce chapitre.

Je voudrais juste vous faire une petite demande : j'aimerais beaucoup avoir vos avis sur l'histoire, ce que vous aimez, ce que vous n'aimez pas, dans la fiction, concernant Louis ou Harry ou les deux, ce que vous attendez, si vous aimez toujours ou si vous vous lassez. Ce genre de choses. Parce que j'ai rarement des avis, sauf concernant le premier chapitre, et ça m'embête un peu. De même, si vous avez des remarques, des compliments, peu importe, des choses à dire à Clara, passez par moi. Ou commentez directement ici, je la préviendrai évidemment.

Pour me parler :  @mourningkillme sur Twitter.

Un HT qui n'a encore jamais servi sauf à moi, mais si vous voulez parler de la fiction, ou donner vos avis c'est aussi ici #Edlafic.

Bonne soirée.



Enfants de l'automne.Where stories live. Discover now