Correspondances

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L'enveloppe glissa par la fente de la boîte aux lettres. Elle ne regretta pas son geste. Elle le devait. Elle en avait besoin. Bientôt il lira sa lettre. Elle espérait qu'il comprendrai sa lettre.


La clé tourna dans la serrure de la boîte métallique. Lorsqu'il ouvrit la porte à battant qui tenait la boîte à lettres fermée, une enveloppe bleu ciel posée au dessus du tas de publicités attira son attention. Son nom était inscrit dessus dans une écriture fine et délicate faite de jolies boucles bien tracées. Il reconnu aussitôt son écriture. Elle.

Je ne sais quels mot utiliser pour commencer cette lettre. Mon amour? Cher inconnu? Les souvenirs sont encore trop confus pour que je sache comment commencer. Mais une chose est sûre, je ne commettrai plus jamais cette erreur. Du moins je ne veux pas la refaire avec toi. J'ai changé. Ces deux mois loin de toi m'ont appris à laisser tomber cette image que tu as de moi. Cette fille, que tu as connu, elle n'existe plus. Elle est partie et m'a laissée moi. Juste moi. Avec mes défauts, mes craintes... Parce que oui j'ai peur. Tu vois, j'ai peur en permanence. Je faisais celle qui n'a peur de rien, la fille à la fois extravertie, qui a tout connu et la fille fragile qu'il faut traiter comme une princesse. Sauf que je suis loin d'en être une. Je t'ai aimé, oui. Mais plus que tu ne m'aimais moi. Nous nous connaissons depuis des années, et pourtant, après ce qu'il s'est passé - ou plutôt ce qu'il ne s'est pas passé - j'ai l'impression d'être face à un inconnu. Les conversations limitées à "Salut ça va?" une fois tous les vingt jours m'embarrassent. À vrai dire, quand j'ai pris une feuille et un crayon pour t'écrire, je voulais que ma lettre te plaise, mais maintenant que j'écris, je n'en ai plus rien à faire de ce que tu penses. Tu dois juste connaître la vérité et c'est tout. Oui les instants passés ensemble, nos échanges m'ont plus, je les ais même aimés. Mais j'ai pris du recul par rapport à la situation et... Tes paroles sonnaient faux à mon oreille. Enfin, avant je ne m'en rendais pas compte, trop obnubilée par toi. En réalité, nous n'avions pas tant de choses en commun, mais voilà, notre plus gros point commun est que nous étions tous deux obnubilés par la même personne: toi. J'ai mal au cœur d'avouer cela, mais c'est la pure vérité et une couche de narcissisme plus tard nous sommes toujours là, mais tu ne m'intéresse plus. Du moins, les sentiments que j'éprouvais - parce que je ne suis pas une sans cœur - à ton égard ont disparus. Envolés avec la fausse image de moi que tu as eu l'habitude de voir, de connaître.
Sur ces quelques mots, je vais devoir te laisser. Je dois retourner prendre ma vie en main. Parce que le monde n'attend que moi.

Je t'aimais M.


incroyable merdierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant