Code de la rue : Survivre à Marseille

Leçon n°45

" Je marchais, en fait mes jambes s'avançaient plutôt toutes seules quand d'un coup j'ai rien compris... Je suis tombée par terre. La dernière chose que j'ai vu c'est Djamel."

Mon esprit est lourd, c'est comme si j'arrivais pas à me réveiller. Comme si là, maintenant, je rattrapais toutes les heures de sommeil que j'ai manqué. Je rêve de pleins de choses, de tout en fait. Et surtout de tout le monde.

Petit à petit, mes paupières s'ouvrent lentement et j'aperçois la carrure imposante de Djamel qui est en train de cuisinier. J'dois sûrement encore être en train de rêver ; Lui, cuisiner ? Jamais.

Je referme mes yeux jusqu'à que je me sens un peu secouée.

... : Sana, Sana. Réveille-toi.

J'ouvre mes yeux et je vois Djamel me prenant dans ses bras pour me relever un petit peu de mon lit.

Moi : Qu'est-ce... tu fous ici ?

Lui : Tu t'es évanouie grosse conne.

Moi : Mais quand... Et où ?

Lui : À la sortie de ton taff de femme de ménage ou j'sais pas quoi là.

Agent d'entretien*, c'est pas du tout la même chose mais bon, c'est pas grave, on va rien dire.

Lui : T'as dormi toute la journée zeubi.

Moi : Toute la journée ?!

Lui : Bha ouais, t'étais à deux doigts de dormir jusqu'au ramadan tellement t'étais K.O là.

Moi : Ça veut dire t'es resté avec moi toute la journée ?

Lui : Bha nan, tu croyais vraiment j'allais niquer ma journée pour ta gueule ? Ça fait même pas cinq minutes que j'suis repassée chez toi pour m'assurer que t'étais pas morte, j'ai pas envie aussi qu'on m'envoie en zonz pour non-assistance en danger, mon casier est déjà assez blindé comme ça.

Moi : Ah... Mais attend, comment tu m'as trouvé évanouie wesh ?

Lui : On m'appelle, j'dois m'casser, fais belek à toi.

Moi : Attend, attend tu vas où ? Pourquoi tu vesqui ma question ?

Il claque la porte. Vraiment bipolaire ce mec, un coup il fait le mignon puis deux secondes après le sheytan est de retour. Qui le comprendra un jour ? Pas moi.

Je me rélève, j'ai un mal de crâne abusé, en dirait j'suis khabat. À peine je me suis relevée que mon ventre il a fait un bruit hein... . Bha c'est ça les conséquences quand Sanabatata ne mange pas pendant un jour entier.

Je passe derrière le comptoir et je vois qu'y a déjà une assiette posée avec une fourchette. Mais c'est qui qui a cuisiné ? J'suis somnambule ou c'est comment ? Olololo, je repense à mon rêve sur Djamel, peut-être que c'était pas un rêve ? Enfin bref, l'appel à la bouffe reste plus fort que ma curiosité, je m'assois et tape ça comme jamain.
Le pire c'est que c'est archiiii bon, mon omelette ne rivalise même pas un peu. 😂