Loufaca granger
Le froid avait fait son apparition sur Londres depuis quelques semaines. Les manteaux chauds et les bottes étaient de sortie mais la météo capricieuse ne semblait pas entacher l'humeur des londoniens. L'ambiance dans la ville était chaleureuse. Cela était peut-être du aux arbres de Noël disséminés un peu partout, aux décorations qui commençaient à s'allumer en cette fin d'après-midi ou peut-être encore à la neige qui tombait en petits flocons et qui teintait les toits de blanc. Elle ne tenait pas au sol mais s'attardait parfois sur les bonnets ou les écharpes des passants avant de se transformer en eau et de s'évaporer.Les magasins étaient décorés sur le thème de Noël qui se déclinait en une variété de couleur, de figurines ou d'illuminations diverses. Dans le célèbre magasin de jouet Hamleys, les animations pour enfant battaient leur plein et le Père-Noël était là, accompagné de ses lutins afin d'écouter les souhaits des enfants, faire une photo souvenir et leur promettre qu'il serait là dans la nuit du vingt quatre au vingt cinq décembre pour leur livrer les cadeaux tant attendus.
Dans un petit parc, la neige commençait à tenir et un groupe d'adolescents avait entamé une bataille de boules de neige - aussi petites soient-elles - , entrecoupée de rires et de cris.
.
Loin de toute cette agitation, dans un appartement se situant non loin du quartier Sorcier de Londres, un jeune homme blond poussa un profond soupir, reposa sa bouteille de bieraubeurre et se leva du pouf rouge dans lequel il s'était affalé.
Il fit quelques pas dans le salon aux murs couleur sable et se stoppa, soupira une nouvelle fois avant d'ouvrir enfin la bouche.
« Tu peux m'expliquer ce qu'on fait là Granger ? »
« On essaye de réparer un de tes nombreux traumatismes infantile et accessoirement, tu essayes de me faire plaisir, ce qui – à mon humble avis – ne risque pas de fonctionner si tu continues de faire cette tête.
« Qui t'a fait croire que j'avais envie de te faire plaisir ? »
« Très bien. Tu peux t'en aller alors. On était censés passer un bon moment tout les deux mais puisqu'apparemment ça ne te plait pas, tu sais où est la porte. »
« Hey…on se calme Hermione. Je n'ai rien dit d'accord. Ne te fâche pas ! »
"Trop facile" Pensa Hermione, en esquissant un petit sourire discret. Elle s'avança vers Drago, lui attrapa l'avant bras et le tira derrière elle.
« Allez Drago, on est réellement censés passer un bon moment. Et depuis que tu es arrivé, tu as la tête de quelqu'un qui s'apprête à récurer des toilettes sales. »
« On pourrait passer un bon moment autrement. On pourrait aller se balader, prendre un verre, regarder un film, jouer aux cartes… » « S'embrasser », rajouta-t-il uniquement pour lui-même.
« Non, on doit faire ça. Je ne serais pas tranquille autrement. Tu ne t'en rends peut-être pas compte mais je sais que c'est un manque inconscient. »
« Tu ne fais pas d'études de psychomagie à ce que je sache. Laisse ma conscience et mon inconscient tranquille. Je ne souffre d'aucun traumatisme infantile. »
« Bien sur, bien sur… » Répondit-elle d'un ton distrait tout en commençant à ouvrir des cartons.
.
Drago se mit à marmonner, maudissant Théo pour de multiples raisons : tout d'abord pour son anniversaire qui tombait en novembre. Ensuite pour être ami avec Hermione et pour l'avoir invitée, puis il le maudissait d'avoir prévu trop d'alcool, il le maudissait pour ne pas avoir vu qu'il buvait trop. Il le maudissait pour ne pas l'avoir empêché de s'approcher d'Hermione en titubant et il le maudissait pour ne pas avoir écouté la conversation qu'ils avaient tenu tout les deux.