L'Appel

Chapitre 9: La Poursuite

Le Soleil se couchait lentement à l'horizon. Louise regardait la rediffusion d'une ancienne série à la télévision. « Buffy contre les vampires, c'est plutôt pas mal ! Et Angel est vraiment beau... » se dit la jeune fille en saisissant son portable. Elle venait de recevoir un nouveau message de la part de Pablo, « Salut ma beauté, Paris n'est plus la même ville sans toi ! Ça se passe bien dans ton trou paumé ? Gros bisous ! ». L'adolescente ne put s'empêcher de sourire et pianota sur son clavier. « Paris me manque, mais la ville où je suis est magnifique ! Tu pars bientôt en vacances ? », à la grande surprise de la jeune fille, la réponse ne se fit pas attendre. « Non, pas pour le moment, mes parents travaillent, mais après nous partons dans les Canaries. ».

Louise ne répondit pas, elle décida d'appliquer ce que sa mère lui disait toujours, « fais-toi désirer, ma fille ! ». Josiane fit alors irruption dans la chambre sans frapper. Elle regarda d'abord la jeune-fille, puis son attention fut captée par les cris émis par la télévision. L'héroïne de la série se battait contre un gros lézard vert, ou dragon, qui détruisait un lycée.

"Oh, tu regardes Buffy? dit la vielle dame.

- Oui, tu connais ? répondit Louise.

- Ouais, j'adorai cette série ! Y'avait de la baston à chaque épisode ! Dommage que Sarah Michelle Gellar ait décidé d'arrêter pour s'adonner au cinéma, elle n'a jamais réussi à percer de toute façon ! Oh, regarde ! Ils vont faire exploser le lézard ! »

Buffy courait à travers le lycée, entrainant le monstre à sa poursuite. Lorsque la bête arriva dans la bibliothèque, une détonation retentit et tout l'établissement explosa, détruisant ainsi le lézard.

« Et bim ! Dans les dents, saleté ! s'exclama Josiane. Bon, Louise, ce soir j'ai une réunion, après manger. Je vais devoir te laisser seule, le temps d'une soirée, ça ne te pose pas de problèmes ? Vu ce qu'il s'est passé hier, j'imagine que tu ne dois pas te sentir en sécurité dans une maison vide. Si tu veux, je peux demander à quelqu'un de venir te garder.

- Mamie, j'ai 17 ans, bientôt 18, je peux me débrouiller seule, ne t'inquiète pas ! Au pire, tu me laisseras ton fusil de chasse à portée de mains, comme ça je pourrais tirer quelques coups de feu si un junky revient m'épier à travers la fenêtre ! répondit Louise avec un petit clin-d 'œil.

- Ça, il en est hors de question, jeune fille ! J'ai noté mon numéro de portable sur un post-it, il est collé sur le frigo. Si tu as le moindre problème, tu m'appelles !

- C'est noté ! Mais tu vas à quelle réunion ?

- Celle d'un club littéraire. Je vais me faire taper dessus, je n'ai pas lu le livre. Crime et Châtiment, d'un mec qui s'appelle Fido Toï quelque chose...

- Fiodor Dostoïevski.

- Ouais c'est ça, un truc dans le genre... Bon, bref, je vais faire à manger, je te laisse. »

Josiane sortit de la pièce, sous le regard perplexe de sa petite-fille. En quoi aller à une réunion d'un club littéraire était quelque chose de très important ? De plus, elle n'imaginait pas du tout voir sa grand-mère ouvrir un roman, encore moins s'intéresser à Crime et Châtiment.

« De toute façon, elle ne l'a même pas lu ! » songea, avec un brin de mépris, la jeune fille. Cette réunion tombait à pic, elle n'aurait pas à sauter par la fenêtre pour sortir de sa chambre en douce.

L'heure du dîner arriva. Les deux femmes se réunirent en silence dans la salle-à-manger pour déguster le bœuf-carottes que Josiane concocta toute l'après-midi. L'odeur embaumait toute la pièce, ce qui mit l'eau à la bouche de Louise. On pouvait reprocher beaucoup de chose à sa grand-mère, mais si on pouvait reconnaître une chose, c'était bien ses talents de cuisinière.