Les Tourments De Ma Vie

PARTIE 14

   Si seulement papa était vivant.......

  C'est cette phrase que je me répétait sans cesse. C'est difficile de vivre dans un monde où tu ne vois que ta mère. Normalement, lorsqu' une personne rencontre un quelconque problème,  elle est soutenue par ses paires, sa famille. Moi, je ne connais pas la famille de ma mère et celle de mon père n'en parlons pas. Elle ne m'aideront jamais. Ni moi encore moins maman, leur pire ennemi.

Il était 22h quand madame Gueye m'a mise à la porte, me laissant sans argent. Elle m'a traitée de voleuse et m'a frappée avant de me virer de chez elle. J'avais vu mes règles et la douleur était insupportable. Pourtant, elle en rajoutais avec ses coups de pieds.  Je ne pouvais pas me défendre vu ma faiblesse. Elle avait manigancé toute cette scène pour me voir hors de sa demeure. Les bijoux de valeurs et la somme de 500000 qu'elle prétendait avoir perdu, m'avaient prise de haut. Malgré mes pleures, je lui faisais savoir que je n'ai jamais eu l'audace, ni l'indiscipline de prendre une chose qui ne m'est pas destinée. Comprenant qu'il n'y avait aucun vol, je décidais de ne plus me défendre. Quoi que je dise ou fasse, ne lui ferai pas changer d'avis. Donc je me résignais en séchant mes larmes avant de sortir de sa maison.

Où est Khalil?? Je pense que c'est la question que tout le monde se pose.

Il n'était pas au courant. Tout simplement parce qu'il était réparti d'urgence en France pour une semaine. Il m'avait brièvement expliqué qu'il avait des dossiers à signer pour enfin pouvoir installer son entreprise au Sénégal. Présentement, je me rends compte qu'il était mon papa dans la maison. Oui s'il n'était pas absent, son épouse n'aurait pas eu l'audace de me jeter comme une vieille poubelle encore moins me frapper. Mais bon faut pas rêver aussi dh. Il allait peut-être appuyer sa femme vu la gravité de son accusation.

Que faire??  Je me posais.

   Je n'en savais rien. Il faisait nuit et je n'avais pas d'argent sur moi. Je marchais sans précision. Je ne savais pas quelle direction prendre. Madame Gueye a menacée d'appeler la police si jamais je lui demandais ma paye.
Pour rajouter à mes problèmes, mes sandales décidaient de ne plus m'accompagner. L'un était gaté. Je crois que c'est la punition divine. Oui parce qu'avant je maltraitais les domestiques. Je les renvoyais à ma guise. Je ne me souciais guère de leur vie.  Aujourd'hui, je pleure en pensant à la fille audieuse, pourrie, gâtée que j'étais. Comment j'ai pu être aussi cruelle?? Si seulement je pouvais revenir en arrière, je traiterai les femmes de ménages comme mes sœurs. J'avais eu une chance mais je n'ai pas su la saisir.

Épuisée, affamée, je m'asseois à un arrêt de bus pour me reposer. À cette heure, la rue est déserte.
J'ai sommeil mais j'ai peur de dormir. Il fallait que je réfléchisse à comment rentrer à la maison, sachant que je n'ai rien sur moi. Ne trouvant aucune solution à part la marche, je pleurais de plus belle. J'entourais mon visage de mes deux mains et pliait mes genoux. J'étais dans cette position pendant presque 30minutes. Lorsque je me décidais à relever ma tête, il y avait un grand homme devant moi, voulant sûrement me violer.
J'ai pris peur et voulue courir, il m'en a empêché avec ses gros bras musclés.

__ Je ne te veux aucun mal, donne moi juste ce que tu as sur toi.

__ Je....je n'ai rien sur moi

__ arrêtes de mentir. Tu es une pute non??

__ Non je ne suis pas comme ça affirmais-je en pleurant.

__ Si tu ne me donne pas ce que tu as, nous procéderons autrement!

__ Non attendez..... la seule chose que j'ai sur moi est mon téléphone. Dis-je en le lui remettant.

__ Ok c'est bon. Mais je ne pense pas que je laisserai une si bonne fille me filer entre les doigts. Dit-il en touchant mes seins.