Chapitre 20.

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Lorsque je me réveillai, je me retrouvai dans une chambre différente. J'avais un masque à oxygène et un collier cervical. Je bougeai légèrement la tête. Une affreuse douleur se répandit dans toute l'étendue de mon cou. Je n'avais pas d'autres choix que de rester immobile. Par chance, un médecin entra dans ma chambre.

《Ah! Vous êtes enfin réveillée. s'exclama t'il.》

Je décollai doucement mes lèvres, humidifiai ma bouche de salive et tentai de demander quel jour on était. Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche.

《Attendez, buvez un peu d'eau. dit-il en me tendant un verre.

Je bu entièrement le verre et je tentai de dire merci. Toujours rien. Je forçai, je recommençai à essayer de parler mais je n'y parvenais pas. En voyant l'inquiétude dessinée sur mon visage il m'expliqua alors que pour l'instant j'étais incapable de parler et qu'il ne savait pas si j'en serais de nouveau capable un jour. C'était le choc. Je me mis à pleurer. S'en était trop. J'accumulais les malheurs. À chaque fois que je me réveillais un nouveau malheur m'arrivait.

《Je vais prévenir vos proches que vous vous êtes réveillée. dit-il en sortant de la chambre.

Je fis un énorme effort pour me redresser. Je sortis de mon lit, mis les chaussons qui se trouvaient par terre et me dirigeai vers les toilettes. Lorsque j'en ressortis je tombai sur Alex et Roxane qui se dirigeaient vers ma chambre.

《Jade! dit Alex inquiet.》

Il me serra dans ses bras et je gémissai de douleur. Il s'excusa puis on alla dans ma chambre.

《Le docteur nous à tout dit. m'apprit Roxane en me lançant un regard compatissant.》

Je la regardai sans faire le moindre geste.

《Pourquoi as-tu fait ça Jade... me dit Alex》.

Je fronçai les sourcils sans comprendre.

《Tu as voulu te pendre, pourquoi t'as fait ça? Tu es folle... J'ai eu la peur de ma vie putain.》

Mon visage se transforma en une expression de colère extrême. Avec des gestes, je leur fit comprendre que ce n'était pas ce qu'il s'était passé. Mais ils ne me croyaient pas. Apparemment personne ne me croyait car quelques jours plus tard, mes parents m'inscrirent dans un établissement pour les jeunes à réeduquer correctement à Paris. C'est à dire, ceux qui se drogues, ceux qui tentent de se suicider comme moi, les muets et les sourds, les cancéreux, les déprimés et les handicapés c'est ça? Je haissais tout ce qui se trouvait sur mon passage. Je ne voulais rien entendre, je ne voulais pas qu'on me parle, je voulais juste m'enfuir, m'évader. J'étais dans une chambre assez petite mais confortable. Ce bahut avait des règles qui m'insupportaient: se lever tout les matins à 7 heures pour prendre une douche, se préparer, aller prendre notre petit déjeuner puis aller en cours. Les cours c'était quoi? De la merde. Avant j'étais en L, je faisais ce qui me plaisait. Mais maintenant je fais de tout. Même des maths. Le pire dans tout ça, c'est qu'ils examinent chacun de tes points faibles pour en faire des qualités. Par exemple pour moi, ils gardent espoir qu'un jour je sois bonne en maths. J'ai beau leur dire que c'est peine perdue, ils forcent. En français, les cours se passent à la bibliothèque. Bien évidemment, je suis assise au premier rend car... c'est bien la seule et unique chose que j'aime ici. Notre professeur est un passionné de la littérature. Il en parle comme aucun professeur n'en parle. Je comprends tout, j'admire, je suis en pleine extase à chaque cours de français. Notre prof d'anglais elle, elle nous fait apprendre des centaines de mots de vocabulaire par jour, elle nous fait lire en anglais puis nous fait rédiger des commentaires en anglais. Elle nous torture. Bref, je ne vais pas vous décrire tout mes profs. Mais en tout cas, je peux vous dire que la moitié des élèves de ce bahut sont des gens supers bizarres. Bref, je n'avais toujours pas d'amis et je n'avais pas envie d'en avoir. Et le seul endroit où il y avait internet c'était dans la bibliothèque. Et encore, on contrôlait toutes nos connexions alors... même pas la peine d'y penser. C'est alors qu'un jour, assise derrière un rayon de livre, j'essayais de trouver quel était le code wifi.

《AE12JUYE87HRG3KLM. dit soudain quelqu'un derrière moi.》

Je me tournai et vis à travers les livres un gars brun tenant un livre entre ses mains. Il avait le regard perçant, les traits du visage parfaitement dessinés. Il me regarda de nouveau, qu'est ce qu'il était beau... Il me fixa un instant sans bouger.

《Moi c'est Thomas. dit-il soudain.》

Je lui indiquai avec un petit geste que je ne pouvais pas parler.

《Oh... je vois.》

Il se leva et me rejoignis. Il me sourit.

《Louise? demanda t'il.》

Je secouai vivement la tête pour dire non.

《Anna? Jeanne? tenta t'il de nouveau.》

Je secouai de nouveau la tête.

《Hum... Marie? Julie?》

Je secouai encore et encore la tête. Il soupira de désespoir.

《Écris moi ton prénom sur mon téléphone. Et avec ton num en supplément. dit-il sûr de lui.》

Je souris et refusai. Je ne comptais pas devenir amie avec ce garçon. Alors je me levai et m'en allai de la bibliothèque. Maintenant que j'y repensais, je trouvais qu'il ressemblait vachement au chanteur Canadien Shawn Mendes, il était vraiment charmant.

Tome 1: "Si seulement"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant