Chapitre 28: Gardiens de la vie partie 1

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Point de vue de Derek

- Quand est-ce qu'on arrive? Demande Annika, impatiente.

-Bientôt, répond mon père.

- Ça fait déjà trois fois que tu dis ça, grimace ma sœur.

Cela fait plus de deux heures que l'on est assit dans cette voiture. La berline rouge de mon père avance assez lentement sur l'autoroute menant à la campagne. Un lieu isolé de toute civilisation, tant qu'à moi. Mon père est au volant et parle avec ma mère qui lit, du moins qui essaie, de lire son magazine. Pendant que ma sœur s'obstine à savoir quand on arrive, je regarde par la fenêtre sans dire un mot. Le paysage dehors ressemble de plus en plus au décor de la demeure de mes grand-parents. Que des arbres, des champs et des bêtes au loin.

Mon père emprunte la sortie de l'autoroute qui nous guide sur un chemin de gravelle qui, d'après moi, aurais plus que besoin de réparation. Les maisons fabriquées de pierres et de briques sont toutes vieilles et elles se ressemblent toutes les unes les autres. Mon père chante à tu tête une chanson de Céline Dion qui passe à la radio. Oui, vous allez dire que c'est étrange, mais pour une fois, je ne déconne pas.

- You call for me, When I hear you breath, I get wings to fly... I feel that I'm alive..

Mon père lève le poing en guise de micro. Il tourne la roulette de volume et celui-ci augmente considérablement. J'essaye par tous les moyens de boucher mes oreilles afin d'étouffer le son produit par l'horrible voix de mon père. C'est peine perdue. Les fenêtres de la voiture complètement ouvertes, toutes les conducteurs des autres véhicules regarde mon père chanter comme un idiot.

Mon père lève les yeux une demi seconde pour regarder dans le rétroviseur. Cette seconde a changé ma vie. Un chevreuil venu de nul part se planque au milieu de la route. Mon père donne un coup de volant évitant le pauvre animal de justesse. La bête se sauve dans les bois indemne, alors que nous...

La berline rouge dérive vers la gauche pour finir son voyage dans un fossé. Pour couronné le tout, le véhicule se retrouve à l'envers. À demi conscient, je détache ma ceinture et commence à chercher une sortie. J'ai dix ans. Ce n'est rien pour moi. Je réussis par miracle à détruire les restants de verres brisé de la fenêtre et me faufile à l'extérieur. J'ai terriblement mal à la jambe donc je fais mon possible pour ne pas m'appuyer dessus.

Par la fenêtre craquée de la voiture, je regarde le reste de ma famille. Aucun signe de vie. Je m'assois par terre et entoure mes jambes avec mes bras. La tête dans les genoux, les larmes coulent comme de la pluie. J'éclate en un énorme sanglot alors que je réalise ce qui vient de se produire. Un son de fracas retentit, ce qui m'oblige à lever la tête. Annika remonte sur ses deux pieds et s'approche de moi lentement. Elle a neuf ans. Je me dois de la protéger de tout danger puisque nos parents ne sont aléas plus avec nous. Je la serre dans mes bras le plus fort possible.

Un moment passe avant que de fortes lumières rouges et bleues nous obligent à défaire notre étreinte.

- Suis moi, dis-je, on dois s'éclipser d'ici.

Par réflexe, j'empoigne sa main et nous nous enfonçons du mieux que nous le pouvons dans la forêt. Ma jambe me fessant toujours souffrir, il m'est difficile de courir avec toutes ses branches et des rochers recouvrant le sol. Annika trébuche sur une souche arbre géante et se retrouve à plat ventre dans cette jungle québécoise. Elle n'a pas dit un seul mot depuis notre départ. Elle semble particulièrement démolie par la situation.

- Annika! Lève toi. Il faut partir.

Ma sœur m'obéit, mais au lieu de partir de l'avant, elle s'assoit sur l'obstacle qui la fait tomber quelques minutes à peine plus tôt. Elle plonge la tête dans ses mains. Silence. Je sais pertinemment que c'est dur pour elle, car ce l'est aussi pour moi. je ne me décourage pas. Peu importe ce qui nous arrive du moment où l'on reste ensemble.

Je boite légèrement vers elle et je m'assois sur la deuxieme moitié de la souche. Je l'enlace de mes bras et elle appuie sa tête contre mon épaule. J'ai envie de pleurer, hurler, détruire tout sur mon passage. Malheureusement, tout ça n'arrangera rien et ça ne ramènera jamais nos parents. Après tout, je dois me concentrer sur ce qu'il me reste. Ma sœur.

- Suivez- nous, nous vous protégerons.

À notre gauche, deux loups nous observe, attendant un mouvement en guise de réponse. L'un est noir et l'autre est gris.

- Quoi?

- Venez avec nous, dit la louve grise, plus jamais vous me manquerez de quoi que ce soi.

- Pourquoi? Demande Annika, pourquoi devrions-nous faire confiance à deux loups alors que l'on vient de perdre tout ce que l'on avait?

Elle est visiblement en mode panique. Je m'approche d'elle et pose une main sur son épaule. Comme un réflexe, elle pousse ma main et part en sens inverse.

- Annika! Ne part pas, on a besoin d'eux.

- Ne t'en fait pas. Elle reviendra.

Elle parle comme si c'était écrit dans le ciel. Pour qui se prend-t-elle celle-là? Elle me regarde surprise de ma réaction. L'autre loup, le noir, donne un coup de tête dans le vide en direction de Annika. Je me retourne discrètement pour voir ma sœur revenir en pleurant. Je me sens tellement idiot en ce moment. La grise lève les sourcils et acquise. Si, elle a encore lu dans mon esprit.

- Montez, on vous amène chez nous, ordonne le noir.

Je fait grimper ma sœur sur le dos de la bête grise et je monte à mon tour sur le noir. Sans revenir, ils partent aux pas de course. Je faillis tomber alors je m'accroche aux poils du loup très délicatement de peur de lui arracher du dos.

Wolves (en réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant