Les rayons du soleil dessinaient gracieusement les contours de chaque maison et de chaque colline qui couvraient la plaine en cette fin de journée. J'étais là, assise sur le rebord de ma fenêtre à attendre quelque chose. L'odeur du blé fraîchement coupé emplissait mes narines, embaumantde son doux parfum d'été le linge laissé à sécher au soleil. Les yeux rivés sur la colline d'en face, je rêvais. J'essayais d'imaginer ce que toutes les personnes vivant dans les maisons adossées à la colline devant moi pouvaient être en train de faire. Une légère brise caressait mes cheveux, faisant ainsi parvenir à mes oreilles les rires des enfants profitant des derniers instants de chaleur de cette journée d'août. Je regardais le soleil descendre lentement, changeant les couleurs de la vallée.
Au bout de quelques longues minutes, alors que le soleil avait presque entièrement disparu, je descendis de mon perchoir et me laissa glisser le long des tuiles qui descendaient directement sur une masse de terre compacte. Lorsque mes pieds touchèrent le sol, j'avais cette étrange impression d'être quelqu'un d'autre; comme si la personne que j'avais été 5 minutes plus tôt s'était volatilisée.
À partir de cet instant-là, j'avais envie de bouger. Aucune parcelle de mon corps de pouvait tenir en place. Mes espadrilles glissaient de mon talon au fur et à mesure que je descendais la pente en courant, le vent glissait sur mon visage avec une douceur infime. Au bas de la rue, les voitures traversaient sans même faire attention à moi. Il m'était impossible d'aller plus loin. Ma respiration quelques instants plus tôt haletante ralentit et les battements de mon coeur s'éloignaient les uns des autres. Les endorphines avaient un tel effet sur moi que mon être tout entier avait ralenti. Les sons apparaissaient comme un souvenir lointain, aucun de mes membres ne bougeait, comme si l'énergie en moi quelques instants auparavant venait de partir en fumée.
Le soleil était enfin parti après cette longue journée pour laisser à la lune et aux étoiles la nuit pour éclairer le ciel. Allongée dans au milieu de souches d'arbres victimes de la déforestation, je le regardais. Le ciel était d'un bleu si foncé et si profond ce soir-là que je m'y perdais comme dans les yeux des quelques êtres humains aux yeux bleus que je connaissais. Il était vrai que cette couleur avait un effet incroyable sur moi, j'étais sous l'emprise totale de ce bleu nuit.
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incroyable merdier
Randomun nom un peu pompeux pour du grand n'importe quoi. un vide-âmes + quelques vieux os que j'ai pas eu le cœur de supprimer