Tome 1: "Si seulement"

Chapitre 49

Une main se posa sur mon épaule. C'était Chloé.

《Ça va aller? me demanda t-elle.

- Oui. dis-je. Laisse moi être seule s'il te plaît.

- Tu es sûre...?

- Oui t'inquiète.

- Bon, on se voit en cours alors...》

Elle s'en alla comme je le lui avais demandé. J'allai m'asseoir sur mon banc et regardai dans le vide. Les larmes étaient toujours présentes dans mes yeux. Je m'entraînais désormais à étouffer ce que je ressentais. En prenant une lente et profonde respiration, j'arrivais à éteindre petit à petit cette peine en moi. Je me répétais sans cesse que je ne ferai plus jamais confiance à personne et que plus jamais je ne tomberai amoureuse. Et ceci pendant presque une heure. À l'heure suivante j'étais toujours sur ce banc. J'écrivais ce qui me passait par la tête dans mon journal. Puis ma peine repris surface. Je repris le même exercice que tout à l'heure mais avec plus de difficultés. Je me trouvais lamentable. Mais je parvins à me calmer de nouveau. Je mis alors de la musique dans mes oreilles. Pas de la musique déprimante mais quelque chose qui m'aiderait à garder les pieds sur terre. Une autre heure passa. Je m'allongeai sur le banc, toujours la musique dans mes oreilles. Je faisais maintenant un nettoyage dans ma tête. Je me fixais des règles. Je me jurai de ne plus faire des choses que je faisais, d'être plus forte, de ne plus avoir de sentiments, d'être dur et méchante, de ne plus jamais me laisser avoir. Je décidais de faire semblant avec tout le monde. De ne penser qu'à moi. Puisqu'aujourd'hui nous vivons dans un monde égoïste, je serai une égoïste. Je finis par m'endormir à force de trop penser. Malheureusement je fus réveillée par une main qui me secouait: Thomas. Je fronçai les sourcils et plissai les yeux aveuglée par le soleil.

《Que fais tu? dit-il en riant.

- Rien dégage.》

Je lus une confusion extrême sur son visage. J'avoue que je ne lui avais jamais parlé aussi mal auparavant. Cela avait dû le vexer. Putain merde.

《Je ne suis pas d'humeur. ajoutai je.

- J'étais venu voir si tu allais bien. Ne reviens même plus me parler.

- Désolé je...

- M'en bat les couilles, me coupa t-il, j'en étais sur que tu t'étais servi de moi.》

Il s'en alla. Servie de lui de quoi? Mais je suis conne ou quoi? Et bien oui je le suis car je l'avais laissé filer.

La fin du jour se passa péniblement. Je rentrai à peine dans l'internat que je fus appelée par la directrice. En rentrant dans son bureau j'eu un sursaut de surprise. Edouard était là.

《Merci madame. dit-il à la directrice.》

Le regard que je lui lançais était tellement noir qu'il aurait pu le transpercer. Je sortie du bureau furieuse suivie d'Edouard.

《Jade attends s'il te plaît... On doit vraiment parler.

- Ne m'adresse plus jamais la parole c'est clair!? criai je en me retournant face à lui.》

Les un ou deux élèves qui passaient dans le couloir se dépêchèrent de partir.

《Il faut vraiment qu'on s'explique. Je sais c'est impardonnable mais écoute moi... j'ai besoin de te dire les raisons... dit-il tristement.

- T'as deux secondes avant que je t'en mette une. dis-je froidement.

- Arrête Jade t'énerve pas comme ç...

- Aller! criai-je.》

Je ne pouvais supporter de le voir là en face de moi. J'avais des envies de meurtre.

《J'étais bourré et...

- C'est la pire excuse du siècle ça! Aller c'est bon dégage je ne veux plus te voir.

- Écoute moi putain! s'énerva-t-il à son tour. J'étais complètement bourré et Hugo aussi. Puis ce fils de pute pour voir soi disant ma réaction m'a dit qu'il t'avait vu rentrer dans une chambre avec Raphaël alors j'suis allé le chercher et une meuf, une des potes de Raphaël m'arrête. Du coup je lui demande si elle n'a pas vu Raph. Et elle commence à m'embrasser direct. J'étais bourré Jade! J'ai essayé de la repousser. Elle recule d'elle même et je lui redemande si elle ne l'avait pas vu. Et elle me répond qu'il est occupé avec une meuf. Tu peux mas savoir comment ça m'a niqué... J'étais tellement choqué que je me suis laissé faire avec elle et c'est parti plus loin...》

Je ne savais pas quoi dire. Tout cela devait d'abord bien s'enregistrer dans mon cerveau.

《Bébé... me supplia t'il.》

Je le fixai un moment en me retenant de ne pas exploser et d'un coup je lui foutu une baffe.

《C'est fini entre nous Edouard, fais toi une raison.》

Je tournai les talons et m'en allai fière de moi. Son histoire est crédible, je ne suis pas rancunière, mais qu'il ne croit pas que ça va être si facile que je lui pardonne.

*PDV CHLOÉ*

Mehdi et moi on s'était ignoré toute la journée. Je me levai du Salon et me dirigeai dehors là où il fumait une clope avec Seb. J'arrivai tel un taureau qui charge sur du rouge. Il me regarda apeuré.

《Seb défend moi. dit Mehdi.

- Écoute moi bien, dis-je en l'attrapant par le bras pour le tirer en face de moi, tu pourrais porter tes couilles non au lieu de fuir comme un lâche?》

Seb rit.

《Pourquoi tu ris toi pd! s'exclama Mehdi en poussant Seb.

- Bon réponds là je rigole pas avec toi. dis-je froidement.

- Mais j'sais même pas de quoi tu me parles.

- Vas-y fais pas genre. Hier on s'est embrassé, tu m'as dit que j'te manquais et tout un tas de belles choses puis t'as voulu baiser puis là depuis ce matin tu fais comme si rien ne s'était passé. Faut assumer mon gars, faut porter ses couilles un peu hein. Je sais que quand on est bourré on fait de la merde mais moi ça fait deux ans que t'aime alors ça, ça me fait mal tu vois. Je sais que pour toi je  ne suis qu'un plan cul, tu t'en balec mais moi ça me nique. J'essaye de m'éloigner mais tu reviens tout le temps ça me casse les coui...》

Il me fit fermer ma gueule en m'embrassant. J'essayais tant bien que mal de le repousser mais il me serrait trop fort dans ses bras. Je finis par céder.

《Et bah on en apprend des choses... dit Seb juste à côté.》

Mehdi lui fit un fuck alors j'en profita pour le repousser.

《Tu fais quoi là... dis-je complètement troublée.

- Tu dis que de la merde. Je m'en fou pas de toi et t'es pas qu'un plan cul.

- Je suis quoi alors?》

Il sourit et replaqua ses lèvres contre les miennes.

《Je vais vous laisser en toute intimité je crois. dit Seb en partant.》

Ça me fit sourire. Mehdi décolla ses lèvres des miennes et me fit un câlin. Ce fut comme un signe de réconciliation. Je ne savais pas comment prendre tout ça. Ça me troublait l'esprit.