" J'ai pris tous mes affaires, 2-3 trucs et le reste j'verrai là-bas j'ai pas envie d'me prendre la tête t'façon mon seul but c'est d'être le plus loin possible d'ici. "
J'prends une grande inspiration et j'vois la différence. J'ai toujours cru que c'était du pipo ce truc d'air "pure" ou j'sais pas quoi mais à en juger par mon flaire nan c'est pas du pipo, l'air de Marseille ç'a rien à voir avec celui de paname. J'me sens plus vivante que jamais, j'me sens contente, pas heureuse, contente. C'est comme une lumière au bout du tunnel, tu dis que t'arrive bientôt à terme de cette période sombre, de ce cauchemar, mais est-ce que à la sortie de ce tunnel t'attends pas un autre cauchemar, un autre tunnel tout aussi long ? Là est la question. 🤔
J'me retrouve dans une ville inconnue avec pour seule repère ma voiture remplit de cartons avec toutes mes sappes, mes affaires, les seules choses qui m'relie à Paris, à Aymen. J'prend un nouveau souffle, même si c'est qu'une petite chose j'ai l'impression que j'passe ENFIN à autre chose. J'ai passé la nuit à roulé sans musique, j'a fait Paris-Marseille dans l'plus grand des silences. Personne n'est au courant à part mon père, mes soeurs et ma mère. J'ai laissé mon père seul mais je sais qu'il a pas besoin de moi, il est grand et je sais qu'il a rencontré une meuf. Il a assez pris soin d'moi j'peux le laisser vivre sa vie. C'est pas comme si je l'abandonnais, c'est pas la fin du film c'est juste la pub. 🙏🏼
J'ai passé ma nuit a roulé, j'ai même pas déballé mes affaires, j'ai même pas découvert ma chambre pour cette année que j'me retrouve garée devant une cité qui doit faire genre 3 fois celle où je vivais chez mon père, les bâtiments on en voit même plus la fin, ils sont aussi long que des auto-routes, y a même pas de balcons y a rien, la peinture est à moitié niqué, rien que les bâtiments ils font khaf (peur). 😨
Putain je m'imaginais un Marseille avec la mer bleue/verte comme ma djelaba, des restaurants/terrasses où j'siroterai un p'tit verre de coca avant d'taper un plongeon mais là j'me retrouve devant une cité en dirait même pas une cité en dirait un campus spéciale tolard le bordel. À Paris nos cités c'est Miami comparé à ici astaghfiruAllah 😱
J'regarde mon téléphone, j'relis mes messages avec Yassin, ouai j'suis au bon endroit. J'essaye d'me repérer par rapport aux photos qu'il m'a envoyé. J'sors de ma gova, j'avance vers la cité. Ololo déjà rien que dans la cité à Aminata j'me perdais alors ici c'est la cata, j'vais jamais en sortir. J'prend zehma trente chemins mais j'ai l'impression d'tourner en rond, en dirait une souris de laboratoire geh. 😖
Il est 17h30, j'ai pas dormi de la night, j'sais même pas où je vais, on est fin août j'suis fanée wAllah j'en peux plus. Je m'assoies en deuspi l'temps d'faire une pause et d'reprendre mon souffle. J'me relève, j'avance, j'passe devant des bâtiments bliiiiiiiiindés de mecs. Putain, déjà que j'aimais pas ça à Paris dans mon propre quartier alors à Marseille où j'connais même pas c'est 1000x pire. J'baisse la tête j'fais blatah j'envoie des msg - la technique national 😂👌🏼 - j'marche archi rapidement. Je lance un p'tit regard pour voir s'ils me téma ou pas, ololo j'retourne ma tête direct. Ils sont tous en train d'me téma al Hamdulilah j'ai mis un t-shirt long 🙏🏼En plus j'ai une déguaine de clocharde j'ai passé ma nuit à conduire, c'est la premier fois j'suis contente d'avoir une degz de roumaine. Mais apparemment mes cernes, ma coupe flinguée et ma tâche de sauce sur mon t-shirt ça les refroidi pas vu que j'entend des sifflements et des gars qui m'appel. Weeeeesh y a pas de meufs ou quoi à Marseille ? Ils sont vraiment desespérés là c'est chaud 😱
J'marche quand quelqu'un m'arrête..... : Salam Alaykoum khty tu cherches quelqu'un ?
J'lève ma tête et j'tombe sur un mec, un rebeu d'ma taille avec une p'tite barbe.
J'le regarde puis j'continue ma route. Évitez d'me dire " toujours répondre à un salam " j'le sais mais c'est bon on m'la fera pas deux fois j'ai déjà compris la leçon avec Fares.(Tome 1, Partie 1) Fini, j'ai pas fuie la galère pour m're-foutre dans la galère. 😒 J'vois une femme qui porte le hijab assise sur un banc en train de donner le goûter à ses enfants - le seul banc que j'ai vu sur 10km de cité - j'décide d'aller lui demander parce que sinon j'vais tourner encore 3 jours.Moi : Salam Alaykoum khty désolée de te déranger mais tu saurais pas où se trouve ce lieu. (J'lui montre mon téléphone)
Elle : Wa Alaykoum salam khty si, faut que tu continues tout droit, tu vois le bloc là-bas ? Bha c'est là.
Moi : BarakAllah oufik.
Elle : Wa fiki barakah.
Je suis ses indications et effectivement j'tombe devant le lieu de la photo. C'est un p'tit terrain d'foot. J'compose le numéro.
Yassin : Allô ? Sana ?
Moi : Retourne-toi
Yassin : Quoi ? Pourquoi
Moi : Retourne-toi
Il s'retourne en fronçant les sourcils parce qu'il comprend pas et quand il m'voit il est choqué. 👀
[ Leçon n°3 : T'évites de reproduire les erreurs du passé mais y'a qu'Allah qui décide de ce qu'il va se passer ]
| À suivre, To be Continued... |
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Code de la rue : Survivre à Marseille
General Fiction⚠️ CECI EST LA SUITE DE " Code de la rue : Survivre à la cité ", si vous ne l'avez pas lu vous n'allez rien comprendre donc lisez le Tome 1 d'abord ⚠️ Suivez la suite des aventures de Sana, qui a maintenant 20 ans, après que Aymen lui ai fait ses r...