Sombre Héritages-3

Chapitre 41

Après être sortie de la salle de bain, Enora traversa la chambre et s'agenouilla au pied du lit . Elle ouvrit lentement la boite contenant la robe qu'Aydan avait acheté avec tant d'insistance chez Macy's. Elle inspira profondément en soulevant du bout des doigts le vêtement lui rappelant tellement de souvenirs. Cette robe était en tout point identique à celle portée le jour de leur rencontre au Sùil Beatha. Néanmoins, la seule chose qui les différenciait était leur odeur. Celle-ci ne portait pas le parfum si spécial d'Aydan, du moins pas encore...

Elle ôta la serviette qu'elle portait et enfila la robe en soupirant d'aise. La douceur de la soie sur sa peau était si comparable à la caresse des mains d'Aydan lorsqu'elles se promenaient sur son corps. L'unique bretelle se fixait sur l'épaule gauche par un clips en or et le décolleté drapé soulignait sa poitrine. Elle se tient debout devant le miroir et s'observa longuement en s'empourprant. Maintenant, elle discernait facilement une foule de différence avec son ancienne robe. Celle-ci était si légère que l'on devinait aisément les courbes de son corps.

Elle aurait du se sentir gênée, peut-être même inquiète pourtant ce n'était absolument pas le cas. Après tout ce n'était pas comme si elle était toujours innocente. D'accord, elle n'avait fait l'amour avec son mari que deux fois avant qu'il ne la rejette. Techniquement, elle n'avait donc aucune expérience.

Pourquoi songeait-elle à tout cela maintenant ? La nervosité ? L'impatience ? Voir les deux ?

Elle n'avait aucune raison d'avoir peur, car elle savait qu'Aydan ne l'abandonnerait plus désormais. Seulement les mauvais habitudes avaient la dent dure et même si elle refoulait ses souvenirs autant que possible, ils resurgissaient toujours dans des moments d'angoisses et de doute.

- Je te sens soucieuse mo ghrà.

Elle se retourna et croisa le regard lumineux de son mari. Ses prunelles d'émeraude luisaient d'un éclat incandescent. Gênée, elle baissa les yeux en se tortillant les mains dans le dos.

- C'est ma faute si tu es nerveuse Enora. J'aurais du t'apprendre tout ces choses qui font d'une jeune fille, une vrai femme.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire !

Aussitôt, elle porta sa main sur ses lèvres, stupéfaite de se rendre compte qu'elle venait de s'exprimer tout haut.

Il s'approcha d'une démarche féline, un sourire carnassier jouant sur son visage tandis qu'il la dévorait du regard, s'attardant sur chaque courbes, chaque renflements de son corps.

- Tu es aussi belle que dans mes souvenirs et tu n'imagines pas à quel point mes souvenirs sont vivaces...

- Je...Tu...

- Dis-moi ce que tu veux Enora ma douce et je m'exécuterai dans la seconde.

Elle déglutit, douloureusement consciente de la tension habitant son corps et de la chaleur irradiant son ventre. Il produisait toujours cet effet sur elle, ce sentiment que d'un seul regard, il pouvait embraser son corps, bouleverser son âme et ouvrir son cœur pour l'entrainer aux confins d'un univers inconnu.

- Hum....Je...déjà...

Ces mots étaient aussi embrouillés que ses pensées. En fait, une chose était certaine, jamais elle ne pourrait prendre l'initiative pour la simple et bonne raison qu'elle ne savait pas comment faire. Evidemment, elle avait quelques souvenirs mais elle avait la sensation d'être redevenue une jeune fille et non une femme et de surcroit une mère. Aydan la chamboulait, bousculait ses idées préconçues et abolissant la muraille qu'elle avait élevé.