On ne m'a pas tout dit

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On m'avait dit qu'ils le méritaient, qu'ils allaient finir en enfer. Je les avait crus.... Mais en voyant cette fillette devant moi, agenouillée avec ses parents, ma certitude flanche,  cet enfant était innocent, il ne méritait pas de mourir, et de même pour ses parents,qu'avaient-ils fait ? que m'avaient-ils fait ?
Rien, absolument rien. Comme dans un rêve, j'entends les sanglots de l'enfant et de sa mère qui essaye de la rassurer. Qu'ais je fait, ? Je regarde autour de moi, des cadavres jonchent le sol, tués par mon unique personne...
Au départ, j'étais fier d'avoir tué autant de personne pour mon Dieu, mais maintenant je me rends compte de l'horreur que j'ai commise, atroce, indescriptible, incorrigible. Comme dans un rêve, j'enlève la bandoulière de mon fusil sous les yeux écarquillés des otages maintenant libres et je me mets à marcher vers la sortie, dans ma tête j'étais perdu, tout ce qu'on m'avait dit était faux ?
Dégoûté je me rendis compte qu'on m'avait trompé, pire manipulé, et je réprime des larmes. J'étais un criminel, j'allais me rendre à la police dehors et écoper de longues années de prison, à dix sept ans seulement.
Je souris tristement, mon parcours était bientôt terminé, il me restait la porte à ouvrir et à traverser. À travers la porte vitrée, j'entends des gens hurler, et je vois les gyrophares bicolores des forces de police. Je traverse la porte et lentement, enlève le masque qui me couvrait le visage que je pose par terre. Je m'agenouille et met mes mains sur ma tête. Les policiers sont étonnés de me voir. Un terroriste si jeune, et qui se rends sans que l'on ait menacé. Un policier avec un mégaphone m'ordonna d'enlever mon blouson et je m'exécutais. Un autre flic vint vers moi, l'arme à la main et me mit des menottes aux poignets tout en me relevant brutalement. En me conduisant vers une des voitures de police il me dit :
        - T'es dans un sacré pétrin, mon gars.
Je m'en fichais, je me laissais emmener, insensible, je pensais seulement aux victimes, qui avaient des familles, des amis. Je les avais tué si facilement...
Il était si facile de détruire et tellement plus difficile de tout bâtir.
D'un seul coup j'avais détruit des familles entières, des couples, des parents.
J'étais méprisable.

Journal de PenséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant