Chapitre 3

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Il avait sauté dans le vide. Sous mes yeux. Au moment où s'était jeté du haut de la falaise, le cri que j'allais pousser c'est étranglé dans ma gorge.  Mes larmes coulaient.  Il m'avait laissée, juste pour me montrer qu'il était Peter Pan. Il avait relevé le défi. Il avait sauté pour moi. Pour que je croie en lui.  Mais pourquoi a-t-il sauté ? Cette question horrible s'imprègnait dans mon esprit.  Pourquoi m'avait-il fait confiance ? Voler était impossible, je le savais pertinamment.

- Bon, tu crois en moi maintenant ? Me lançait une voix.

Je sursautai et levai la tête. Je cru que je m'étouffais. Il était là, derrière moi, un sourire narquois sur les lèvres, m'observant comme si j'était une pauvre imbécile. Je me redressai d'un seul coup, et je ne pu pas retenir mon poing. Peter l'arrêta comme si c'était normal, malgré la vitesse incroyable à laquelle j'avais lancé mon poing en direction de son visage. 

- Tu te décide à arrêter la violence ? T'es folle !  Cracha t-il.

J'était hors de moi, vexée et honteuse qu'il se soit moqué de moi à ce point... qu'il m'ait fait pleurer...

- Mais t'es con, ou quoi ?  Tu m'a fait la peur de ma vie !  Ca t'amuse de kidnapper les gens et te suicider sous leurs yeux sous le simple prétexte que tu est Peter Pan ???!!

Son regard devint noir comme la nuit. Il m'attrapa le bras et m'entraîna dans les bois. Je voulu me dégager mais il me serrait fort et me faisait mal. Je manquais de trébucher à plusieurs reprises, mais il ne ralentissait pas pour autant. Nous marchions vite, et la tête me tournait. Je ne savais pas l'heure qu'il était mais à la couleur du ciel je remarquai qu'il ne devait pas être loin de quatre heures du matin. 

Au bout  d'une quizaine de minutes, nous nous arretâmes dans une sorte de clairière. Tant mieux, je n'en pouvais plus.  Je levai la tête et remarquai qu'il me regardait droit dans les yeux. Je le défiai du regard.

- Ecoute, je t'ai sauvé la vie, ammenée ici. Tu es la seule fille à voir posé le pied à Neverland, et je ne te permettrais pas de me parler sur ce ton, même si je t'ai fait peur !

Non, mais je rêve, il me réprimandait ? Comme une vulgaire gamine !

- Ce n'est pas parce que tu es Peter Pan que tu dois me donner des ordres, et encore moins que je doive les exécuter. Lançai-je, furieuse.  

Haussant un sourcil, il répondit, un sourire narquois au coin des lèvres :

- Ah, oui ?

- Oui !  Tu m'as sauvé la vie, et je t'en remercie, malgré tout tu m'as kidnappée, emmenée là où je ne voulais pas être, et je devrais t'obéir ?

- Ce que tu ne sais pas, fillette, (et il accentuait sur le mot, en plus), c'est que je suis le premier à avoir posé un pied et être resté sur Neverland. Je t'y ai ammenée, et dorénavant tu ne sortira plus jamais de cette île. C'est moi le chef des garçons perdus, ici, c'est moi qui gouverne !

Je ne bougeais plus, abasourdie parce que je venais d'entendre.  Il se mit à ricaner méchamment, puis me laissa, seule au mileu des bois, me lançant un dernière phrase :

- Puisque tu veux te débrouiller seule, débrouille-toi, et appelle moi quand tu aura compris que le chef, ici, c'est moi !

Je me recroquevillai sur moi-même, les fleurs que j'avais vues à l'aller en compagnie de Peter me semblaient bien plus monstrueuses et menacantes maintenant que j'étais seule. Il commença à pleuvoir de légères gouttes de pluies. Je rapprochai mes jambes contre ma poitrine. Malgré moi je commencai à me remmémorer l'histoire féérique de Peter Pan que ma mère me racontait avant qu'elle ne disparaisse. J'avais alors 5 ans, mais je m'en rappellais parfaitement.  L'histoire d'un petit garçon, adoptant et réconfortant les enfants orphelins se sentant abandonnés, et les emmenant sur une île magique appellée Neverland. pensai-je. Voilà donc pourquoi il m'avais choisie, car j'étais orpheline et désespérée. Mais pourquoi une fille ? Il a dit que j'étais la seule ayant jamais posé le pied sur Neverland. Pourquoi moi ? 

 La pluie, qui, il y a quelques minutes était légère, se mua en un violent orage. Je couru à travers les bois et trébuchait sur ce que je pensai être une racine, et m'étalai dans la boue. A environ un mètre derrière mon crâne, je senti un souffle rauque et entendit des branche craquer. Je fis volte-face, mais ne vis rien. Je sentais une menace autour de moi, mais je ne la voyais pas, malgré le soleil qui ne tarderait pas à se lever. La forêt était sombre. Déterminée à survivre, je me levai d'un bond et couru aussi vite que je pouvais. Les branches fouettaient mon visage, avec la fatigue je manquais de tomber à chaque pas, et les ronces me déchiraient ma chemise de nuit et m'écorchaient la peau. Je n'entendais à présent que la pluie tombant violemment en un rideau de grosses gouttes d'eau qui s'écrasaient sur mon visage et sur le sol. Mais je continuais à courrir, aussi vite que je pouvais. Au bout de quelques minutes je pu apercevoir ce qui semblait être une grotte, à première vue vide, et me jettai à l'interieur.  Ouf, à l'abri ! J'étais essouflée, mes jambes me brûlaient, et mes yeux me piquaient. Au bout d'une demie heure, entre deux gémissements de douleur et de fatigue, je m'endormi sur la pierre froide.

Never LandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant