Partie 5 : Passion. Chapitre 8 : Pardonne-moi !

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Pour les vacances d'été, Xun et Samia ont prévu de faire un voyage à l'étranger. Cependant, ma situation n'est pas encore régularisée car il faut obtenir des autorisations du gouvernement du Gabon et de mes parents pour que la tutelle soit effective.

A ma demande, mon oncle fait le nécessaire au niveau du gouvernement du Gabon, faisant jouer ses contacts, mais mes parents n'ont pas encore digéré ma fugue. Je leur ai téléphoné afin de m'expliquer. Je leur ai dit que je les aimais, mais que je ne pouvais pas rester. J'ai mis en cause leurs traditions barbares que je ne voulais pas subir, mais ils refusent de remplir et de signer les papiers nécessaires. Ils ne le feront que si je rentre d'abord au Gabon pour subir ce qu'ils appellent 'mes obligations', c'est-à-dire l'excision. Ils me disent que c'est une question d'honneur pour la famille.

J'ai donc demandé l'asile politique à la France ... pour raisons médicales. C'est en bonne voie d'être accepté mais cela me coupera un peu plus de ma famille qui va définitivement me rejeter. C'est dommage, je les aimais vraiment beaucoup mais ils n'ont pas voulu comprendre que dans notre siècle, ces coutumes moyenâgeuses ne devraient plus exister. Pour les vacances, nous allons donc rester en France. Nous irons passer deux semaines sur la côte Atlantique à Saint-Jean-de-Luz. Je n'ai pas souvenir dans ma vie précédente d'y être allée.

Ces deux semaines à Saint-Jean-de-Luz se passent très bien. Plutôt qu'une location, nous sommes dans un hôtel très chic, ce qui nous dispense de nous occuper de toutes charges ménagères et nous profitons à fond de nos vacances. Visites de musées, comme celui du chocolat à Biarritz, visite de l'aquarium également à Biarritz, visite d'une cidrerie basque près d'Ascain, visite de villages caractéristiques, comme ceux de Saint-Jean-pied-de-port ou d'Espelette, cours de fabrication du gâteau basque... et naturellement baignades dans l'océan Atlantique.

J'ai bien appris à nager dans la rivière de mon village au Gabon, mais c'était plus du barbotage que de la nage, savoir vraiment nager n'était pas nécessaire au village, l'eau de la rivière était peu profonde et le courant était faible. Heureusement qu'il y a mes souvenirs sur les mouvements nécessaires, mais j'ai un peu de mal à les synchroniser. De plus, je n'ai jamais nagé, même dans ma vie précédente, dans l'océan et les vagues sont très déstabilisantes. Samuel est super avec moi, il me montre et m'aide. Je n'en reviens pas du revirement de situation. Je dirais presque qu'il est parfois attentionné avec moi.

Ses parents sont vraiment très heureux qu'il m'ait finalement accepté dans la famille. Mais m'a-t-il vraiment acceptée ? Il y a encore peu de temps, il me traitait de négresse et de voleuse. Je me demande parfois s'il ne joue pas un double jeu car j'ai dû mal à croire qu'il ait si radicalement tourné sa veste. Je n'ai pas inventé son regard haineux envers moi les premiers jours, je n'ai pas inventé qu'il était raciste, je reste donc septique, même si son comportement envers moi est actuellement exemplaire.

Je suis heureuse, nous nous entendons très bien avec Samuel, les vacances à Saint-Jean-de-Luz sont finies depuis longtemps et nous sommes de retour à Chuzelles. Nous jouons beaucoup dans sa cabane dans les arbres. Nous avons aménagée un peu plus et même un peu agrandie. Au Monopoly, je ne lui fais plus de cadeau et la plupart du temps, c'est moi qui gagne.

La semaine prochaine, c'est la rentrée. En principe, nous devrions être dans la même classe. Il y a plusieurs classes de 3e dans le collège, mais Samia a demandé au proviseur que nous soyons dans la même classe afin de pouvoir nous entraider à la maison pour les devoirs et également afin que nous puissions prendre le bus ensemble.

Je suis heureuse que notre relation ait si bien évoluée. Nous étions bien mal partis à mon arrivée. J'ai toujours un petit doute sur Samuel à cause de son comportement des premiers jours, mais je pense malgré tout que je suis maintenant pleinement acceptée car il a un vrai comportement de frère avec moi.

Les âmes sœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant