Chapitre 43

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Une sensation étrange, à mi chemin entre la douleur et la colère réveilla subitement Kier. Il jeta un coup d'oeil sur le radio-réveil affichant trois heures du matin. Lessivé comme s'il venait de passer sous un camion, il se leva lentement en s'étirant quand une nouvelle vague de douleur lui noua le ventre et le fit chanceler. Il s'agrippa à la table de chevet et fit tomber la lampe qui se brisa dans un fracas épouvantable.

Hagard, il passa une main tremblante dans ses cheveux lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée sur un Torin, uniquement vêtu d'un jean arraché aux genoux. Après s'être frotter les yeux, Kier baya et le fixa l'air complètement déphasé.

Voir son meilleur ami aussi peu habillé lui rappela brusquement qu'il se trouvait dans la maison délaissée de sa sœur. De nouveau, un assaut de douleur le surprit et le fit se plier en deux. Aussi vif que l'éclair Torin vient le soutenir et l'aida à s'allonger sur le lit, malgré ses protestations.

- T'a vraiment une sale gueule mon vieux.

- Mouais, je ressens des trucs anormaux...

- C'est-à-dire ?

- Des élancements dans le corps, comme si on me foudroyait.

- Une punition divine un peu tardive, plaisanta Torin.

Kier grimaça au moment où une troisième flèche de souffrance le cloua au matelas. Il grogna la mâchoire crispée tandis que Torin l'observait les sourcils froncés. Il inspira profondément en serrant les dents. A mesure que cet élan douloureux le frappait, il songea que cette souffrance ne lui était plus si étrangère.

Il se rappelait parfaitement de la fois où cela s'était produit...Juste après avoir vendu son âme au déchu. Bon sang, cet enfoiré n'allait tout de même pas le rappeler à son service maintenant ! ? Bien qu'il n'avait pas le choix, il lutterait contre cette éventualité. Il refusait d'abandonner sa sœur, pas encore, pas tant qu'elle avait besoin de lui.

Il lui avait fait faux bond dans le passé, alors pas question de réitérer cette erreur. Il tenta de se lever, cependant, son corps n'était plus que souffrance et il tremblait comme une feuille, lui le croque-mitaine dont tous avaient une trouille bleue. Quelle honte de se trouver dans un état aussi lamentable.

- Tu me fais flipper mon vieux, tu brilles comme ses suceurs de Bambi dans ce film de daube, là, merde, je n'ai pas retenu le nom.

- Tor, si tu me compares encore à Cullen, je t'arrache la tête. Moi je ne vide pas des écureuils et des Bambi, j'ai plus de classe que ça. De toutes façon les âmes des animaux, ça ne m'intéresse pas.

Torin se mit à rire et aida Kier à se remettre debout.

- Ce ne serait pas le déchu qui te sifflerait pour rentrer à la niche, tout de même ?

- Non, le procédé est différent....

- Quoi ?

Bon dieu, il était long à la détente, rumina-t-il.

- Eno...C'est elle, ça ne peut être qu'elle.

- Elle est en sécurité chez St James.

- Non. Cette souffrance qui me ronge...C'est d'elle que je la tiens...Pourquoi n'y ai-je pas pensé plutôt ? Je dois aller chez St James, maintenant.

- Il est trois heure du mat Kier, ils doivent dormir.

- Non, ma sœur va mal, je le sens, là, fit Kier en posa sa main sur sa poitrine.

Sombre Héritages-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant