Tome 1: "Si seulement"

Chapitre 68

Je montai dans ma chambre et lui envoyai cent quatre-vingts milles messages. J'étais trop heureuse. Il fallait que je le dise à quelqu'un. J'appelai Jade et je lui racontai tout ce qu'il s'était passé là bas.

*PDV THOMAS*

Ce soir, Mehdi n'était pas rentré. Ma mère m'informa qu'il était resté dormir chez Chloé. Je savais qu'une fois qu'ils ce seraient revu tout serait redevenu comme avant. Quant à moi, j'ai embrassé Jade. J'étais serré contre elle, je voulais la protéger. Je voulais l'aimer jusqu'à la fin de mes jours et c'est ce que j'allais sûrement faire. Je me sentais mieux que jamais. C'était la première fois que je me sentais comme ça, elle me manquait déjà, je voulais retourner la voir, je voulais passer la nuit avec elle. Je me levai, me rhabillai puis me dirigeai à pas lents vers les escaliers. Mais à peine avais-je descendu une marche que ça se passa. Je sentis tout à coup une substance liquide coulé sur mes lèvres. C'était du sang qui sortait de mon nez, ça recommençait. Je m'appuyai brusquement contre le mur. Ma soeur m'entendis donc elle alla réveiller mes parents. Je saignais sans m'arrêter. Ma mère accourut jusqu'à moi et mon père appela l'ambulance. J'envoyai un message à Jade et à Mehdi. Ce n'était pas ce soir que j'allais passer une nuit avec Jade. Du moins, pas comme je le pensais. Je perdais tellement de sang que je sentais que j'allais perdre connaissance dans l'ambulance. Je ne sais pas si j'avais envie de me plaindre ou non. J'avais l'habitude. Mais sauf que là j'étais amoureux. C'était ça la différence. Je n'avais pas envie de mourir maintenant. Pas quand je commençais à être vraiment heureux. Pas quand quelqu'un réussissait à me faire sortir de cette bulle que je m'étais créé. Une larme coula le long de ma joue et petit à petit je rentrai dans le trou noir.

*PDV MEHDI*

Je reçus le message de Thomas alors que je m'appretais à m'endormir en tenant ma copine dans mes bras. Je sautai de son lit et me rhabillai en vitesse. Chloé m'accompagna jusqu'à l'hôpital. Elle pense juste que Thomas s'est cassé la gueule ou un truc dans le genre. À l'hôpital, je retrouvai ses parents et Jade. Qu'est ce qu'elle fait là? Elle pleurait.

"T'es au courant. lui dis-je."

J'allai la prendre dans mes bras. Même si elle nous a carrément rayé de sa vie pendant la fin de l'année, elle est au courant de ce qui arrive à Thomas et elle pleure pour lui. Chloé ne comprenait pas. Mais je n'avais pas la force de lui expliquer.

"J'ai peur. chuchota Jade.

- Moi aussi.

- Qu'est ce qu'il se passe...? demanda timidement Chloé.

- Je t'expliquerai. lui répondis-je."

On patienta longtemps pour avoir l'avis du médecin. Il parla tout d'abord aux parents puis ils vinrent nous expliquer que Thomas va bien et qu'il peut retourner à la maison demain. Ils ajoutèrent que c'était pas grave, que ça arrivait souvent et qu'il ne fallait pas s'inquiéter. J'entrai dans sa chambre et le fixai un moment.

"Thomas je t'en prie... murmurai-je. Ne me laisse pas..."

J'avais mal au coeur. Chloé et Jade entrèrent à leur tour. Jade lui pris la main et y posa un doux baiser. Depuis quand ils sont proches ces deux-là? Jade nous annonça qu'elle allait passer la nuit ici, qu'elle ne voulait pas le quitter. Alors je lui dis que je restais avec elle. Chloé était perdue.

"Il a un cancer incurable. Il va mourir Chloé. lui expliqua simplement Jade."

Elle fût choquée par cette nouvelle. Mon coeur se tordit dans tout les sens. Elle fixa Thomas d'un air dérouté. On était tout les trois là comme des cons, ne sachant pas quoi faire.

"C'est donc ça que tu regardais sur internet... C'était pour lui tu cherches une solution... dit-elle soudain.

- Chloé...

- Je t'interdis de faire ça Mehdi tu m'entends je t'interdis!! hurla t-elle."

Elle sortit de la chambre en courant. Je décidai de la laisser se calmer toute seule. Jade me regarda avec un petit sourire.

"Quoi?

- De quoi elle parlait? me demanda t-elle.

- Rien t'inquiètes.

- Elle avait l'air vraiment vexée."

Je ne répondis pas. J'avais pas envie d'en parler maintenant.

"Mehdi euh... je voulais te dire...

- Oui?

- Je suis désolée d'avoir agis comme ça avec vous et surtout avec toi."

Moh, elle était mignonne.

"J'avoue que j'ai jamais compris pourquoi t'as agis comme ça. T'es partie sans donner aucune raison... dis-je en la regardant.

- Tu sais... dans ma vie j'ai toujours été seule. Personne n'a jamais été vraiment là pour moi. Puis j'ai rencontré Edouard et je lui ai fait confiance. J'ai vraiment cru qu'il m'aimait. Pour une fois je me sentais aimée. Et...

- C'est bon arrête, la coupai-je. J'ai compris, je suis désolé."

Elle baissa les yeux, je sentis qu'elle se retenait de pleurer et je ne savais pas trop comment agir.

*PDV JADE*

J'hésitais encore à rester. Si ça se trouve je me suis une nouvelle fois trompée, Thomas ne m'aime pas vraiment. De toute façon comment est-ce possible qu'il m'aime vraiment alors que je n'ai pas arrêté de l'ignorer ou de lui parler mal? C'était évident, il voulait juste trouver une copine avant de mourir. Je me levai, le coeur tordu par cette peine et je m'en allai.

*PDV MEHDI*

Je retrouvai seul avec Thomas. J'avais pas compris pourquoi Jade s'était cassée comme ça mais bon, c'est une fille et les filles sont compliquées. Petit à petit je m'endormis sur la chaise. J'étais crevé.

Je me réveillai d'un coup autour de 4 heures du matin. Je me redressai, je gemissai de douleur car j'avais tordu mon cou pendant longtemps et maintenant il me faisait mal.

"Salut. me fit sursauter Thomas.

- T'es réveillé!?"

Je me levai et m'assis sur la chaise à côté de son lit.

"Depuis longtemps.

- Et tu te sens comment?

- Bien. Ça m'arrive souvent de saigner du nez comme ça.

- Putain... j'ai eu peur moi.

- Jade est venue?

- Oui mais elle est repartie j'sais pas pourquoi."

Il ne dit rien. Je pensai alors que c'était le moment idéal pour en savoir plus sur eux deux.

"Mais... depuis quand Jade et toi...

- Depuis qu'elle est revenue.

- Mais je pensais que tu la détestais.

- En réalité, je l'aime comme je n'ai jamais aimé personne.

- Et tu m'as caché ça pd.

- Oui."

On continua à discuter comme d'habitude. Comme si le fait qu'il allait mourir n'était rien d'important.