DIVISION - Domination

XIII. Leslie

Leslie s'assit sur son siège et jeta un regard mauvais à la carte. Pendant son absence, il n'y avait eu aucun meurtre de la part de Scarletwave. Alors maintenant la DEA se concentrait sur les Ezalova. Ils n'avaient pas beaucoup d'informations. Ils ne savaient même pas à quoi ils ressemblaient. Ils n'avaient pas d'adresse, pas d'infiltrés... Pas encore. Mais Arthur était sur le coup. Avec l'aide de plusieurs indics et de quelques infiltrés, il commençait à monter. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que les Ezalova ne le contactent.

Leslie se concentra sur une nouvelle enquête sur un dealer mineur. Une descente était prévue dans la semaine. Ils passaient le temps comme ils pouvaient... Avoir une grosse enquête du niveau de Scarletwave et des Ezalova était rare, et tout le reste leur paraissait fade.

Vers le milieu de l'après-midi, le portable de Leslie sonna, les faisant tous sursauter. La jeune femme décrocha aussitôt, en regardant à peine le numéro qui l'appelait. Elle répondit, d'un ton légèrement ensommeillé et désintéressé : « Leslie Callira.

-Salut Leslie, c'est Emilie.

-Emilie ? Salut. Excuse-moi, j'étais... Bref, ça va ?

-Ca va. Hm, je t'appelais pour te dire que... J'ai réussi à avancer mes vacances, j'ai réservé un billet pour dans deux semaines. Ca te va ?

-Oui, oui bien sûr ! C'est génial ! Donne-moi les dates, je vais voir avec mon boss pour prendre un ou deux jours de congé.

-Bien sûr pas de souci. Je viens le... » poursuivit Emilie, et elles continuèrent à discuter quelques instants, puis Leslie raccrocha à regret.

Deux jours avant l'arrivée d'Emilie, Scarletwave reprit ses activités et frappa. Marty Esson, qui commandait un grand réseau de commerce illégal dans le quartier d'Encino et autour du croisement des deux routes qui en délimitaient les frontières. Avec ironie, Leslie se demanda si Camille aurait de nouveaux employés « spéciaux » avec la mort de cet homme.

Sur les lieux du crime, aucun nouvel indice. Rien du tout. Désespérant. Juste un cadavre et une signature. Pourtant, Leslie, Kevin et Frank épluchèrent toute la scène, au cas où. Et ils avaient raison. Car soudainement, Kevin poussa un cri de joie et brandit devant lui une pince qui retenait... des morceaux de fil ? Leslie, Frank et le lieutenant Kayne se réunirent autour du jeune homme, qui plaça précautionneusement, presque révérencieusement, sa trouvaille dans un sachet en plastique qu'il s'empressa de fermer. Frank le prit et fronça les sourcils : « Et c'est quoi, ça ?

-Des fibres de vêtements. La Scientifique pourra examiner la teinte, et trouver des vêtements correspondants.

-D'accord, envoie-leur et on verra ce qu'ils trouvent. »

Durant tout le reste de la journée, toute l'équipe attendit avec impatience des nouvelles de la Scientifique. Ils attendirent, mais ne reçurent rien. Le lendemain, même chose. Puis le surlendemain, quelques heures à peine avant l'arrivée d'Emilie, ils eurent les résultats. C'étaient effectivement des fibres de vêtements, plus précisément d'un sweat gris moucheté. C'était un sweat assez commun, mais une seule marque en vendait. En grandes quantités certes, mais c'était mieux que s'il y avait 12 marques qui en vendaient... Alors les flics se retrouvèrent à parcourir tous les points de vente de cette marque pour lui demander la liste des clients qui achetaient ce sweat et correspondaient au peu de choses qu'ils savaient sur Scarletwave : l'estimation de sa taille et de son tour de taille.

Leslie patientait dans un magasin en attendant que la directrice lui fournisse la liste. Frank flânait dans les rayons, cherchant quelque chose à acheter à sa copine ou à s'acheter. La jeune femme regarda sa montre et pesta. L'avion d'Emilie avait atterri il y a quelques minutes, elle était à l'autre bout de la ville et la directrice ne se pressait pas. Au bout de cinq minutes, elle s'approcha de Frank et lui demanda si elle pouvait s'absenter une heure. Son supérieur réfléchit quelques secondes, avec ce regard sombre qui montrait qu'il ne voulait pas qu'elle parte, mais il finit par accepter à contrecoeur. Aussitôt, Leslie fonça dans sa voiture, puis fonça dans les rues. Elle arriva avec une demi-heure de retard à l'aéroport, dépitée. Elle se gara précipitamment, puis sortit en trombe de son automobile pour courir dans le hall. Elle fouilla toutes les places du regard, cherchant frénétiquement la chevelure claire de sa compagne, et finit par la trouver, avec beaucoup de peine cependant car Emilie avait enfilé un bonnet. Leslie se plaça devant elle, et commença à ouvrir la bouche pour s'excuser quand Emilie se leva et lui coupa la parole en l'embrassant. Pas un baiser fougueux, non, juste un baiser du bout des lèvres, un peu timide, mais qui arrêta totalement Leslie dans son élan. La brune balbutia : « Euh... D-Désolée pour le retard, on est en plein dans une affaire et je... » Emilie lui coupa la parole une seconde fois, d'un nouveau baiser, mais plus assuré. La française lui dit : « Ca, ça veut dire excuses acceptées.