Les âmes sœurs

Partie 1 : Deuil. Chapitre 6 : océan des âmes

NDA 

Quand j'ai vu que sur le dernier chapître j'avais plus d'une vingtaine lectures mais aucun vote ni commentaire, ma réaction a été d'arrêter cette fiction et de l'effacer de Wattpad.

En effet, si vous lisez mais ne votez pas, cela signifie que vous n'aimez pas et cela est votre droit. Mais si ceux qui ne votent pas ne commentent pas non plus pour dire ce qu'ils n'aiment pas, alors cela signifie qu'ils trouvent la fiction tellement nulle que c'est irrattrapable, que ça vaut même pas la peine de laisser un commentaire et donc qu'elle n'a pas sa place sur ce site. En tout cas, c'est comme ça que je le ressens et étant plus scientifique que littéraire, je me suis dis que je ferai mieux d'arrêter d'écrire, j'aime lire et j'ai des histoires plein la tête, mais je n'ai pas assez de talent pour les restituer.

Alors que j'en étais à ces reflexions, j'ai reçu un vote, un seul, celui d'@Elise2000kapme. Merci à elle et c'est pour elle que j'ai décidé de continuer encore un peu.

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J’ai à peine fini ma phrase que ma vue disparait complétement. J’entends le cri de Théo, mais il m’arrive étouffé. En quelques seconde à peine, je revois ma vie entière défiler dans ma tête, mais en marche arrière. Je revois des scènes que j’avais oubliées et même des souvenirs de quand j’étais bébé, c’est très étrange.

Puis c’est le néant. Je n’ai plus mal nulle part, je ne ressens même plus les vibrations de l’ambulance, il n’y a plus un bruit, c’est le noir complet, c’est comme si tous mes sens avaient disparus. En fait c’est exactement cela, mon corps est mort, je n’ai plus aucun contact avec le monde extérieur. Que suis-je maintenant ? Je suis seule dans le néant, il n’y a rien.

Petit à petit, il me semble que la lumière revient, mais je ne vois toujours rien, pourtant il me semble qu’il ne fait plus aussi sombre. Je commence aussi à percevoir des choses, je perçois la détresse de Théo qui pleure sur mon corps. Je perçois la gêne de l’ambulancier. Il semble hésiter sur ce qu’il doit faire. Doit-il parler et essayer de le réconforter ? Doit-il le laisser évacuer son chagrin seul ?

Finalement, il ne bouge pas. Autour de moi, tout devient de plus en plus net, je commence même à « entendre » mais je ne suis plus dans mon corps, je suis au-dessus. Je me demande comment je vois et j’entends, mais ce sont plus des perceptions de l’extérieur qu’une vue réelle et d’un son réel, je n’ai plus de consistance.

Je vois Théo qui relève la tête et s’approche de moi pour déposer un baiser sur mon front. A ce moment, j’ai l’impression qu’il me traverse. La sensation est bizarre, même désagréable et elle me repousse vers le toit de l’ambulance.

Je me sens mal là-haut, loin de mon corps. J’essaie de descendre pour reprendre ma place, juste au-dessus de ma tête, mais je ne peux pas redescendre, ou plutôt la progression est très lente et me demande un gros effort. Je reste donc au plafond.

En repensant à cette sensation désagréable lorsque Théo m’a traversée, je me demande pourquoi il m’a embrassé mon front et non mes lèvres. Je le comprends en percevant l’état de ma bouche pleine de sang. Mon corps est affreux à voir, je le regarde tristement.

Mon visage est couvert de sang et mes jambes doivent être fracturées étant donné les angles bizarres qu’elles forment. Malgré tout c’est mon corps et je voudrais y retourner afin de vivre ma vie avec Théo. Mais c’est inutile, mon enveloppe charnelle est trop endommagée, il ne servirait à rien de vouloir la réintégrer.

C’est étrange, je devrais être triste, avoir envie de pleurer, mais ce n’est pas le cas. Bien sûr je suis triste, mais c’est un peu comme si je regardais la scène d’un point de vue extérieur, comme si je n’étais pas vraiment concernée, je suis triste pour Théo, je suis triste pour moi, mais une partie de moi me dis que c’est le destin, on ne peut rien y changer et de ce fait, je ne suis pas ravagée comme l’est Théo actuellement.