Cette partie est spécialement dédiée à lemarqueur.
Si je ne suis pas un ras de banlieue, dites-moi ce que je suis devenue?? Je ne suis plus rien. C'est décidé demain inshalah je vais partir à la quête d'un travail.
Je fus interrompue dans mes pensées par Fatima. Elle est venue s'asseoir à mes côtés sans parler. Cette présence muette me calmait. C'est la fille de la voisine. Elle est devenue une amie. Tima comme j'aimais l'appeler avait 18ans et travaillait comme ménagère. Ce qui me plaisait en elle, c'était sa capacité d'écoute. Et j'en avais fort besoin. Je lui offrais quelques habits que je ne portais plus vu qu'elle se vêtait chaque jour de pagne. Elle faisait un tri et ne choisissait que la moitié prétextant que mes habits étaient soit décolletés, soit moulants ou parfois sexy. Elle me faisait rire et j'oubliais pendant un court instant mes problèmes.
Ma mère, depuis le décès de mon père, elle ne parlait pas beaucoup. Elle passait tout son temps à prier et à pleurer de temps à autre. Mes larmes n'étaient pas épargnées. La nuit, incarnation du silence, me tenait enfermée dans mes regrets. Elle me rappellait les souvenirs de mon père. Mais tout comme ces fleurs éclatantes, ceux que nous aimons ne meurent pas. Ils demeurent avec nous à jamais empreints dans nos souvenirs précieux ensemble pour l'éternité. Chaque nuit, je me vidais avant d'être bercée par mon sommeil. Maman était souvent malade mais vu notre situation, je ne pouvais pas l'emmener à l'hôpital. C'étais sa maladie et nos conditions de vie qui m'ont poussées à trouver un travail.
Il est 08h du matin quand j'entends mes voisines en plein discussion. Elles disaient qu'aujourd'hui, il n' y avait pas grand chose au marché de sandicat(situé dans la banlieue dakaroise) ou que les poissons étaient trop chers. Chaque jour c'était le même discours avec eux et je les comprenaient.
Je me rappelle de ma conversation d'hier avec ma mère. Elle partageait mon idée d'aller chercher un travail. D'abord, il me fallait faire une chose : implorer son pardon.
J'avoue que je n'ai pas été tendre avec ma mère. Elle faisait tout pour moi et obtenait rarement un merci de ma part. Comme disait Balzac, "le coeur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve le pardon." Je lui demandais pardon pour tout le mal que je lui ai fait. C'est en pleure qu'elle acceptait mes excuses. Elle disait qu'elle commençait à retrouver sa fille et qu'elle était fière de ma décision.
Seul le mot "fière", piqûre d'espoir, venait de traverser ma chair et tel un couteau libérateur, tranchait la pénombre qui me voilait les yeux.
Je ne pouvais retenir mes larmes suites aux propos de ma mère. Elle s'excusait aussi pour ne pas avoir tout le temps été présente dans mon éducation. Effectivement, ma mère voyageait beaucoup avec ou sans mon père.
L'essentiel dans ma vie
Est de savoir
Qu'elle a été là
L'essentiel dans mon cœur
Est de savoir
Qu'elle y resteras
À jamais
Tels sont les mots que je lui répétaient avant de me blottir dans ses bras.Eclipse
Je n'avais que 500f sur moi. Je m'engageais alors à prendre un car rapide (moyen de transport public). Si seulement ma voiture n'était pas vendue.......non je ne dois plus y penser me sifflait ma conscience. L'apprenti du car me demanda 150f. C'était le coût pour pouvoir aller en ville. Le trajet durait presque une heure à cause des arrêts multiples. J'ai failli tombé quand je descendais du car. À peine ai-je franchi le pas que le chauffeur démarra sous les signes de l'apprenti. Ils sont vraiment irrespectueux. Ah non il y a erreur. Moi? Zahra Kébé je vous parle maintenant de respect? Qui l'eût crue? Décidemment......
Une demi-heure s'est écroulée depuis que je longe les rues du plateau (centre ville) sans vraiment savoir quelle direction prendre.
J'entrais par hasard dans une grande boutique qui vendait des tissus. Je demandais auprès du patron à la belle demoiselle que je trouvais à l'entrée. Un homme d'une grande prestance ressemblant à un métisse empêchait à la jeune femme de me répondre.Lui- (s'adressant à la demoiselle) rentres à l'intérieur je m'en charge.
Je le regardais sans parler.
Lui- vous cherchez le patron?
Moi- euh oui.
Cet homme m'intimidait avec son regard. Mais je ne vais pas la remettre à sa place. Pas tout de suite. Là, maintenant, j'ai besoin de son aide.
- Il est juste devant vous.
- euh c'est vous??
- En chair et en os. Que puis-je faire pour vous charmante jeune fille???
- ... Je cherche un travail. Je suis en terminale et je m'exprime bien en français.
- ok je vois. Donc vous voulez que je vous engage??
- C'est pourquoi je suis toujours là à ce que je sache.
Cet homme se fout vraiment de moi. Mais je reste calme. C'est moi qui cherche après tout.
- la belle fleur devient insolente.
- ..... Monsieur limitons nous à l'essentiel
- Je peux vous engager. Mais il faut d'abord qu'on se voit à mon appartement. Tu vois on ferait connaissance.
- Est-ce une condition?
_ C'est juste pour mieux nous connaître. Affirmait-il en passant son bras autour de ma taille.
- Enlevez vos sales mains sur mon corps. Non mais je rêve? Tu me prends pour ta pute ou quoi?
- ohhh calmez-vous jeune fille.
- Me calmer ? Ne me dites pas que c'est de cette manière que vous recrutez vos employés?
- .......
Il était devenu muet d'un seul coup.Donc je prenais la porte sans me retourner. Je suis peut-être devenue pauvre mais je me respecte.
Riche ou pauvre, je ne laisserai personne profiter de moi. C'est les yeux plein de larmes que je quittais les lieux. Je ne savais même pas pourquoi je voulais pleurer?
Après plusieurs refus, je m'arrêtais à l'arrêt du bus ne sachant plus quoi faire. Une femme assise à mes côtés me tendait un mouchoir que je prenais volontiers. Je pensais à ma mère qui était malade et j'avais honte de rentrer sans travail.
- Bonjour disais la femme. Elle avait l'air d'avoir la quarantaine.
- Bon...jour répondis-je entre deux sanglots.
- Ne pleure pas mon enfant. Quel est ton problème? As-tu mangé?
- Je n'est pas faim. Je suis juste à la recherche d'un travail.
- Donc sèche tes larmes. Moi, je fais de la lessive pour gagner ma vie. Une de mes clientes m'a dit de lui chercher une bonne. Es-tu prête pour ce travail.
Quoi? Être une domestique? Non sûrement pas. Jamais n'avais-je pensée à cette possibilité. Tout d'un coup je pensais à ma mère, à sa maladie. Oui j'allais accepter mais seulement pour elle.
Merci à mes chers lecteurs
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A bientôt in-Sha-lah.
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Les Tourments De Ma Vie
General FictionMoi Zahra kébé, jamais je n'aurai crue que la ruine serait mon sauveur. Jamais je n'aurai crue qu'on pouvait être heureux sans argent. Jamais je n'aurai crue que mes proches me tourneront le dos et que je serais seule contre tous. Jamais je n'aurai...