Stéphanie était aux Anges. Jamais elle ne s'était sentie aussi heureuse de toute sa vie. En se réveillant ce matin, son esprit avait été plein d'images de Hugo, son promis, l'homme qu'elle allait épouser dans quelques heures. Elle avait traîné au lit, suffisamment en avance pour se le permettre et elle avait rêvasser de tout ce qu'ils allaient pouvoir faire ensemble. Après sa brève entrevue avec Kellan, elle avait décidé que peu lui importait qu'Hugo ne l'aime pas et en préfère une autre. Dans peu de temps, ils seront déclarés mari et femme, et il n'y aura plus qu'eux deux contre le reste du monde. Mia serait oubliée et remplacée. Aussi simple que ça. Son grand-père lui avait assuré que Mia ne serait plus un problème, et elle le croyait. Il tenait toujours ses promesses et il était doté d'une incroyable imagination quand il s'agissait de supprimer un problème. En bref, rien ne pouvait ternir les douces pensées de la jeune fille.
Elle passa près d'une heure et demie dans la salle de bain de sa chambre de jeune fille. Elle commença par s'épiler les jambes, les aisselles et le maillot. Puis elle termina par les sourcils car ils étaient ceux qui nécessitaient le moins de temps. Ensuite seulement, elle put aller dans le bassin. Doucement, elle s'enfonça dans l'eau jusqu'au menton et laissa son corps nu s'imbriquer dans la cuve prévue à cet effet. Elle observa avec fascination ses boucles blondes tourbillonner doucement autour de son visage et sa peau s'épanouir en une myriade de couleurs lumineuses. Hugo serait heureux de sentir sa peau douce, le contact de leur corps n'en serait que plus facile et elle s'imaginait déjà à califourchon au-dessus de lui, ses cheveux lui caressant les lèvres, le bout de ses seins lui titillant le torse et ses jambes plaquées contre ses flancs, le maintenant en position. Elle imaginait leurs lèvres pressées l'une contre l'autre, leur langue se chercher et se trouver, leur main se promener l'un sur l'autre et les siennes se balader dans ses cheveux bruns si beaux, si soyeux.
Hugo finirait par être heureux, elle en était certaine. Il apprendrait à la connaître, et alors, il saura qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.
- Stéphanie, dépêche-toi, tu as perdu ton avance ! Cria sa mère derrière sa porte. Ta robe est sur ton lit.
Retard ? Retard ? Impossible ! Stéphanie donna un grand coup de pied et se propulsa hors du bassin. Une fois sortie, elle se jeta presque sur son tas de vêtements délaissés et regarda l'heure. Le mariage commençait dans une heure et elle devait être là-bas dans une demi-heure ! Elle avait perdu bien trop de temps avec ces rêvasseries de gamine.
Elle s'empressa d'ouvrir ses tiroirs, fouilla dedans à la recherche d'un peigne et s'occupa de ses cheveux indisciplinés. Elle commença par les peigner, ils lui donnaient souvent du fil à retordre, et elle les abandonna ensuite pour sa robe. Sa mère l'attendait assise sur son lit et sauta sur ses pieds dès qu'elle sortit de la salle de bain.
- Ma chérie, une jeune fille de ton rang se doit être à l'heure le jour de son mariage voyons. Sourit sa mère avec douceur et tendresse.
- Je sais, maman, mais je suis tellement excitée, que j'en ai perdu la notion du temps.
- Hugo a bien de la chance de t'épouser. Tu verras, il n'aura de yeux que pour toi.
Stéphanie leva les yeux au ciel. Elle avait dors et déjà perdu espoir concernant ce jour de mariage, elle savait d'avance qu'il ne lui accorderait pas un regard de trop, seulement ceux imposés par la cérémonie. Aujourd'hui, il n'y aurait que Mia, pour Hugo. Mais pour tous les autres jours, il n'y aurait qu'elle, Stéphanie.
- Je pense qu'il faudra un peu de temps à Hugo pour accepter que je suis bien celle qu'il va épouser, mais je sais qu'il m'aimera. Assura-t-elle à sa mère. C'est écrit.
- Tu es tellement mûre, ma chérie. S'extasia sa mère. Bien sûr qu'il t'aimera. Comment ne le pourrait-il pas ?
Oui, comment ne le pourrait-il pas, en effet ? Stéphanie était totalement de cet avis.
Avec l'assistance de sa mère, Stéphanie enfila sa robe de mariée : c'était une magnifique robe blanche à volant, pas de bretelles et de la dentelle un peu partout. Elle l'adorait. Elle était tout simplement parfaite. Et il y avait également des gants assortis, de longs gants qui lui remontaient jusqu'aux coudes.
- Assieds-toi, chérie, je vais te coiffer les cheveux.
- Tu ne trouves pas que je suis jolie ? Demanda Stéphanie en se contemplant avec satisfaction et sans s'apercevoir du côté narcissique de la question.
- Tu es parfaite.
Sa mère sourit dans le miroir de la coiffeuse et attrapa une brosse qu'elle utilisa pour lisser les cheveux de sa fille. Puis, avec des gestes sûrs, elle réalisa deux tresses élégantes qu'elle rejoignit en haut du crâne à l'aide d'une pince en jade qui serait assortie aux yeux de Hugo.
Une fois de plus, Stéphanie se sentit débordante de joie. Que pouvait-elle en avoir à faire de Kellan, si elle avait Hugo ? Son meilleur ami lui avait tourné le dos parce qu'il était bien trop naïf, elle n'était pas responsable. Que faire si cette Mia serait sûrement dévastée ? Elle n'avait qu'à tomber amoureuse d'un autre. Hugo était sien et elle comptait bien l'avoir pour elle toute seule.
Sa coiffure prête, elle passa au maquillage et se départit de l'aide de sa mère. Elle n'avait pas besoin d'elle pour se blanchir le teint, se mettre un fin trait de crayon sur les yeux et un peu de mascara. Ne restait plus que le parfum.
- Hum, ma chérie ?
Denis venait de passer la tête par la porte et fit entrer tout son corps massif dans la pièce. Il avait l'air ridiculement grand dans la chambre de sa fille.
- Oh, salut papa. Comment me trouves-tu ?
Tomber sous le charme de Hugo avait au moins eu le mérite de devenir la fierté de son père sans que cela soit entaché de culpabilité de devoir mentir. Et désormais, rien ne pourrait l'arrêter.
- Tu es resplendissante, Stéphanie. Sourit Denis, avec une voix très professionnelle qui lui mina légèrement le moral. Ton fiancé sera comblé.
- Je le pense aussi. Sourit Stéphanie.
Elle se tourna à nouveau face à son miroir et s'inspecta minutieusement. Hors de question d'oublier quelque chose. Une coulée de mascara. Du far qui aurait débordé. Ou une parcelle de peau pas éclaircie.
- Il est temps d'y aller, chérie. Intervint sa mère.
- Je sais, je sais, j'arrive.
Stéphanie attrapa vivement le flacon de son parfum et s'en aspergea généreusement le cou, le creux des poignets et le creux de ses seins. Puis elle sourit à ses parents et prit une inspiration enjouée.
- Je suis prête. Annonça-t-elle après réflexion.
Et elle était sincère. Elle avait attendu ce momentdepuis ce qui lui avait semblé des siècles, et elle y était. Enfin. Et à l'idéeque toute la ville serait là pour la voir épouser le plus bel homme de leurplanète, elle frémit de plaisir.
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Retour aux Origines (Tome 2)
RomanceContraint de se marier afin de redorer l'honneur de sa famille, Hugo quitte la vie française et retourne sur Aggelos. Il y prépare son mariage avec une mauvaise volonté exemplaire et n'essaye pas d'oublier Mia dont il sait avoir brisé le coeur. D...