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Je détaillais les deux personnes qui me faisaient face. J'avais encore du mal àassimiler que c'était mes deux parents. Je ne les avais pas vusdepuis six ans, ils avaient beaucoup changés. À vrai dire ilsavaient surtout vieillis. Mon père à la peau ébène semblaitépuisé par la vie avec ses cheveux crépus gris et ses rides auvisage bien incrusté. Dans les yeux verts de ma mère brillaient deslarmes, elle était aussi bouleversée que moi. J'essayais deme contrôler et de me réformer mon masque de froideur mais c'étaitdifficile. Ma mère était vêtu tout de noir ce qui accentuait lablancheur de sa peau et ses longs cheveux châtains étaientdésormais parsemés de mèches grises. Ils ne semblaient pas du touten pleine forme physique. Que faisaient-ils ici ? Pourquoi ma sœurme faisait vivre une chose pareille?

Lesilence se prolongeait. Ma main se crispait de plus en plus, broyantmême celle de Tom. Je n'en pouvais plus d'attendre:

- Que faire vousici ?

Jecrachais ses mots. Ma mère s'avança vers moi en disant:

- Ma chérie, tunous as manqué. On est tellement désolé !

Jereculais, je ne savais plus où me mettre. Pourquoi étaient-ils là? Les barrières que j'avais construites commençaient à céder. Ilne fallait pas, je ne le voulais pas. Je luttais férocement mais lesvannes finirent par s'ouvrirent me laissant impuissante face à eux.Des larmes discrètes mais bien réelles coulaient sur mes joues. Mesparents me regardaient avec tant de regrets dans les yeux que j'enfrissonnais.

- Pourquoiêtes-vous ici?

- Allons au salonnous avons à parler !

Jevoulais plus que tout savoir la situation. Tom me tenait toujours lamain et je l'en remerciais par la pensée. Il était mêlé à unehistoire de famille qui ne le concernait même pas. Il avait euraison en me disant qu'il allait découvrir tous mes secrets. Voilàqu'il tombait sur un des plus gros.
On les suivit au salon. Masœur semblait désolée. Je lui demandais:

- Tu leur as ditde venir, Amélie ?

- Non, ils sontvenus à l'improviste et je t'avais déjà invité.

- Oui, c'est ça !Je te crois, ironisais je.

Elleallait passer un sale quart d'heure.

- Ne te fâche pasavec ta sœur, elle dit la vérité, me réprimanda ma mère.

Dequel droit utilisait-elle ce ton avec moi. Je lui fis remarquer.

- Tu n'as plus euaucun pouvoir sur moi à partir du moment où vous avez tous les deuxdécider de me jeter dehors. Je n'avais que dix neufs ans.

- On a commis deserreurs mais il est temps pour nous d'enterrer la hache de guerre,dit mon père calmement.

Jene répondis pas et je me tournais vers ma sœur.

- Où sont mesneveux ?

- Chez la voisine!

Jesoupirais et les suivis au salon. Ils étaient tous assis sur lecanapé sauf Tom et moi. Mon père tapotait le canapé à côté delui pour que je le rejoigne. Je ne savais pas si j'étais prête àfaire la paix. Je m'assis mais en face deux sur une chaise, Tomtoujours à côté. Je voulais mettre le plus de distance entre nous.Je n'étais pas encore prête pour un rapprochement.

- Présente nousl'homme qui t'accompagne Nora, ordonna mon père.

Jen'aimais pas son ton mais j'obtempérais quand même.

- Je vous présenteTom Jenson. Voici mes parents, si tu ne l'as pas encore compris!

- Enchanté, fitmon père. Vous êtes son petit ami?

La Milliardaire Rouge, VermillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant