Leçon n°58

29.5K 1.8K 645
                                    

" Moi : C'est mieux toi et moi on s'parle plus, chacun fais sa vie de son côté et tout l'monde est content. Salut.

Puis je pars.

De qui je parlais quand je disais qu'il y a quelqu'un d'autre dans ma tête ? Dieu seul sait. 😶 En tout cas, Adieu Aymen. "

Après cette conversation j'suis chamboulée. J'faisais la forte mais ça fout le mort quand tu commences enfin à oublier quelqu'un et qu'il revient en t'sortant des "Je t'aime". S'il a cru qu'il allait m'attendrir bha putain. J'en ai vécu des vertes et des pas mûrs - c'est quoi cette expression bizarre mdr ? - à cause de lui alors c'est pas avec deux-trois disquettes que je vais tout oublié. C'est peut-être pas bien mais j'suis rancunière à la mort mais j'assume. Quelqu'un qui trompe une fois le fait deux fois. En plus j'peux jurer que si c'est moi qui aurait fait ça on m'aurait jamaaaais pardonné.

Hassoul, mes pieds avancent tous seul, ou plutôt mes béquilles. Au début j'étais pensive, j'pensais à tout depuis l'début, à la vie, j'étais en mode philosophe des lumières dans ma te-tê, puis après en y réfléchissant bien j'ai commencé à me zehef toute seule. Pourquoi Yassin a fait ça ? Au moment où j'me sentais bien dans ma putain d'life en plus. J'sais pas moi, j'lui ramène pas Sonia, son ex, devant sa face, alors pourquoi il m'fait ça ? Ok c'est comme la miff et tout mais j'aime pas qu'on s'mêle de mes affaires wesh chacun se mêle de son cul et tout l'monde est content. Surtout qu'il faisait le mec qui aimait pas Aymen.

J'arrive rapidement dans la cité à Yassin, j'avance jusqu'en bas de son bâtiment ; j'ai même pas besoin d'interphoner, un gars m'ouvre direct la porte. On est en hiver alors on dirait toute sa cité est réfugiée dans le hall. Toute l'année ils sont dans le hall mais bon là c'est pire, la cité elle doit faire la taille de Disneyland Paris, doit y avoir 150 halls mais nan faut qu'ils soient tous là, ça me blase.

J'me sens scrutée, déjà que j'avance au ralentis avec mon pied dans l'plâtre, c'est gênaaaant. En plus c'était silencieux mais j'ai entendu des chuchotements "oh non y a la folle". J'tourne direct ma tête, c'est les mecs de la dernière fois quand Yassin est parti pour niquer Sélim, mdddddr. Le pire c'est qu'ils sont trop cons parce que vu qu'y avait un silence tout l'monde a entendu leur "oh non y a la folle" donc tous les gars les ont regardés puis moi.

Un des trois mousquetaires de la dernière fois : Oh salut mais c'est Sana ça.

Moi : Ouais, salut... Ça fait plaisir de vous revoir.

Un autre : Ouais bha pas nous.

Le troisième lui chuchote "arrête wesh", j'me retiens de rigoler déjà que y a tout l'monde qui nous regarde, puis j'me dépêche de prendre l'ascenseur.

Je sonne chez Khalti qui m'ouvre immédiatement.

Khalti : Oh benthi qu'est-ce tu fi là fallait me prévenir que ti venais ji même pas préparé l'atay.

Moi : Non mais c'est pas grave Khalti, j'suis juste passé vite fait parce que j'avais quelque chose à dire à Yassin.

Khalti : Pas du problème, ountre ountre.

J'enlève ma basket et rentre dans la chambre de Yassin sans frapper, rien à foutre si il est à poil ou en train d'faire j'sais pas quoi, il m'a trop zehef. De toute façon il était en train de dormir ce connard, en plus il arrive à dormir serein.

Code de la rue : Survivre à MarseilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant