onde de choc

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La tension est palpable. Le rythme s'accélère, mon cœur aussi. Ses battements se rapprochent les uns des autres en s'intensifiant. Il est sur le point d'exploser. De quitter ma poitrine. La tête me tourne, les droites deviennent des courbes. Les couleurs se mélangent dans mon esprit. Tout s'emmêle et rien ne se démêle. Mes oreilles bourdonnent et le sol sous mes pieds vibre, prêt à se dérober. Prêt à aspirer mon âme.

L'instant suivant est foudroyant. Mes tympans sont à un rien d'exploser, mes pieds ne touchent plus le sol et mon âme lévite au dessus de mon corps. J'ai l'impression d'avoir été frappée par une onde monstrueusement forte. D'avoir été happée par les bruits et les résonnances. Il n'y a plus rien autour de moi à part une multitude de couleurs et d'images qui dansent une valse les unes avec les autres.

Plus rien. Le vide. Peut-être le néant, je n'en sais rien. En tout cas, tout est calme. J'ai l'impression que mes tympans ont vraiment explosé. Que je n'entends plus rien pour de bon. Tout est noir et incolore à la fois. Toute l'euphorie a disparu pour laisser place à un environnement presque effrayant. Il fait tout de même chaud. Je me sens comme une chenille dans son cocon: protégée de tout. Je suis bien, en lévitation entre le monde réel et le monde immatériel. Je suis quelque part sans savoir où. Et peut-être bien que je suis nulle part.
Il me semble que mes membres ont disparu. Ou bien ils sont éteints. Ou alors perdus dans l'espace-temps, quelque part pas très loin du reste de mon corps et de mon âme. Je suis éparpillée, divisée. Peu importe, je suis bien. Il fait chaud, c'est agréable.

Le noir et le vide s'estompent doucement, me ramenant au monde réel. Tout est encore flou et ralenti mais j'ai froid. Je suis vivante.

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