Chapitre 38

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Lakeside Mall

Aydan gara sa Jeep sur le parking du centre commercial et coula un regard amusé vers Enora qui se tenait droit comme un I sur son siège. Bien qu'elle ait tempêté pour emporter son sac à main contenant son chéquier et sa carte crédit, il avait une fois de plus eu le dernier mot, ce qui le mettait de mauvaise humeur.

Il avait établi et à raison que depuis dix-huit mois, elle assumait seule les dépenses relatives à l'entretien de son fils et d'elle-même. Or maintenant qu'ils étaient de nouveau ensemble, il désirait la gâter et lui offrir tout ce dont elle aurait envie. Il connaissait bien les femmes. Elles adoraient les beaux vêtements, les bijoux et surtout, elles avaient un faible pour les chaussures.

Sauf qu'Enora n'était pas une vulgaire croqueuse de diamant comme toutes celles qu'il avait fréquenté après leur rupture, enfin si l'on pouvait qualifier son abandon de rupture, rumina-t-il. Il ignorait tout des gouts de sa femme, quelle était sa couleur préférée, son parfum préférée, son plat préférée. Il ne savait rien d'elle ou presque parce qu'il l'avait voulu ainsi. Mais aujourd'hui, il allait rattraper le temps perdu et s'il fallait qu'il se mette à genou voir en quatre pour lui faire plaisir, il n'hésiterait pas une seconde.

La première chose qu'il voulait lui offrir était un rappel du passé, oui, il était nostalgique, trop pour son bien. Au demeurant, les souvenirs d'Enora le hantaient, se mêlaient aux siens dans un kaléidoscope de son et de couleur qu'il adorait particulièrement.

Il descendit de la voiture et attendait qu'elle le rejoigne. Elle n'avait pas desserré les dents durant tout le trajet et il sentait bien qu'elle était tout sauf ravie à l'idée de passer son après-midi dans cet endroit bondé surtout un samedi.

- Ne fait pas cette tête d'enterrement, Enora.

- Fiche-moi la paix, d'accord ?

- Madame boude, c'est mignon tout plein, rigola-t-il. Je ne connaissais pas cet aspect charmant de ta personnalité.

- Tu ne sais strictement rien de moi Aydan.

Touché.

- Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.

- Tu m'horripiles, est-ce que t'en aperçoit au moins ?

Il acquiesça sans cesser de sourire.

- Voilà, tu recommence encore. Arrête de sourire comme un débile mentale, tu me fais vraiment peur.

- Pourquoi m'attaques-tu ? Te sens-tu menacé avec moi ?

- Quand, je me sentirais menacée comme tu dis, crois bien que tu t'en apercevras trop tard, mon amour, ironisa-t-elle.

- Ô mon dieu soyez béni ! S'exclama-t-il en levant les bras vers le ciel.

- Arrête de faire l'idiot sinon je retourne immédiatement à la maison.

- Va-y, je suis certain que tous ces humains adoreraient te voir disparaître comme par magie.

- Je te déteste, tu n'imagines pas à quel point.

- J'ai ma petite idée la-dessus. Allez suis-moi au lieu de râler. D'habitude, les femmes adorent faire les boutiques, tu devrais être ravie que je t'accompagne sans rechigner.

- Dis plutôt surveillée, grommela-t-elle entre ses dents.

Il enlaça ses épaules d'un bras, ne signifiant aucunement son instinct de protection vis-à-vis d'elle, mais plutôt celui d'un macho arrogant qui se pavanait en montrant à tous sa femme. Elle aurait dû être heureuse de le voir ainsi, néanmoins, elle ne parvenait pas à faire taire son alarme interne. Ils traversèrent le parking et Enora l'entraina vers l'entrée principale tandis qu'il la tirait vers l'escalator pour accéder directement au second étage.

Sombre Héritages-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant