LIV. Journée pluvieuse

1.7K 183 13
                                    

Je passe le reste de ma matinée à barvader avec Emilie, pendant que le temps file tranquillement.

Elle décide de partir prendre sa pause déjeuné, me laissant de nouveau seule avec mon plateau repas. Je repousse celui-ci, bien décidée à refuser cette nourriture sans goût, l'apétit n'étant pas au rendez-vous.

J'entame alors une conversation mentale, plutôt calme et platonique avec mon gardien, qui fait actuellement ses travaux de dédommagement envers la communauté.

Sa présence dans mon esprit comble l'ennui, ainsi je prends plaisir à débattre avec lui sur tous les sujets probables.

Son adjudant finit malheureusement par revenir le chercher pour son repas du midi. Il décide de me laisser, me promettant de venir me voir en fin d'après-midi.

La journée passe sans aucun imprévu ni aucune visite. Je me contente de regarder par la fenêtre le temps massacrant, qui a remplacé le soleil de ce matin...

Si je croyais en Dieu, et ce n'est pas le cas, car le seul dieu que j'admets étant tout naturellement Chronos.

Et bien, pour reprendre le fil de ma pensée, si je croyais en Dieu, je me dirais sûrement qu'il doit être vachement triste pour pleurer autant, vu toute l'eau qui tombe du ciel.

Le printemps est vraiment instable, passant du soleil à la pluie en un clin d'oeil, ce qui rend certains furieux. Pour ma part, je trouve que ça offre un petit côté exitant, tout en évitant la chaleur écrasante de l'été.

Adrian finit par me rejoindre. Je l'observe discrètement du coin de l'œil quand il fait son entrée. Il est vêtu d'un sweat à capuche gris, d'un jean au style usé et porte un gros sac de sport en bandoulière. Tout cela lui donne un look très sportwear, plutôt viril et séduisant.

Il s'avance vers moi et me fais un bisous sur le front, comme à son habitude.

"- Cette journée a été longue... Dit-il d'une voix las.

- Mais pourtant, il n'est que dix-huit heure.

- Mais c'était long quand même...

- Arrête un peu de te plaindre. Souligné-je en souriant.

- Rooo l'horloge vivante va falloir se calmer, ou je vais devoir remettre les pendules à l'heure !"

Il me lance un sourire de fierté mal cachée, tout content de son jeu de mot. Je lui lance à mon tour un regard blasé, plein d'amertume.

Il me répond avec une moue rieuse, mettant sa main sur mon épaule.

"- Alors j'ai touché l'égo de mademoiselle...

- Non je ne suis pas susceptible !

- Bah voyons. "

Je pointe un doigt accusateur vers son torse.

"- D'ailleurs je trouve que tu es mal placé pour dire ça !

- Ah oui ? Et pourquoi donc ?

- Parce que tu as un ego de mâle surdéveloppé !"

Adrian me regarde avec un visage faussement surpris, jouant très mal la comédie.

" - moi ?!"

Nous nous regardons avec des yeux de défi, avec une pointe d'amusement. Il coupe court à notre combat invisible avec un sourire touchant.

"- J'ai pris mon ordinateur tu veux regarder un film ?

- Pourquoi pas."

Nous poussons le dernier lit innocupé tout contre le mien, avant de nous glisser sous les couettes duveteuses de l'infirmerie.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant