Never Lands

Chapitre 17

Je me réveillai en sursaut lorsque qu'un projectile glacé s'écrasa sur ma joue. Je me redressai d'un seul coup pour me retrouver face à un grand garçon châtain, au regard malicieux et à la cravate verte, me regarder et agiter vers moi en rigolant sa baguette de bois brune. Je frottai énergiquement ma joue engourdie pour voir ce qu'il m'avait lancé.

Que de l'eau... mais horriblement froide... De la neige !!
Oh la saleté il a osé...

Je mis aussitôt à crier en me levant rapidement de mon lit pour le poursuivre alors qu'il partait en courant, mort de rire.

- Drake !!! Viens içi !!!! Ramène tes fesses tout de suite comment t'as osé ??!!

Je descendis les marches des grands escaliers quatre à quatre et profitant de la descente pour passer ma main au dessus de ma chemise de nuit pour m'habiller en vitesse

Pratique lorsqu'on a pas besoin de baguette... 

Je continuai de le poursuivre dans les couloirs, le rire commençant à me gagner  au fur et à mesure de la course. Je bousculai violemment sur mon passage Drago Malefoy, ce qui me valu une insulte tandis que je continuais de courir. Mais je m'en contrefichais, l'amusement  et rattraper Drake étaient mes principaux objectifs pour l'instant.

Tant pis, il avait qu'a ne pas embêter le monde !

Nous riions bruyamment dans les couloirs tout en continuant de courir en manquant de renverser quelques élèves lève-tôt qui les arpentaient. Mais je voulais le rattraper. Nous arrivions dans la cour. Elle était recouverte d'une fine couche blanche et le froid était mordant. J'en profitai alors pour accélérer, et, arrivant à son niveau, je m'élançais vers ses chevilles et le plaqua violemment à terre. Il perdit l'équilibre et son poids m'entraîna et nous roulâmes tous les deux dans la neige pour venir percuter la fontaine gelée qui ornait le centre de la cour. Il était à moitié sonné par sa chute et moi aussi, mais je ne pus m'empêcher de lancer :

- HAHA ! Je t'ai eu ! Salopard ! m'écriai-je en rigolant.

- Hey ! On dit Serpentard et pas salopard ! Espèce de sauvage ! s'exclama-t-il en se relevant et en époussetant sa chemise et en essayant de calmer son éclat de rire.

Je fis de même, puis nous rentrâmes dans le couloir pour regagner la grande salle vers laquelle  les élèves, maintenant plus nombreux, se dirigeaient.

J'entrai, me séparai de Drake qui me fis un sourire et parti m'asseoir à la table de Gryffondor en ignorant royalement le regard noir de Drago, entouré de ses deux acolytes. Je m'installai à côté d'Hermione, qui paraissait en forme par rapport à Ron, en face, qui avait encore la marque de l'oreiller sur la joue. Harry, lui, semblait pensif.

- Salut !  Lançai-je, joyeusement, en piochant un croissant sur la table.

Hermione me sourit, Ron essaya d'en faire un mais apparemment était trop fatigué pour, ce qui me fit éclater de rire, mais Harry ne broncha pas. Je pris donc l'initiative de demander :

- Un problème Harry ?

- Hein ?!  Heu, non non ça va, je réfléchissais seulement...

- A quoi ? Demanda Ron, qui commençait à émerger.

- Je pensais aux rêves que je fais habituellement, ils sont différents de d'habitude...

- En quoi ? interrogea Hermione, surprise.

- Vous vous souvenez que je rêvais de Voldemort avant, c'est-ce pas ? 

Hermione et Ron acquiescèrent tous deux, mais je n'en fis rien pour ne pas attirer l'attention sur le fait que je connaissait une bonne partie de l'histoire. Harry s'aperçut que je ne me prononçai pas sur ce point, et se tournant vers moi il m'expliqua :

- Elsa, j'en parle devant toi parce que je sais que toi aussi tu as une marque, même si la tienne se déplace sans qu'on sache pourquoi. Tu le sais ?

Je me braquai.

- Ca ne me gêne pas que tu en parles, mais quel est le rapport entre cette foutue marque et tes rêves ? demandai-je pour détourner le sujet.

- Justement, mes rêves se sont arrêtés le jour où tu es arrivée. Enfin, ils ne se sont pas arrêtées, ils sont différents...

- En quoi ? l'encouragea Ron

Harry baissa la tête et quand il la releva il me fixa nerveusement.

- Maintenant je ne rêve plus de lui, je rêve d'une petite fille brune corbeau aux yeux verts, d'environ 7 ans, et cette petite fille, c'est toi, Elsa...

Hermione et Ron se tournèrent vers moi avec un regard interrogateur.

Je commençai à m'inquiéter...

- Wow Wow Wow ! On se calme ! protestai-je en me redressant et en levant les mains devant moi, c'est pas possible je commençais à avoir enfin une bonne journée et vous me dites ça ? Mais c'est complètement dingue tu ne m'avais jamais vue avant !!

Je remarquai le regard gêné de mes amis et en tournant la tête je compris que j'avais haussé le ton, attirant l'attention d'une partie de la salle. Je rougis violemment, me rassis en m'excusant d'un regard et en portant mon attention sur mes mains qui tripotaient à présent frénétiquement le bois de la table.  Harry continua à voix basse :

- C'est justement ce que j'essaye de comprendre... Tu ne te souviens de rien avant ton arrivée ?

- Je ne me souviens ABSOLUMENT de rien, confirmai-je en gardant la tête baissée. Je sais juste que je viens d'arriver, sans aucun souvenir et je ne sais comment, que j'ai l'impression de vivre des milliers de vies différentes sans comprendre pourquoi, avec chacune son passé, son présent et son futur, et que je suis différente des autres au point où même dans une école de magie je ne me sens pas à ma place !

Les trois amis se regardèrent et m'invitèrent à continuer.

Je pris alors la décision de leur montrer. Je fermai les yeux et refis l'exercice du professeur Dumbledore, en atténué pour ne pas que l'on s'en aperçoive.

Lorsque je les rouvris je découvris le visage inquiet de Ron, Hermione et Harry qui me regardaient, stupéfaits. Je compris que ça avait marché.

Ron se lança :

- Mais Elsa, tes yeux n'étaient pas verts avant ?

- Haha, si, maintenant c'est quoi ?

- Heu... bleus ciel, répondit Harry, toujours concentré sur mon regard bleu perçant.

- Tu peux le faire tant que tu le souhaite ? interrogea Hermione.

- Ca dépend de mes émotions, mais ils changent à chaque fois.

Je les refermai et les rouvris cinq secondes après pour leur montrer un regard jaune-doré, que je savais celui de la colère et de la trahison.

- Wouah ... souffla Ron, émerveillé. Ce qui lui valu un regard assassin d'hermione, et ce qui me fit rire.

Je repris mon regard normal au moment où la voix de Rogue retentissait, nous priant de nous rendre en cours.

Je me levai alors avec les autres et rejoignis la sortie, avec la masse d'élèves bruyants qui se pressaient pour rejoindre leur salle de magie, tous armés de leur baguettes, tous sauf moi. Mais cette fois, je souriais.