Chapitre 4

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Il allait devenir fou si les hurlements du gamin ne cessaient pas. Bien que Caïtria lui ait rendu ce dont la Salvis l'avait privé voilà deux mois, il venait à se demander si cela valait la peine d'endurer la présence de cette chose. Il n'avait qu'un désir le supprimer, là, maintenant juste pour le plaisir d'avoir anéanti une engeance qui n'aurait jamais du voir le jour.

Il était toujours aussi furieux et entretenait sa haine contre les St James. L'heure de la vengeance n'étant pas encore arrivée, il avançait patiemment ses pions sur l'échiquier. Ces maudits animaux croyaient l'avoir vaincu et bien ils se trompaient, car il ne s'avouerait pas vaincu d'aussitôt. Il avait d'autres cartes dans sa manche et l'une d'elle gigotait justement à ses pieds.

Il lui jetait un regard plein de dédain. Comment les drakions, les humains et ses chiens d'Atridès qu'il avait crée pouvait supporter ces braillements incessant. Il leva la main et le gosse flotta devant lui, nu comme un vers, la tête à l'envers hurlant de plus belle. Il n'avait qu'à claquer des doigts, songea-t-il en souriant et cette horreur serait pulvérisée.

-         Patience chéri, notre plan est en bonne voix de réussite. Cette gourde d'Enora fera tout  ce qu'on lui demandera pour récupérer son gamin et ainsi nous ferons d'une pierre deux coups, susurra Caïtria en lui caressant le torse.

Il grommela en reposant le bébé sur le coussin de velours noir au bas des marches.

-          Quand comptes-tu lui rendre visite ?

Un éclair pervers s'anima dans les yeux pâles de Caïtria et cela fit naitre un sourire sur les lèvres de Riwan. Décidément, ils étaient fait pour s'entendre, taillés dans le même bois, ne voulant tout deux que régner sur leur monde respectif. Jamais, il n'aurait cru un jour rencontrer une femme dont l'âme était aussi noire que la sienne, du moins s'il faisait exception du Destin.

De la déesse, il avait gardé quelques petites choses dont il ne révélerait rien. Ce secret était essentiel pour réussir dans la voix qu'il s'était fixé.

-         J'aime tes cheveux Chéri, ils sont magnifiques et cette couleur est superbe.

La main de Caïtria caressait sa nuque, remontant lentement dans ses cheveux.

-         Un cadeau.

-         Tu m'en diras tant. Bien que dirais-tu si nous allions nous distraire...dans tes appartements pendant que ce braillard hurle tout son soul ? Fit-elle en commençant à déboutonner sa tunique.

Il déglutit, sentant déjà une érection gonfler son pantalon. Il l'agrippa par le bras, la renversa contre lui et murmura :

-         M'obéiras-tu ?

-         Tout dépend de ce que tu as en tête chéri.

Il lui chuchota à l'oreille tout ce qu'il comptait lui faire et un rire amusé jaillit de la bouche de Caïtria.

-         Tant de cruauté et de vice, j'adore ça.

Il la balança sur son épaule et disparut dans ses appartements, abandonnant Awen dans la salle du trône au vu et au su de tous.

Assis dans son canapé, un verre de scotch dans la main, Aydan laissa échapper un long soupir. Il se sentait seul et cet état le pesait de jour en jour bien qu'il ne voulait l'admettre. Depuis qu'il avait aperçu cette inconnue sur le parking du centre commercial ses pensées tournaient inlassablement vers - bah il pouvait le penser librement, personne ne viendrait s'amuser à fouiller dans son esprit- sa femme.

Sombre Héritages-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant