Chapitre 23

1.3K 148 22
                                    

Après avoir chargé les valises et le lit pliant d'Awen dans le coffre du 4x4 d'Enora, Aydan retourna dans la maison en songeant aux conseils pas si judicieux de Torin. La seule carte qu'il possédait à l'heure actuelle était son pouvoir de séduction. La sincérité ne fonctionnait pas plus que les regrets même si ils venaient du fond du coeur et plus il réfléchissait à un moyen d'arranger la situation plus il partait dans des cinématiques dignes de comédie romantique d'un ridicule à se claquer la tête contre un mur.

Si Enora l'avait assommé avec une massue, si seulement elle avait réagi autrement qu'en l'injuriant peut-être aurait-il pu trouvé une solution. Cependant, aux grands maux les grands remèdes, songea-t-il. Il n'ignorait pas que sa femme le désirait de toute les fibres de son corps, le parfum qu'elle dégageait, aurait rendu dingue n'importe quel mâle célibataire de sa race. Elle le voulait et pourtant se refusait de faillir.

Il saurait bien la pousser vers le précipice, n'était-ce pas sa spécialité ? Il séduisait des femmes depuis des dizaines de siècles et aucunes ne lui avaient jamais résisté. Dans tout les cas, s'il ne parvenait pas à la reconquérir, il n'avait plus qu'à poser sa tête sur la guillotine avec le sourire afin d'abréger les souffrances que Dale, Grayson et Lukas ne manqueraient pas de lui infliger.

Et dire qu'il se vantait auprès de Gray de ses prouesses deux mois auparavant, maintenant et si cela continuait dans ce sens, il devrait faire un nœud enfin façon de parler sur son membre, pire faire une croix définitive sur sa femme.

Mierda ! Il y'avait des jours où il aurait vraiment voulu rester couché durant dix ans et ne se réveiller qu'une fois la tempête passait. Sauf qu'il ne pouvait plus se conduire comme un irresponsable, pour son fils, il se devait d'être sinon un mâle digne de ce nom...un adulte...

Voilà, il avait une fois de plus grillé plusieurs neurones si bien qu'il ne savait même plus penser avec cohérence. Preuve par là qu'Enora lui embrouillait le cerveau, c'était d'ailleurs l'une des choses qui l'avait poussé vers elle ce fameux soir au Sùil beatha. C'était comme si elle avait aspiré ses soucis, ses émotions contradictoires , tout ce qui était si désagréable à gérer.

Le truc c'est qu'il n'était pas fichu de savoir se faire aimer de sa propre femme. Le pardon, il pouvait encore vivre sans, puisque jamais elle ne lui pardonnerait totalement. Les femmes, il ne l'ignorait pas étaient des créatures rancunières et d'une ténacité qui en remonterait au plus dur des hommes.

Ouais, il était donc dans une merde noire et encore le terme était vraiment faible. Néanmoins, il avait un moyen de pression. D'accord, c'était moche, honteux, dégoutant d'utiliser son fils pour arriver à ses fins, mais au final cela lui permettrait de construire une famille unie et cela Awen ne pourrait le lui reprocher dans le futur.

D'une démarche féline, il s'approcha d'Enora et se plaça derrière elle sans qu'elle ne l'entende approcher. Un sourire satisfait s'étira sur ses lèvres et il ferma les yeux un bref instant en se penchant lentement les bras écartés.

Elle sursauta en sentant le souffle chaud d'Aydan sur sa nuque et lui balança un coup de coude dans le ventre. Il se mit à rire sans chercher à esquiver le coup. Le salaud, il jouait avec elle et son corps ce maudit traitre le ressentait cruellement. Lorsqu'elle se retourna et croisa ses iris d'émeraudes, une insidieuse bouffée de chaleur inonda son bas-ventre.

Son sourire et son regard se muèrent en une expression qu'elle ne connaissait que trop bien. C'était celle d'un prédateur conscient de son pouvoir de séduction. Un pouvoir aussi brûlant qu'un mur de flamme...Or le terme regard de braise prenait tout son sens avec cet homme.

Elle se maudissait de ressentir cet élan qui la poussait malgré elle vers lui. Son cœur battait la chamade, tout son corps se tendait vers le sien et ses mains tremblaient si fort sous la pression qu'elle s'imposait...Surtout ne le touche pas, n'effleure pas ses lèvres, ne respire pas son odeur, médita-t-elle péniblement.

Sombre Héritages-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant