Je gagnai la plage. Je me déshabillai, pour ne rester qu'en sous-vêtements, et plongeai dans l'eau. Sa fraîcheur me fit frisonner. Quand je me retournai, je me trouvai à plus de 25 mètres de la plage, et les vagues s'écrasaient sur le banc de sable. Mes cheveux roux flottaient dans l'eau, et sous le soleil, ils avaient l'air de brûler. Saloperie de pouvoir. Il ne permettait que de détruire.... Je sorti de mes pensées, et plongeai sous l'eau, je vis alors des reflets, et je compris que c'étaient des sirènes. Leurs corps ondulaient et leur queue brillait d'un éclat doré. C'était magnifique. Je remontai afin de reprendre ma respiration, et tombai nez-à-nez avec l'une d'elle. Elle avait un visage d'ange. Je me dis qu'elle était magnifique avec ses longs cheveux bruns. Bien plus belle que moi... Elle m'observa un moment. Elle tournait autour de moi, et je me dis qu'elle ne devait pas souvent voir d'humains. Puis elle plongea ses beaux yeux verts dans les miens. Elle ne prononça aucun mot, pourtant, une voix mélodieuse résonna dans ma tête.
- Tu es Elsa ?
J'étais un peu secouée par le fait de voir une sirène, même si je savais qu'à NeverLand, les choses incroyables étaient monnaie courante. Je ne répondis pas. Je ne pouvais m'empêcher d'envier la beauté de cette sirène, elle avait toutes les qualités physiques que je n'avais pas. J'enviai ses cheveux bruns soyeux, je maudissais les miens, lisses et indomptables au moindre coup de vent. J'enviais ce visage d'ange, ces yeux verts qui ne trahissaient aucune émotion, ce contrôle de soi-même que je n'avais pas. Je clignai des yeux pour sortir de ma reflexion, et je réalisai que la sirène avait disparue. Je tournai sur moi même en battant des bras pour essayer de la localiser mais je n'y parvins pas. Soudain, un noeud se forma dans mon estomac, et je me tordis de douleur tant celle-ci était violente et soudaine. Le mal disparut instantanément. Alors que je reprenais tant bien que mal mes esprits, je sentis deux mains puissantes agripper mes chevilles et m'entraîner vers le fond. J'eût à peine le temps de prendre ma respiration sous la surprise et me retrouvai tirée par les pieds en profondeur. J'avais envie de hurler mais si j'ouvrais la bouche, je risquais de me noyer. J'essayais de me dégager, main je dépensais mon énergie rapidement. Mes oreilles sifflaient, je ne voyais rien, le sel me brûlait les yeux. Les poignes qui maintenaient mes chevilles les lâchèrent, mais elles m'agippèrent les poignets, m'empêchant toujours de remonter. Nous devions être à une profondeur d'environ 20 mètres. Un visage s'approcha : c'était la sirène. Une voix résonna dans mon esprit, une voix feminine, qui criait :
- Es-tu Elsa ??!!!!
Je ne pouvais pas parler, donc je me concentrai pour lui répondre, mais c'était extrêmement difficile car l'air me manquait. Sous l'effet de la panique, je créai une colonne d'eau qui nous entoura, formant un courant puissant qui nous encerclait.
- Oui !!!!! Laisse moi, je t'en prie !! Je ne peux plus respirer !!!
Je hurlais intérieurement. Je n'arrivais plus à retenir ma respiration, et la magie que je dégageais à cause de la peur m'épuisait. Ma vue se troubla encore plus qu'elle ne l'était déja. Je ne voyais rien, je sentis que c'était la fin pour moi. Je sentis les deux bras fins mais puissants m'entourer et me serrer contre la sirène, qui remonta à la surface en un temps record. L'air qui entra dans mes poumons fût une réelle délivrance pour moi, je toussais beaucoup et j'avais beaucoup de mal à reprendre ma respiration. Mes poumons me brûlaient, et des larmes coulaient sur mes joues. Mes cheveux mouillés me collaient à la peau. Heureusement que la sirène m'avait ramenée là où j'avais pied, sinon je n'aurais pas pu nager jusqu'au rivage sans couler à pic. Lorsque ma respiration se stabilisa et que les battements de mon coeur ralentirent pour reprendre un rythme normal, je regardai autour de moi. La sirène m'observait, impassible, à environ une dizaine de mètres de moi. Je m'approchai, et elle planta ses yeux verts dans les miens, avant que je me mette à crier :
- Pourquoi as-tu voulu me noyer ?!
- Je suis désolée, répondit-elle simplement, en baissant les yeux. Mais je devais connaître ton identité.
- Pourquoi ?
- Parce que tu es celle qui va tous nous sauver ! s'exclama-t-elle, souriante.
Je ne répondis pas. Elle compris que j'attendais des explications.
- Si tu n'avais pas été ... Toi, je t'aurai tuée, car il faut bien que je protège l'île, mais je ne peux pas supprimer la sauveuse de l'île ! C'est moi qui te parlais sous l'eau... Tu es la première humaine que je rencontre, vivante, bien sûr !, lança-t-elle, en me détaillant des pieds à la tête.
J'arquai un sourcil :
- Tu veux dire que tu me laisses vivre car je suis... la sauveuse de l'île ? Mais je ne parviens même pas à me contrôler !
- Tu vas y arriver, et nous allons t'aider.
- "Nous" ?
- Peter, Gabriel, moi, les elfes, toute l'île !
- ... Ce qu'elle me disait me laissait sans voix. Je n'arrivais pas à croire que la survie de l'île ne tenais qu'à moi. J'étais abasourdie, ce qui dû se remarquer car la sirène éclata de rire.
- Hahahaha, oh, tu es trop drôle, tu devrais voir ta tête, tu es trop mignonne ! Au fait, je m'appelle Emy ! , me lança-t-elle, tout sourire en me tendant la main, Allez, viens !
Sur ce, elle attrapa ma main et m'entraîna au large. Je nageais à ses cotés, elle ne lâchais pas ma main, et après quelques minutes, nous entrâmes dans une petite grotte, située sur un îlot au milieu du lagon. Une source coulait entre les pierres, et elle se formait en une petite rivière qui serpentait entre les fougères de l'île, sur laquelle donnait la sortie de la grotte. Nous restâmes dans la celle-ci, qui possédait quelques "ouvertures" qui filtraient la lumière du jour. Malgré tout, la grotte restait partiellement sombre. Emy se tourna vers moi et me demanda, souriante :
- Elsa, illumine cette grotte pour moi, s'il te plaît...
Sachant pertinemment qu'elle voulait m'aider, je m'éxecutai. Je fis apparaître au creux de mes mains un petit tas de poussière bleue lumineuse, et je la lançai de toutes mes forces contre la paroi sombre de la grotte. Je n'avais jamais essayé ce type de magie, pourtant. Tant pis ! Lorsque la boule de poussière l'atteignit, elle explosa dans une lumière intense et les milliers de grains bleus se déposèrent sur toute la paroi, qui devient d'un bleu turquoise lumieux magnifique qui illumina la grotte entière d'une magnifique lumière bleutée. Je me retournai et souris à Emy. Elle me le rendit. Ces cheveux bruns portaient maintenant des reflets azurs et ses yeux étincelaient, tandis qu'elle observait ce spectacle, fascinée.
- C'est merveilleux, souffla-t-elle, tu es capable de grandes choses, Elsa.
Ses yeux ne quittaient pas la paroi de la grotte, l'eau , dans laquelle nous étions restées, clapotait et créait un effet lumieux qui donnait l'impression, avec la lumière de la poussière, que toute la grotte respirait. C'était en effet indescriptible... Et c'était moi qui l'avais réalisé. Avec ma magie.
Nous restâmes un long moment à contempler la grotte lumineuse, éclairée d'une magie inépuisable et incroyablement belle, lorsqu'elle est contrôlée.
Puis nous sortîmes de la grotte pour revenir sur la plage au crépuscule. Une fois arrivées, Emy m'annonça qu'elle m'aiderait à me contrôler, et qu'elle croyait en moi. Lorsqu'elle me serra dans ses bras pour me dire au revoir, une larmes glissa le long de ma joue. Emy l'essuya en me souriant, avant de me dire que nous nous reverrions bientôt. Puis elle plongea, après m'avoir fait un dernier signe de la main.
Je regagnai le rivage en deux brasses puis me hissai sur le banc de sable. J'y récupérai mes affaires qui étaient restées là toute la journée, puis je rejoins Gabriel au campement.
Lorsque j'arrivai, je mangeai rapidement tout en donnant quelques vagues informations à Gabriel, qui ne posa pas de questions, puis me couchai, épuisée.
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Never Lands
FantasyJ'observais avec fascination le ciel nocturne de Londres, la lumière des lampadaires filtrant à travers mes rideaux bleus. Assise sur le bord de la fenêtre, les jambes fouettant l'air et, attirée par le vide sous mes pieds, j'attendais, j'écoutais...