Chapitre 16

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J'étais sortie en courant de la salle de cours. J'avais dépassé et bousculé beaucoup de monde dans les couloirs et j'avais dû jouer des coudes pour atteindre une sorte de patio. J'étais restée assise là toute l'après-midi sans bouger. Je n'étais finalement pas allée manger dans la grande salle le soir. Je n'avais pas faim. J'étais en colère. J'étais en même temps rassurée d'avoir retrouvé mes pouvoirs. Ce sentiment était difficile à décrire. J'avais surtout peur du regard des autres. De ce qu'ils penseraient une fois que tout se saurait. "La petite nouvelle qui combat son clone avec des projectiles enflammés". J'avais lu dans les livres que beaucoup de sorciers avaient des pouvoirs similaires aux miens, mais aucun n'avait jamais dû s'affronter soi-même, j'en suis  certaine. J'avais vraiment peur de ce qu'il allait m'arriver maintenant. Puis je me remémorais le soir où je n'avais pas pu me contrôler, avec Peter et Gabriel. Ils n'étaient que deux ce jour là, et impuissants. Maintenant il y avait plusieurs centaines d'élèves dans cette école. Qu'arriverait-il si j'en blessais un par accident ? Ou pire ? Je ne voulais pas y penser. Je n'aurais pas pu être une fille normale, qui se contente de rêver du garçon le plus beau de la classe ? Mais non. Il aura fallu que ça tombe sur moi. Saloperie d'histoire pourrie, pensais-je. Je ne sais même pas comment je suis atterrie dans tout ce bazar...

Je partis me coucher pendant l'heure du repas. Manque de bol, je croisai le regard de plusieurs élèves qui me contournèrent dès qu'ils me virent. Super, ils ont pas traîné à ouvrir leur bouches pour tout raconter... Je passai devant les portes entrouvertes de la grande salle, où j'entendis des bribes de discours venant certainement de Dumbledore qui parlait.

- "...Ce qui s'est passé aujourd'hui avec votre camarade  Elsa n'arrivera plus. Cet exercice sera retiré des cours dorénavant. Heureusement, la vie de votre camarade Marie-ange de la maison Poufsouffle n'est plus en danger. Veuillez passer un bon repas, et ..."

Je m'étais écartée de la porte. Marie-ange était seine et sauve. Avant de me coucher, je voulais tout d'abord passer la voir. Je montai les escaliers jusqu'au dernier étage, puis poussai doucement les portes de l'infirmerie. Elle était seule, avec une infirmière à ses cotés, qui se retourna puis vint à ma rencontre rapidement. Je lui expliquai que j'étais venue prendre des nouvelles de mon amie.

- Oui, je suis au courant... acquiesça l'infirmière, allez-y mais faites vites, elle doit se reposer...

J'entrai dans la pièce puis m'approchai du lit dans lequel Marie-ange dormait. Dès que je posai la main sur son épaule, elle sursauta et quand son regard se posa sur moi, elle paniqua. La pauvre criait et se débattait pour s'éloigner de moi. Elle était très pâle et s'agitait beaucoup, je ne pouvais pas l'approcher. L'infirmière accouru et tenta de la calmer, sans succès. Je tournai rapidement les talons et sorti de la pièce précipitamment. J'étais abasourdie. Je comprend qu'elle puisse être choquée, mais pas à ce point... J'étais aussi blessée. Elle avait eu peur de moi. Alors que j'avais tout tenté pour lui sauver la vie...

J'allais me diriger vers le dortoir pour en finir avec cette journée maudite quand je croisai un des spectres qui hantaient Poudlard. Celui-ci m'interpella :

- Hey jeune fille, oui toi ! Tout le personnel vous cherche dans tout le logis !  Le professeur Dumbledore  vous demande ! Je vous conseille de vous rendre à son bureau avant que vous n'ayez des ennuis !

J'acquiesçai puis une fois le fantôme parti à travers un mur, je soufflai intérieurement. C'est parti...

J'entrai dans le bureau du professeur après avoir frappé plusieurs fois sans succès. Il commençait en effet à avoir du monde dans les couloirs et je ne voulais croiser personne ce soir, même si je savais que ce serait difficile. Le bureau était immense. En revanche, il n'était pas comme décris dans les livres. Il était très spacieux mais très mal rangé. Des grimoires jonchaient le sol, plusieurs baguettes - certainement confisquées à des élèves un peu trop actifs - des capes, des vases immenses et de nombreux autres accessoires de magie étaient disposés aux quatre coins de la pièce.
Une voix me fit sursauter alors que j'enjambai la montagne de livres de magie qui recouvraient le sol :

Never LandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant