XX. Camille

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Camille décocha un sourire enjôleur à Leslie, qui pouffa, puis la barmaid la salua une dernière fois d'un signe de la main avant de disparaître dans la file menant au contrôle de sécurité de l'aéroport. Leslie venait de la déposer, et la jeune femme repartait en Espagne. Officiellement, elle allait fêter son anniversaire avec une partie de sa famille. Elle avait refusé que Leslie l'accompagne, préférant lui dire que ce n'était qu'une visite de courtoisie et qu'elle s'ennuierait, plutôt que de lui avouer que ce n'était qu'une excuse. Tant que Leslie ne saurait rien, elle serait en sécurité... ou plutôt, elles seraient en sécurité. Mais c'était une autre histoire.

Durant le vol, la jeune femme dormit. Elle en avait grand besoin, et préférait éviter de se présenter chez Malia avec une tête de panda... Alors elle dormit, d'un sommeil léger et sans rêve... hormis celui d'étrangler les gosses qui hurlaient et donnaient des coups de pieds dans son siège.

Au sol, récupérant la voiture garée dans un parking à son attention, une casquette vissée sur la tête et des Ray Bans sur le nez, Camille conduisit avec assurance dans les rues de Grenade. Elle se fondait dans la foule des touristes tout en se dénotant, à tel point qu'un groupe de jeunes femmes perdues lui demandèrent leur chemin. Prenant un fort accent espagnol, Camille le leur indiqua puis repartit. Elle savoura la chaleur du soleil sur sa peau en conduisant, tout en mangeant un énorme sandwich. Enfin, elle emprunta l'allée menant au garage de la maison de Malia, enlevant ses accessoires pour les caméras et la reconnaissance des plaques et de son visage. Le portail s'ouvrit, et elle put enfin garer la voiture. Elle en descendit, remettant ses lunettes, puis en fit le tour pour ouvrir le coffre et récupérer sa valise. Quand elle rabattit le coffre, Malia était apparue et attendait, appuyée contre la portière arrière. « Yo. » lança Camille en se dirigeant vers la porte d'entrée, traînant ses affaires derrière elle. « Tu es en retard. » lui assena Malia d'un ton accusateur. La mâchoire de Camille se crispa et se décrispa tout aussi vite : « Désolée, de jolis petits culs m'ont demandé leur chemin, répliqua-t-elle, un poil vexée.

-Dépêche-toi de me rejoindre dans la salle de strat'. » ordonna Malia avant d'ouvrir la porte et de disparaître dans la maison. Camille poussa un soupir d'exaspération et entra. Dans la chambre qu'elle squattait, elle posa sa valise dans un coin... et décida d'aller prendre un bain. Par esprit de contradiction. Un très grand esprit de contradiction. Elle se fit donc couler son bain et s'y prélassa, ses cheveux remontés en un chignon lâche. Elle ferma les yeux et renversa la tête sur le bord de la baignoire.

Camille somnolait quand l'eau autour d'elle s'agita. Elle entrouvrit les yeux, releva légèrement la tête et un sourire malicieux lui échappa. Malia s'assit sur ses jambes tandis que la barmaid reposait la tête sur le rebord : « T'as craquééé... » soupira-t-elle quand Malia commença à la caresser et à faire monter la température. Bientôt, son aînée se mit à onduler sensuellement et Camille gémit, Leslie traversant ses pensées un instant... avant de disparaître sous les gestes experts de Malia. Cette dernière plongea une main entre les cuisses de Camille, qui se cambra, le souffle court, et Malia en profita pour rapprocher un peu plus leurs corps. Elles firent l'amour plusieurs fois, quittant la baignoire pour le lit.

Camille dormait comme une bienheureuse, épuisée par leurs ébats. Malia, allongée à côté d'elle, se releva sur un coude pour la regarder. Elle laissa ses yeux voguer sur le dos de la jeune femme, luisant de sueur, puis revint sur son visage, apaisé. L'air de la mentor était indéchiffrable. Elle finit par s'allonger à moitié sur Camille, posant sa joue sur son épaule et tendant la main pour entrelacer ses doigts à ceux de la fausse barmaid. Elle s'endormit également.

La porte de la chambre s'ouvrit à la volée plusieurs heures plus tard. Aussitôt, les deux mercenaires endormies se réveillèrent et se levèrent d'un bond. Malia se mit en position de combat sur le lit, Camille s'accroupit à côté du matelas, quasiment invisible. Sofia, la grande apprentie blonde, se figea devant ces deux femmes capables et prêtes à l'étrangler à mains nues. Elle rougit devant leur nudité et lâcha en sortant précipitamment : « Le Chef veut vous voir. »

DIVISION - DominationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant