Le défaut du plan

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Chapitre 16- Le défaut du plan



Il se tenait droit face à l'adolescent. Il allait enfin mettre un terme à toute cette histoire d'Elu, de Survivant ou quelles idioties encore.

La bataille avait commencé la nuit précédente et désormais, le soleil se levait. Alors qu'il pensait avoir vaincu le Gryffondor, celui-ci était apparu devant lui, l'empêchant de tuer cette bonne femme rousse.

Et voilà que, depuis quelques minutes déjà, ils décrivaient un cercle parfait. Éclair vert contre éclair rouge. Le lion contre le serpent. Voldemort était certain de gagner, il l'avait été depuis la mort de Rogue. Pourtant, il sentait que quelque chose n'allait pas. Potter détenait un secret qui lui échappait, il le voyait. Pourquoi l'amour que l'ancien maître des Potions portait à la Sang-de-Bourbe aurait-il été influent ? La réponse était qu'il ne l'était pas. Voldemort le savait, il se devait de l'expliquer à cet idiot, lui expliquer le plan -un échec- de Dumbledore. Comment celui-ci avait voulu donner le pouvoir de la baguette à Rogue, mais que Potter arrivait trop tard. Son bras droit était déjà mort.

Mais la réponse du jeune homme au regard vert l'ébranla... Éprouver du remord ? Pourquoi. Sa main tremblait, il le sentait. La conversation avançait, et Voldemort continuait de faire face à l'insolence de Potter qui ne cessait de l'appeler « Jedusor ». Jedusor était mort depuis longtemps.

Le secret de Potter était révélé, morceau par morceau. Voldemort sentait la tension augmenter. Il commençait à comprendre, mais refusait de se l'avouer. Il avait été piégé. Un autre malheureux jeu du sort... Voldemort ne perdit pas la face et laissa la rage le consumer à petit feu. Il pointa sa baguette droit entre les deux yeux derrière les lunettes rondes.

La surprise le gagna. Malefoy ? Après tout, cela ne changeait rien. Il tuerait Potter puis s'occuperait de ce lâche.

Non, Potter ? Il était le véritable maître. Tom le savait désormais. Il connaissait l'issue de ce dernier combat. Mais il devait aller jusqu'au bout. D'une certaine manière, son cœur s'était éveillé. S'il mourrait, il la retrouverait.


Il s'était interdit depuis tant d'années à penser à elle. Mais ses dernières pensées seraient occupées par le visage d'Alice. Il ne mourrait pas ce matin, il renaissait.

Le soleil traversa les fenêtre de la Grande Salle et éclaira leurs visage à l'instant où ils lancèrent le sort.

Puis le noir total.


Il revoyait la Cape Noire dans la bataille. Il avait renommé ainsi cette personne anonyme le suivant depuis tant d'année. Il l'avait vu plusieurs fois, l'homme ne se battait pas, il restait loin de tout combat. Personne ne s'en était pris à lui et ce dernier n'avait pas fait connaître son camp. Il était juste là. Observant, par dessus sa capuche noire ornée de perles noires dessinant de arabesques.


Un affreux mal de tête réveilla Tom. Alors que ses yeux s'habituaient à la lumière du jour, il put déjà affirmer qu'il se trouvait dans un lit. Un doux parfum s'échappait des draps. C'était frais. Il se redressa, tous ses sens en alerte. Où était-il ? Il ne connaissait pas cet endroit. Face à lui, une commode sur laquelle était déposés d'étranges pots en verre. Ils renfermait une sorte de substance blanches étincelantes. La lumière qui s'en échappait était pourtant terne. A côté de la commode, une porte ouverte donnait sur une salle-de-bain. Tom tourna la tête à droite et tomba sur une fenêtre. Il se leva et s'en approcha. A en juger par la position du soleil, il ne devait pas être plus de neuf heures. Il fit volte-face et ne prêta pas attention aux fleurs déposées sur la tables contre le mur. Il se dirigea vers la porte à côté. Elle donna sur un salon très clair. Le parquet beige était recouvert par endroit de tapis vert. Juste à côté de la porte de la chambre se trouvait un secrétaire fermé. Il remarqua qu'il y avait sur la cheminée en face les mêmes pots que dans la chambre. Ils étaient remplis de la même substances qu'il ne parvenait pas à identifier. Il ne prit pas la peine d'aller vers le canapé camel et tourna directement à droite où une autre porte donnait sur une petite cuisine. Une table dans un coin avec uniquement deux chaises. Un grand plan de travail sur lequel on retrouvait un évier, le four et un frigo. Une porte vitrée se trouvait à gauche et Tom sortit sur la petite terrasse. Le vent le fouetta et l'air marin emplit ses narines. Face à lui, la mer sombre roulait et se retirait. Une danse interminable. La plage était constituée de galets et des mouettes trônaient sur les quelques algues échouées. Il n'avait pas accès à l'arrière de la maison, mais il crut apercevoir un manoir. L'air devenant insupportable il retourna à l'intérieur.

Memento Mori [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant