La nuit n'était pas encore tombée, mais le soleil se couchait peu à peu, laissait derrière lui de jolies couleurs orangées baigner l'horizon. Louise, qui était toujours dans sa chambre à discuter avec Emma via texto, entendit alors une voiture se garer devant la maison. Elle se leva alors pour voire qui arrivait. Un homme bien bâtie entra dans le jardin. Sous sa cape rouge se devinait un ventre bedonnant. Il portait une grosse barbe brune et de longs cheveux dépassaient de sous sa capuche.
« On dirait Hagrid, dans Harry Potter », se dit la jeune fille.
L'individu avait, de toutes évidences, du mal à se déplacer. Louise se demanda si c'était à cause de son poids ou des nombreuses chaînes en or qui pendaient à son cou. Lorsqu'il sonna, Louise sortit de sa chambre pour aller le saluer, et ainsi faire bonne figure auprès de sa grand-mère. Arrivée au bout du couloir, l'adolescente sentit une délicieuse odeur enivrer ses narines.
« Albert ! s'écria Josiane. J'étais sûre que tu arriverais en premier !
- Je suis toujours ponctuel, tu le sais très bien ! répondit l'homme de sa grosse voix rocailleuse. Oh, mais que vois-je ? dit-il en apercevant Louise qui venait d'apparaître dans l'entrée.
- C'est ma petite fille, Louise. »
Josiane regarda Albert avec un air entendu, et l'homme fit de grands yeux, éberlué. De toutes évidences, soit il était au courant de son arrivée et l'oublia entre-temps, soit il y avait un sujet à ne pas évoquer devant la jeune fille.
« Bonjour, jeune fille ! s'exclama alors Albert. Ta grand-mère...
- Albert ! intervient la vieille dame.
- Ah oui, pardon, Josiane m'a beaucoup parlé de toi, tu sais ! Elle était très impatiente de te revoir après de si longues années !
- Bonjour monsieur, répondit Louise. Non, je ne savais pas.
- Albert, que veux-tu boire ? Demanda Josiane. Bière, bière, ou bière ?
- J'opterai pour un jus de vipère !
- Toujours compliqué ce garçon ! » s'exclama la vieille dame en tournant les talons vers la cuisine.
Albert attendit un instant sans bouger, le temps que la grand-mère de Louise soit assez loin, puis se pencha vers la jeune fille.
« Ta grand-mère a un sale caractère, mais c'est quelqu'un d'adorable lorsqu'on la brosse dans le sens du poil ! chuchota-t-il en adressant un clin d'œil à l'adolescente.
- Je tenterai de m'en souvenir », répondit Louise avec un sourire complice.
L'homme s'installa sur le canapé. Josiane posa une bouteille de bière sur la table et repartit aussitôt dans la cuisine. Albert regarda autour de lui, tout en se caressant le ventre. Sa respiration était forte et gutturale, ce qui, un instant, dégoûta Louise. Soudain, quelque chose le démangea. Il se grata un instant la tête et attrapa ce qui semblait être un insecte. Il le regarda un instant sous ses gros doigts, examinant très attentivement la bête, puis la porta à sa bouche et l'avala. Devant l'air médusé de l'adolescente, il rit.
« Les poux, très bonne dose de protéines ! » s'exclama-t-il.
Louise ne sut pas quoi répondre, à la fois abasourdie et dégoûtée par ce qu'elle venait de voir. La pièce était maintenant sombre, le soleil venait de se coucher.
La sonnette retentit et Josiane se précipita à la porte d'entrée pour ouvrir. Une dame assez élégante se tenait dans l'embrassure de la porte. Elle portait une élégante robe moulée noir avec un chandail rouge sur les épaules. Son teint pâle contrastait avec la noirceur de ses cheveux et de ses yeux, soulignés d'un khôl. Sa bouche était d'un rouge sang, « sûrement du rouge-à-lèvres », songea Louise qui refusait de croire qu'une telle couleur put être naturelle. La femme posa un regard doux sur l'adolescente et alluma une cigarette.
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L'Appel
ParanormalAprès une année scolaire assez chaotique, Louise, jeune adolescente de 17 ans, doit passer ses vacances d'été chez une grand-mère qu'elle ne connait à peine. Mais c'est sans compter ses rêves étranges qui la hantent depuis l'enfance et sa rencontre...