3. Un miroir, des bougies, un délire

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Bip Bip!

J'attrapais mon GSM. J'avais reçu un sms de mon ami Vince. Amoins de vouloir vous faire arracher votre langue, ne vous risquez jamais à l'appeler par son vrai nom, Vincent. Il est le seul gars de notre quatuor bien que quelque part, il soit encore plus féminin que Corine, Solange et moi réunies. Avec sa peau café au lait, ses grands yeux gris et son corps de mannequin entretenu à grand renfort de musculation, il plait autant aux homme qu'aux femmes et ça lui convient très bien.

"Fais péter le son avec Gaga, prépare le Cuba Libre et le mojito, on est en bas de chez toi!"

" Ah zut on va avoir un problème... Pas de cuba ni de mojito! Mais j'ai du thé."

Pas  deux secondes plus tard, je décrochais le téléphone:

"Je te préviens, Pouliche, si c'est vrai, je ne montes même pas tes foutus escaliers! Je vais direct chez une vraie amie qui saura me recevoir avec de vraies boissons!"

J'éclatais de rire. J'entendais derrière Corinne marmonner un "je le suis!"

"Allais, dépêchez-vous, musclez moi vos fessiers, j'ai de quoi vous noyer dans le rhum!"

Tu penses! Deux plats complets (des bassines devrais-je dire) de ces petites merveilles, de quoi grignoter toute la nuit et tout le nécessaire pour passer une soirée entre nous.

Je mis "Born This Way" de Lady Gaga sur la chaine et préparais les verres.

Ce soir, c'était LE grand soir de ma pendaison de crémaillère. Je prenais un nouveau départ, au diable Marc, les études, la solitude, etc. Place à la folie!

*****

Nous avions bien entamé les apéritifs et après avoir dansé sur tous les tubes du moment, fait des reprises (horribles) de nos chansons préférées, jouer à la picole du Schtroumph, grignoter tout et n'importe quoi, nous nous retrouvions avachis les uns sur les autres dans le salon.

Comme l'avait si bien dit Solange "Je ne sais pas si on voit Saturne, mais je te jure qu'en tout cas ça touuurne!" Jeu de mot ringard, bonsoir!

Nous avions tous  le regard pointé vers le ciel parsemé d'étoiles. Afin de nous faire un peu de place, nous avions repoussé les meubles contre le mur.

"Je vais épouser ta grand-mère! Comme ça, je viens habiter ici, ensuite je la tuerai et je mettrais tes jolies petites miches dehors, Pouliche!"

"Sympa, tu parles d'un ami, je suis à peine installée que tu penses déjà me mettre à la rue! Et c'est à vomir comme idée! De toute façon, oublie ça, ma grand mère ne fait pas dans le jeuno, c'est pas une couguar!", répliquais-je amusée.

Vince avait un humour que peu de gens comprenaient. Et lorsque, comme en ce moment, il avait un peu trop bu, c'était pire, aucunes limites. Il était cynique, souvent choquant mais ne pensait jamais le moindre mot de ce qu'il racontait. Sauf si, vous vous appeliez Britney Spears ou Eva Longoria. Je ne sais pas pourquoi, mais il les détestait profondément et ne jurait que par Lady Gaga.

"Ah, non c'est une sor... sorpère, non, sorcelière, non sorcière voilà c'est ça! Sorcière! Et sa cousine, sa maman et ... Et Alice aussi! Pas vrai, Ali?", s'écria Solange en se relevant brutalement.

Notre petite brune avait pour une fois fait l'effort de ressembler à une fille. Elle avait enfilé une robe (noire, on ne peut pas tout changer dans la vie) et relevé ses cheveux en un joli chignon flou, à présent très flou suite à nos aventures de la soirée. Pas de maquillage et un simple bracelet en argent pour tout bijoux. Discrète voir transparente était son deuxième prénom, sauf quand elle avait bu. Alors là, gare à vous, elle pouvait avoir la langue bien pendue et des réactions imprévisibles. Comme maintenant!

La Tentation d'AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant