LXXXVI. Plan d'évasion.

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Maël répond à mon sourire malicieux.

" - donc tu peux arrêter le temps ? Conclue-t-il.

- Oui, à quelques détails près... "

Nous passons le balais tout en échaffaudant notre plan de fuite, qui commence doucement à prendre forme sous nos airs de comploteurs.

Maël propose une assez bonne technique, après m'avoir expliqué en détail tout ce qu'il fallait retenir sur la caméra, aller savoir d'où il sait tout ça.

Un homme lambda, gay, avec un passé de gangster ? J'ai du mal à y croire.

Revenons-en au plan de Maël, d'après lui on devrait sortir dans le couloir pour faire croire que nous changeons de salle, que je puisse voir où se trouve la caméra, puis une fois dans l'autre salle élaborer la deuxième partie du plan.

Je suis mon compagnon de travaux forcés dans le couloir, mon balais sur l'épaule, un air qui se veut le plus naturel possible sur le visage et mes yeux regardant furtivement la caméra.

Maël ne tarde pas à rentrer dans l'autre pièce, moi à sa suite. La porte fermée de la douche me rappelle de récents souvenirs mais je secoue la tête pour me reconcentrer sur notre plan d'évasion.

Il me regarde d'un air sérieux, en fronçant les sourcils.

"- tu as vu le fil rouge de la caméra ?

- oui, brievement.

- Parfait. Quand tu l'auras débranché, nous n'aurons que cinq minutes pour filer en douce, tu t'en souviens ?

J'asquiesce du menton et nous rangeons en troisième vitesse les vêtements de sport dans les casiers, pour faire croire que notre travail a été fait.

Après avoir échangé un dernier regard entendu, je pose mon balais contre le mur, avant d' attraper ma montre à gousset de ma main droite.

Je souffle un grand coup et enfonce le bouton de mon canalyseur, déclanchant le mystérieux mécanisme.

Cela faisait longtemps...
Une vague chaude traverse tout mon corps avec vitesse, remplissant un manque que je ne soupçonnais pas.

Le pouvoir m'enivre, je laisse mes yeux se fermer pour me laisser baigner dans cette douce sensation, tandis que le monde s'arrête et s'épaissit autour de moi.

Je pousse un soupire de satisfaction avant de sortir dans le couloir pour chercher la caméra.

Je trouve celle-ci rapidemment et après plusieurs tentatives, je réussis enfin à arracher le fil.

Fière de moi, je me dépêche de retrouver maël, qui m'attend immobile dans la salle des équipements. Je relance le temps avec une pointe de regret, mais je le fais pour retrouver Adrian.

Les couleurs reviennent doucement, accompagnées par le souffle de la vie... Qui ne tarde pas à parcourir le corps, auparavant inerte, de maël.

Il cligne plusieurs fois des yeux, avant de froncer les sourcils en me voyant.

"- Et bien qu'est-ce que tu attends ?

- j'ai déjà débranché la caméra. Annonçais-je simplement."

Ses yeux deviennent ronds d'admiration, mais il ne tarde pas à se reprendre.

"- Impressionant ce pouvoir. Ajoute-t-il."

Je lui réponds par un sourire de fierté, contente qu'il sorte un compliment à mon égard, alors qu'il ne m'aime pas vraiment.

"- Maintenant dépêchons-nous sinon nous n'aurons pas le temps de sortir, dit-il comme une révélation."

Je lui adresse un clin d'oeil complice avant de sortir dans le couloir.

" - Ne t'en fais pas le temps, ça me connais."

On peut dire que le plan se déroule sans accro ( toi même t'es un bon quand tu sais que je viens de citer agence tourisque, en vrai je me sens vieille), car deux minutes plus tard nous sommes libres.

Nous nous arrêtons à la sortie de l'établissement, là où nos chemins se séparent.

"- comment vas tu rentrer chez toi ? Demande-t-il.

- Et bien... Ça risque d'être un peu long mais à pied.

- Je vais regretter de dire ça mais... Tu veux que je te dépose ?

- on peut dire que ça m'arrange vraiment."

Si bien que nous nous retrouvons maël et moi dans sa petite voiture, vieille carcasse ambulante semblant tomber en ruine, mais que je ne peux m'empêcher d'aimer, car elle m'aide vraiment dans ma course après mon gardien.

Maël s'arrête devant le château des Dimena et nous descendons de la voiture.

Avant de partir, je m'assois sur le capot qui grince sous mon poids, tandis que Maël s'appuie simplement contre celui-ci, à mes côtés, les mains dans les poches.

Nous regardons tout deux le château en face de nous.

"- merci de m'avoir aidé."

Maël haussa les épaules avant de répliquer d'un ton calme auquel je me suis presque habituée à entendre aujourd'hui.

" - Après tout je ne pouvais pas fuir si tu n'étais pas là...

- oui, mais tu ne m'aimes pas."

Il hausse les épaules une nouvelle fois.

" - Je ne veux juste pas que tu sortes avec Paul.

- Ne t'en fais pas ça n'arrivera pas, Paul est plus comme un petit frère pour moi, tu n'as pas de soucis à te faire.

- ça me rassure.

- Je peux te poser une question ?

- Oui.

- Pourquoi vous êtes vous séparés alors que tu tiens encore à lui ?"

Maël pousse un long soupire, préparant sûrement sa réponse.

" - Et bien... Le problème c'est que contrairement à moi, Paul s'intéresse d'autant aux filles qu'aux mecs et ça m'a toujours fait flipper.

- Pourquoi ?

- Imagine, tu sors avec Adrian. S'il te quitte pour un mec tu te sens comment ?"

Un blanc suivit cette question, car je tente d'imaginer la scène qui vient de se poser dans mon esprit.

Effectivement je me sentirais nulle. Ça ne fais aucun doute.

Je saute agilement du capot et tape doucement l'épaule de mon compagnon de fuite, en souriant.

" - Je te comprends, malgré cela je suis heureuse d'avoir fait ta connaissance Maël."

Il hoche la tête pour me rendre ma reconnaissance, avec un maigre sourire, je sais déjà que c'est beaucoup de la part du jeune homme.

Il finit par partir, me laissant seule face au château.

Je me retourne et entre dans la grande propriété avec une moralité sur la journée en tête.

Ne pensez pas que les gens sont lambdas avant de les connaître, car des fois, vous risquerez d'être surpris.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant