Prologue.

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N'avez vous jamais ressentit le besoin de donner une couleur à telle ou telle chose ? Ou même de fournir un son à ce que vous voyez ?

Non, j'oubliais vous n'êtes pas demi-aveugle et de plus sourd comme moi. Vous devez sûrement vous dire que ce n'est pas grand chose parce qu'au final, je vois quand même, mais qu'est ce que je vois ?

Je vois un monde en noir et blanc, un monde déplorable, dépourvu de toutes couleurs. Qu'est-je fais à la vie pour qu'elle se comporte ainsi avec moi. Elle m'a déjà enlevé l'ouïe, je ne peut même pas entendre la douce voix de ma mère ou même l'horrible tempo que fournit le rock. J'aimais tant entendre Lenzo mon meilleur ami me raconter ses mésaventures avec son copain, j'aimais entendre mon rire et celui de mes amis (es). Mais lors d'un accident de voiture violent, mes oreilles c'étaient mises à siffler, c'était un son horrible puis quelques secondes plus tard je n'entendais plus rien. Je voyais les ambulances arriver, je voyais les gyrophares mais je n'entendais pas les sirènes, rien. J'étais consciente, les médecins me posaient des questions mais la seule chose que je pouvais distinguer était leurs lèvres qui bougeaient sans qu'aucun sons n'en sortent. Puis plus tard quand j'étais arrivée à l'hôpital, je m'étais rendu compte seulement quand je pouvais distinguer convenablement les lumières et les gens que je ne voyais que du noir et du blanc, le choc m'avait aussi enlevée la vue, du moins la moitié de la vue. Il m'avait retiré le droit de voir la plus belle chose qui soit: les couleurs.

Je crois qu'au fond le handicape qui me fais le plus mal est celui qui m'empêche d'admirer les jolies choses de la vie telles qu'elles sont.

Peut-être que pour vous ça n'a pas vraiment d'importance parce que c'est quelque chose qui fait partit de votre quotidien mais moi je donnerais n'importe quoi pour revenir en arrière. Je donnerais tout ce que j'ai pour pouvoir être quelqu'un de normal. J'aimerais tant revoir du bleu, c'était ma couleur préféré...

L'accident avait eu lieu quand j'avais à peine 11 ans. Mon père et ma mère se disputaient au volant de la voiture. Je me rappelle que leur conversation n'avait pas vraiment de sens, du moins, ils auraient pus en reparler un autre jour. Ma mère voulait se marier à mon père, mais lui ne voulait pas. Il disait que pour lui le mariage servait juste à ce convaincre que l'on passera notre vie avec la personne à qui on s'unit, il pensait aussi, qu'il existait bien d'autres moyens de montrer à quelqu'un qu'on l'aime et qu'il n'avait pas besoin de mariage pour prouver l'amour qu'il portait à ma mère. Et de plus il trouvait que le mariage était souvent une promesse dont bien des gens usaient parce qu'ils finissaient presque tous par la rompre. Il ne voulait pas dire par là qu'il quitterai ma mère mais seulement qu'il n'avait aucune idée de ce que pouvait nous réserver la vie. C'est la seule phrase qui m'avait vraiment marquée dans leur conversation: nous n'avons aucune idée de ce que peut nous réserver la vie. Et elle avait lieu d'être, elle était totalement vrai puisque la seconde d'après nous étions dans un fossé... Ma mère c'était mise à pleurer et mon père c'était retourné vers elle pour la consoler mais nous étions en plein virage et il avait foncé tout droit. Quand la voiture c'était retournée, je n'avais souhaité qu'une seule chose: que l'on soit toujours vivant pour que mon père puisse demander la main de ma mère. Pourquoi ? Parce qu'on allait peut-être mourir et qu'il n'aurait jamais pût lui donner sa preuve d'amour... À se moment là, j'ai peut-être eu tord de prier pour vivre... J'avais entendu la voix étouffé de ma mère à cause de l'horrible son qui hurlait dans mes oreilles appeler les pompiers puis je n'avais plus rien entendu comme si le monde c'était arrêté de parler. Au début je me croyais morte ou même inconsciente, mais c'est juste que je n'entendais plus rien. Les pompiers nous avait belle et bien trouvé grâce à ma mère, mais j'avais compris seulement plus tard dans la soirée que c'était ses dernière paroles. Elle m'avait sauvée... Au moment ou les pompiers m'avaient extirpée de la voiture, je ne comprenais plus rien, ils me parlaient mais je n'avais strictement aucune idée de ce qu'ils pouvaient me dire, comprenant que je ne distinguait pas leurs paroles, ils avaient arrêtés de me parler... J'avais encore plus peur, car je n'entendais pas le son de ma voix et parce que le silence veut souvent dire beaucoup de choses, toutes les choses que l'on ne dit pas... À l'hôpital le choc fut encore plus violent pour moi, imaginez quelle serait votre réaction si vous aviez perdus toutes notions des couleurs ? Je pense que vous auriez tout aussi paniqués que moi... J'avais à peine 11 ans et je me disait que les médecins m'avaient injectés un produit qui m'empêchait de voir les couleurs mais à vrai dire, je faisais totalement fausse route... L'homme qui m'avait prit en charge, examinait mes yeux, mes oreilles et il fut choqué. Une fois encore, je ne comprenais pas ce qu'il me disait, parce que je ne savais pas lire sur les lèvres, alors il m'avait tendu un bout de papier avec un air désolé ou il avait écrit trois phrases, toute simple mais pourtant dévastatrice:
-Vous êtes sourde.
-Vous êtes demi-aveugle.
-Vos parents sont morts.
Vous devez vous demandés comment un docteur peut-il vous annoncer cela comme ça, et bien ma réponse est qu'il avait sûrement d'autre patients et qu'il n'avait pas le temps de m'écrire un roman. À se moment là, tout remontait à la surface, chaque souvenirs, l'accident comme un flash black arrivant à 100 à l'heure, je ne pouvais plus l'arrêter et pourtant j'aurais aimée qu'il parte car à chaque image qui passait dans ma tête, une larme coulait, puis encore une autre, je n'en voyait même plus la fin... Les gens disent souvent que l'eau est douce mais pour moi, un tsunami n'a rien de doux, car ça arrive à grande quantité et c'est violent et bien pour mes larmes ce fut pareil: un tsunami d'eau salée s'écoulant le long de mes joues. On m'avait ensuite conduit voir la psychologue de l'hôpital pour qu'elle m'explique qu'il fallait que j'apprenne la langue des signes pour pouvoir bien communiquer, aujourd'hui je me dis que c'était totalement idiot de me proposer ça, parce qu'au final il existe vraiment très peu de gens qui utilisent ce language. J'ai tout de même beaucoup appréciée l'apprendre parce que j'aime énormément la grâce des gestes que me permet de faire cette langue même si je l'avoue j'adorais entendre les mots sortir mélancoliquement de la bouche des gens... Le problème que j'avais rencontré par la suite étais que je n'avais plus de famille alors ils m'avaient placés dans un centre spécial pour les enfants comme moi, je ne m'y était jamais sentit à ma place, j'avais toujours cette horrible sensation d'être différente. Alors on m'avait accorder le droit d'aller dans un lycée normal et je suis allée vivre chez mon meilleur ami. J'avais 15, aujourd'hui j'en est 17, bientôt 18 et la pire chose qui soit est que j'aime les mots mais que je ne peut plus les entendre n'y les prononcer, faute d'entrainements...

Je vais donc vous racontez mon histoire, qui a totalement basculée le jour ou ce garçon est arrivé, le jour ou je suis tombée amoureuse de cet être en noir et blanc. Le jour ou j'ai rencontrée Luke.

Hello !
Voilà le prologue de Demi-Aveugle, j'espère sincèrement qu'il vous plait !
Je vous fais des gros bisous et merci à ceux qui liront ma fiction 😘

Demi-Aveugle. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant