Chapitre 26.

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Taylor est déjà parti, depuis d'ailleurs que j'ai écris dans mon journal intime ce qu'il s'est passé sur ce canapé entre lui et moi. Mon frère est toujours dehors en train de trainer avec certains amis, et je n'en reviens toujours pas. Jack est son meilleur ami et il n'a même pas l'air de s'inquiéter. Pourtant moi, je suis morte d'inquiétude.
Je ne pleure plus du matin au soir, seulement je ne ris plus non plus.
Je voudrais juste que Jack se réveille, et savoir comment il a pu me mentir à ce point. Comment..

- Kyara bouge toi, on va à l'hôpital. Jack vient de se réveiller.
- QUOI ?!

Je ne prend pas une seconde de plus et court jusqu'à la voiture de mon frère qui démarre à toute vitesse.

- Et depuis quand tu sais qu'il est réveillé ?!
- Heu.. En fait, j'étais à l'hôpital depuis ce matin.
- Pourquoi ? Mais je croyais que tu étais avec des amis.
- Ouais, en train de chercher du fric pour pouvoir payer la dernière opération de Jack.
- Qu..
- Il n'a pas assez d'argent pour payer toutes ces conneries.
- Et nous ? Mais tu aurai du me le dire et j'aurai économisé..
- Kyara, c'est plus compliqué que ça. Écoute, fonce dans sa chambre, je suis sur qu'il a hâte de te voir.

Mon frère me dépose devant l'hôpital avant de partir garer sa voiture un peu plus loin. Je me mets à courir jusqu'à l'entrée de l'hôpital.
J'arrive en trombe à l'acceuil.

- Jack Johnson, chambre combien ? Dis-je essoufflée.
- Chambre 165, étage 3.
- Merci.

Je cours à nouveau jusqu'à l'ascenseur. Prit. Tant pis je prends les escaliers. Le truc c'est que ce sont de drôles d'étages. Il y a énormément de marches.
Peu importe.
Plus qu'un étage et je serai au bon. Je souris à la pensée de voir Jack.
J'arrive face au panneau, je dois tourner à droite. Je passe devant toutes les chambres, et devant tous les numéros. 162, 163, 164,
165.

Je frappe à la porte, tremblante. Et s'il n'avait pas envie de me voir ?
Non, Jack veut me voir, cela parait logique, normalement.

- Oui ?

J'ouvre la porte et pose mon regard sur lui. Il est mi-assis sur son lit d'hôpital blanc. Je lui tend un radieux sourire et referme délicatement la porte. Je m'approche de lui, souriant à pleine dents, et pleurant à chaudes larmes.

- Hé.. Ne pleure pas, me dit-il doucement.

Je m'assieds juste à côté de lui, et sa main branchée à cette foutue machine vient essuyer mes larmes.

- Comment tu te sens ? Dis-je de ma voix brisée.

Jack tente de se redresser pour arriver à peu près à ma hauteur. Un tuyau est placé juste au dessus de ses lèvres, lui permettant de respirer, ses joues sont légèrement creuses, je crois qu'elles l'étaient déjà quand je l'ai revu la dernière fois. Ses yeux sont injectés de sang et son corps semble frêle.

- Pas très bien.

J'hoche simplement de la tête en me mordant nerveusement les lèvres. Je me penche vers lui et lui dépose un baisé sur le front. Il ferme ses yeux et sourit faiblement.

- Alors comme ça on a un cancer et on oublie de me le dire ? Dis-je en ricanant, tentant de le faire sourire.
- J'ai tenté de te le dire.. La dernière fois. Mais tu voulais que je te laisse dormir.
- ... Je suis désolée.
- C'est pas grave, dit-il en souriant simplement.
- Je m'en veux de ne jamais l'avoir vu Jack.. Je ne comprends pas comment j'ai pu passer à côté de ça.

Son visage prend un air triste et ses lèvres tremble nerveusement. Une faible larme coule rapidement sur sa joue et vient s'écraser sur le matelas, froid, et blanc, lui aussi.

- J'ai toujours tout fait pour tu ne le remarque jamais. 

Sa voix est tellement faible que rien que l'entendre prononcer un mot me brise le coeur. Je me retiens de pleurer bien que j'ai cette foutue boule dans la gorge.

- Comment t'as fais ?
- Tu te souviens quand je partais en vacances un mois avec mes parents chaque année ?
- Ouais bien sur, dis-je en souriant à nouveau.
- Je ne suis jamais parti en vacances avec mes parents, j'allais juste à l'hôpital pour la chimiothérapie.

J'ai beau avoir voulu retenir cette foutue boule dans ma gorge, j'ai fondu en larmes devant lui. C'est tellement égoïste. C'est lui qui est allongé dans ce lit, branché à une machine lui permettant de respirer. Moi je me contente de venir face à lui et de verser toutes les larmes de mon corps sur son drap maintenant mouillé.

- Los Angeles sont les seules vacances que j'ai prises de toute ma vie, c'est pour ça... Qu'elles étaient les plus belles.

Sa voix tremble de plus en plus et il pleure maintenant aussi.

- Et toutes ces fois où j'ai raté les cours aussi, en fait un peu tout le temps.

Le silence, bercé par nos larmes, retentit dans cette minuscule pièce. J'essuie d'un revers de main mes larmes et replace ces foutus cheveux derrière mes oreilles. Je reprend la parole.

- Pourquoi tu me l'a caché ?
- Je.. Je ne voulais pas que tu te fasses trop de soucis pour moi, je te connais par coeur, tu te serai laissée morfondre. Alors j'ai préféré être un connard. J'ai passé ma vie à être un connard avec toi, parce que je tentais de tout faire pour que tu m'oublies Kyara.. Il fond tellement en larmes que je ne distingue pas tous ses mots. Il faut pas tu comprends ? Tu ne devais pas m'aimer depuis le début.
- Mais je ne compte pas te laisse tomber, dis-je en tentant de rester positive et en souriant. On est la dedans ensemble.
- Mais c'est ça le problème Kyara.. On est la dedans ensemble. Si je pleure, tu pleures. Si je ris, tu ris. Si je tombe, tu tombe, mais.. Si je meurs..
- ARRETE..
- KYARA. Si je meurs, dit-il en attrapant ma main. Je détourne le regard. Tu dois me promettre de ne pas mourir. Tu dois me promettre d'aller de l'avant.
- Tu ne vas pas mourir, ça va aller, pas vrai ?

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C'est biiiiientôt la fin de la fiction ! Plus que quelques chapitres !
Merci de lire ❤

LiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant