Memento Mori [Harry Potter]

Provocations

                Comment elle avait fait, Tom n'en savait rien. Il s'était réveillé assez tôt, par rapport à l'heure à laquelle il s'était couché. Il s'apprêtait à passer une relativement bonne journée, étant donné sa réussite à anéantir Magusglory la veille. Mais, alors qu'il venait de refermer la porte de son dortoir, il avait vu les boucles de la brune. Elle avait tourné la tête, son regard se posant sur Tom. Elle ne portait aucun signe de blessure, pas de bleus, rien qui aurait pu donner un indice sur la souffrance qu'il lui avait infligé la veille. Alors, elle lui avait adressé un sourire en coin, un sourire narquois puis elle s'était levée, comme si de rien n'était, et avait quitté la pièce. Il était resté abasourdi quelques minutes. Il ne cessait de se demander, comment avait-elle réussi à se relever, à soigner ses blessures sans passer par l'infirmerie. Et surtout, comment elle avait pu lui sourire, lui adresser ce sourire moqueur alors qu'il était celui qui l'avait torturé.

Magusglory était une fille intelligente, elle aurait dû comprendre sa place, comprendre qu'elle ne devait pas essayer de se montrer plus rusée que lui, et pourtant elle n'avait pas montré le moindre signe de peur. Pire, elle le provoquait. Comme si elle savait que malgré ses menaces, Tom ne lui infligerait pas le même traitement que la veille à moins que cela en vaille vraiment la peine. Le professeur Dumbledore semblait déjà se méfier de lui, il ne pouvait pas se permettre de s'attirer encore plus l'attention indésirable du professeur de Métamorphose, et des attaques répétées sur Magusglory seraient sans aucun doute un bon moyen de se mettre en péril.

Il marchait le long des murs froids. Le son de ses chaussures contre la pierre résonnait dans le long couloir vide. Malgré sa colère, Tom gardait un air impassible, son visage aussi froid que la pierre qui l'entourait. Seul son pas rapide trahissait la colère qui bouillonnait en lui. Bien plus que l'affront dont faisait preuve Magusglory, il semblait que Tom n'avait pas tous les éléments en main, quelque chose lui échappait. Ne pas avoir le contrôle sur une situation l'énervait par-dessus tout, au même titre que l'ignorance. Il avait besoin de se détendre, il devait évacuer cette colère grandissante. Il prit la direction des escaliers, quittant les sombres cachots. Il monta jusqu'au septième étage où se trouvait son seul échappatoire depuis qu'il évitait la Chambre des Secrets. Il ralentit le pas en arrivant devant une tapisserie, faisant le vide dans son esprit, et passa trois fois devant la tapisserie qui, au troisième passage, disparue pour laisser apparaître une grande porte en bois massif. Tom s'empressa de rentrer dans la Salle-sur-Demande.

Il avait découvert la salle en cinquième année, alors qu'il cherchait un endroit sûr où il pourrait s'entraîner à l'usage de la magie, dont la magie noire. La salle prenait l'apparence d'une petite pièce sombre, seul un fauteuil lugubre trônait dans un coin de la pièce. Face à Tom, un mannequin, prêt à prendre l'apparence d'une personne que le jeune homme méprisait. Tantôt, un enfant de l'orphelinat, tantôt un membre de sa famille. Il sortit sa baguette et déposa sa cape sur le vieux fauteuil. Face à lui, le mannequin se transforma en un homme aux cheveux noirs, dont la ressemblance avec le sorcier était frappante. D'un simple coup de baguette, Tom élimina son père. Le mannequin enchaînait visage après visage tandis que Tom les réduisait tous à néant, enchaînant sort après sort. Son grand-père, son oncle, la directrice de l'orphelinat, Dumbledore, tous y passaient. Sans surprise, le mannequin prit la forme de la Serpentarde qui éveillait en lui un sentiment profond de haine.

Mais au lieu de l'attaquer, il resta dubitatif devant la fausse Magusglory. Il se laissa tomber sur le fauteuil, l'esprit bouillonnant. Il détestait ne pas comprendre comment elle avait pu faire, ce qu'il s'était passé. Il ne quittait pas le mannequin des yeux, le visage de Magusglory reflétait la même expression que celle qu'elle lui avait adressé le matin même. Mais ce qui attira le regard de Tom fut la chaîne argentée autour du cou de la jeune fille. La chaîne semblait dégager une lumière, comme si le mannequin essayait d'indiquer quelque chose à Tom.