Chapitre 27

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Aydan grommela tout en préparant le petit déjeuner. Il avait le dos en compote et les muscles endoloris dû au fait d'avoir passé toute la nuit à se retourner dans le canapé en songeant que sa femme dormait dans son lit. Seule. Sans lui. Et probablement heureuse de sa solitude.

Plusieurs foi, il avait été tenté d'aller la rejoindre seulement quelque chose l'avait retenu, sa conscience, voir pire sa bête qui tirait la tronche dans un coin obscur de son cerveau depuis la veille.

D'accord il n'était pas tendre avec elle, l'avait même applaudi pour cette bien heureuse initiative. Sauf que maintenant, elle s'amusait à retourner son corps contre lui. En principe et même sur une couche en béton armée, il se serait levé frais comme un gardon et avec le sourire. Malheureusement, elle avait décidé dans son sadisme de lui renvoyer les fâcheuses sensations qu'éprouvaient un homme normal ayant passé une mauvaise nuit.

Lorsqu'il avait croisé son regard dans le miroir de la salle de bain, une affreuse grimace s'était peinte sur son visage. Exit son superbe hale doré, à la place son visage était d'une teinte blafarde et ses yeux soulignaient de lourdes cernes mauves. Pour un peu, il avait l'impression de se voir après quarante-huit heures de beuverie infernale. Même ses iris d'ordinaire d'une magnifique couleur émeraude semblaient ternis, presque sans vie.

Il avait pris une longue douche, espérant que cela arrangerait un peu sa mine de déterré, cependant, cela n'avait rien changé. La conclusion était qu'il avait une tête à faire peur et cela à n'en pas manquer ravirait Enora.

Il chassa ces pensées désagréables et se servit une tasse de café fumante dont l'arôme corsé, qu'il adorait en temps normal, lui souleva l'estomac. Et merde, plus rien ne fonctionnait correctement chez lui. Irrité, il posa la tasse sur la table en pestant contre lui-même. Il devait trouver un moyen d'apaiser sa bête ainsi que sa femme. Chose beaucoup plus facile à imaginer qu'à exécuter.

Il avait bien tenté de séduire Enora, certes même si elle n'était pas indifférente à son charme, elle n'avait pas marché dans son jeu pour autant.

Contrarié par son incapacité à manipuler Enora et surtout à la faire capituler, il ne l'entendit pas entrer à pas feutrés dans la cuisine. Ce ne fut que les bruits environnant qui l'alertèrent. Il se retourna et crut qu'on venait de lui balancer un coup de poing dans le plexus. Il déglutit tandis qu'un flot de sang lui martela les tempes face à cette vision Ô combien excitante.

Enora ne portait qu'un long tee-shirt blanc sous lequel dépassé un short en coton qui exposait ses jambes dorées et soyeuses. Il se mordit l'intérieur de la joue afin de ne pas gronder comme l'animal qu'il était et surtout se retenir pour ne pas se jeter sur elle. Son regard remonta de ses fins mollets à ses cuisses galbées et il se prit à imaginer la rondeur délicieuse de son postérieur que se dessinait sous l'étoffe du tee-shirt.

Imaginer c'était bien le mot. Dans son insondable bêtise, il n'avait jamais vu sa femme en tenue d'Eve et il le regrettait amèrement. Les seules fois où ils avaient fait l'amour, il n'avait pas pris la peine de la déshabiller, incapable de faire taire le désir grondant en lui. Alors niveau imagination, il en connaissait un rayon. Depuis leur retrouvailles, il ne cessait de fantasmer sur elle, sur la douceur de sa peau sous ses mains, du parfum que dégagerait son corps uni au sien. Un gémissement s'échappa de sa bouche, tel un grognement sourd et la vive brûlure lui fouettant les reins n'arrangeait fichtrement rien.

Elle tourna la tête vers lui en grimaçant. La lueur haineuse vibrant dans son regard n'eut malheureusement pas l'effet escompté. Pire, il amplifia son désir d'une ardeur dont il ne se serait jamais cru capable. Il avala un excès de salive en inspirant profondément.

Sombre Héritages-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant