incroyable merdier

avoir presque dix-huit ans

On passe notre adolescence à attendre ce moment. Celui où on aura dix-huit ans, où on sera majeur, où tout ce que nous ferons sera légal.
En fin de compte, on se trompe. On ne devrait pas attendre cette dix-huitième année avec tant d'engouement. On pense qu'avoir dix-huit ans représente l'âge d'or, celui de la légalité.

C'est ce que j'ai toujours pensé.

À quelques semaines de la majorité, j'ai envie d'avoir dix-sept ans pour encore au moins trois ans. Être à l'aube de ses dix-huit ans fait peur. Qu'est-ce qu'il y aura après ? C'est la cour des grands, c'est sûr, mais c'est aussi comme nager dans brassards pour la première fois, comme retirer les petites roues sur le vélo. Ça fait peur, c'est impressionnant mais excitant à la fois. C'est aller vers l'inconnu.

Je pense qu'avoir dix-huit ans en pleine année scolaire est un peu moins flippant parce que le monde autour ne change pas tant que ça : toujours les mêmes amis, les mêmes histoires; seulement des préoccupations d'adulte en plus. Alors que l'été précède une nouvelle rentrée, une nouvelle page à écrire. Et en théorie, à dix-huit ans, c'est le début des études supérieures, la fin du lycée. La fin d'une ère, le début d'une autre. On doit se faire de nouveaux amis dans une nouvelle ville, une nouvelle école.

Finalement, j'aime bien avoir dix-sept ans et j'espère avoir le temps d'en profiter un maximum jusqu'à la dernière seconde. Avoir dix-sept ans, c'est être à l'âge d'or. C'est être assez grand pour ne plus être traité comme des gamins mais pas assez pour être traités comme des adultes. Je n'ai pas tellement hâte d'avoir dix-huit ans. Mais j'avoue être fascinée par l'inconnu et par tout ce qui m'attend pour l'année à venir.

Quand on a presque dix-huit ans, on profite de l'instant qui ne reviendra pas.