Les Maîtres Du Temps

insomnie

Nous sommes en cercle avec mes gardiens, juste à côté de la grande piste de danse, Pauline et Jason venant de disparaître à l'intérieur de la foule.

Alors que je m'apprête à parler, Adrian fait volte-face, s'éloignant d'un pas énervé vers la sortie. Je jette un regard plein de questions et d'anxiété à Jeen, qui me sourit gentiment.

"- ne t'inquiète pas pour moi, me rassure-t-il, je vais profiter de cette fabuleuse soirée avec Drin, et j'ai vu quelques filles par là-bas. File rejoindre ton gardien."

Je lui lance un regard de remerciement, avant de m'élancer à la suite d'Adrian.

J'évolue du mieux que je le peux au milieux des invités, suivant mon gardien du regard, mon imposante robe voltigeant avec aisance derrière moi. Mais alors que je m'en rapproche, mon épaule heurte violemment quelqu'un et je me retourne confuse.

"- excusez-moi... Balbutiais-je, prise de court."

La personne se retourne, c'est un homme d'un cinquantaine d'année, les cheveux poivre et sel, une expression dure et franche gravée sur le visage. Ses lèvres s'allongent en un sourire qui se veut bienveillant.

"- il n'y a pas de mal. Ha ! Mais vous êtes la jeune Dimena. Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté, je suis le père Rickwell."

J'écarquille les yeux, reprenant très vite contenance pour faire bonne figure.

" - je suis enchantée de faire votre connaissance. Répondis-je poliment avant de me défiler, Je m'excuse de vous fausser compagnie, mais quelqu'un m'attend.

- à une prochaine fois peut-être."

Il baisse le haut du corps pour faire un révérence respectueuse, à laquelle je réponds avant de filer. Je marche avec empressement, voyant qu'Adrian a presque gagné la porte de sortie, l'esprit empli de réflexions.

Voici donc le père d'Arthur ?!

Mais que fait-il ici ?

Les Rickwell sont conviés car ils sont une importante famille ?

Tout cela ne me parait un peu louche. Je secoue la tête pour chasser ces pensées, ayant un autre problème sur le feu.

Adrian s'apprête à passer les portes.

"- Adrian arrête toi ! lui Ordonnais-je par la pensée."

Il se fige, comme si ses muscles s'étaient transformés en pierre. Je me souviens maintenant que j'ai un pouvoir d'autorité sur lui et que cette phrase ressemblant à un ordre, il n'a pu qu'obéir.

Bon, au moins il n'ira pas plus loin.

"- que m'arrive-t'il ? Je ne peux plus bouger ! Pense-t-il.

- j'arrive."

Je parcours la distance qu'il reste entre nous et arrive enfin devant lui. Je regarde ses traits pendant une seconde. ceux-ci, tirés par la colère, restent malgré tout masculins et élégants.

Je pose une main sur son épaule, ses muscles se relâchent, mettant fin à mon ordre.

"- désolé, j'avais oublié que j'avais un pouvoir d'autorité sur toi. Pourquoi pars-tu comme ça ?

- parce que je suis énervé, voilà tout !

- mais à cause de quoi bon dieu !?"

Il s'avance vers moi, une lueur de faiblesse dans le regard.

"- Parce que je n'arrive jamais à te protéger ! Avoue-t-il avec désespoir, Je n'arrive même pas à remplir mon rôle dans la vie.... Alors maintenant laisse moi part-

 - non. Le coupais-je avec fermeté."

Alors qu'il s'apprêtait à disparaître, je l'attrape fermement par le poignet, il me regarde surpris. J'avance vers lui en posant une main sur sa joue.

"- ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus en face, non ? murmurais-je."

Je lui souris.

"- oui..."

Ma main retombe le long de mon corps, tandis que celle qui tenait fermement son poignet glisse doucement dans sa main.

" - oublies tout ça. Viens danser avec moi. Demandais-je en tentant de chasser ses démons."

Il me sourit enfin, illuminant son visage.

"- sois mon cavalier une nouvelle fois. ajoutais-je."

D'un commun accord, nous nous dirigeons sur la piste de danse, nous mêlant aux autres danseurs pour profiter de cette soirée. 

Je me laisse guider par mon gardien, suivant ses pas, ne pensant plus à rien, juste au moment présent. L'euphorie du moment me prend, Adrian me fait virevolter, nous ne nous quittons pas des yeux. Nous partageons le même regard, que nous n'avons plus fait depuis longtemps, nous nous regardons comme nous le faisions le jour où il est devenu mon gardien.

Je nage en plein bonheur, oubliant le monde entier.

Point de vue de Jeen

Une jolie blonde avec un carré dans les bras, je tournoie moi aussi parmi les danseurs. Malgré que cette fille soit très jolie et même charmante, elle n'arrive pas à capter toute mon attention.

Je vois que le temps m'a changé et que ramener des filles dans mon lit, n'est plus dans mes priorités. Ses yeux noisettes me dévorent, tandis que je souris simplement, guidant ses pas. Il est vrai qu'elle est belle, mais elle est loin d'être la plus belle ce soir.

Parmi les danseurs, Nyla et son gardiens mènent la danse dans un mouvement flamboyant. Je l'observe du coin de l'oeil et la trouve magnifique. Elle rayonne de bonheur et d'aisance.

Adrian semble le plus heureux des hommes et j'envie sa place.

Sa robe la galbe magnifiquement, elle est époustouflante, reflétant une beauté naturelle et respectueuse.

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(Toujours point de vue de Jeen)

J'ouvre les yeux en fronçant les sourcils, le noir envahissant la pièce.

Je suis bien dans ma chambre, une présence chaude à mes côtés.
Je soulève doucement la couette pour trouver la blonde, nue, endormie à mes côté.

Rassurez-vous il ne s'est rien passé, même si elle aurait bien voulu.

Je m'assois sur le bord du lit, seulement vêtu d'un caleçon, frottant mon visage dans mes mains. Apparemment je me suis réveillé en pleine nuit, ma montre m'annonce 3 heure du matin et je laisse s'échapper un bâillement.

Je me lève, et me dirige vers la fenêtre qui laisse passer une douce lumière lunaire. J'ouvre le battant, laissant une petite brise aérer la pièce, tandis que mes pensées meublent tout le silence.

Je jette un regard discret sur la blonde qui dort paisiblement sur le ventre. Ce n'est pas cette fille que je voudrais dans mon lit.

J'enfile un jogging et quitte une nouvelle fois mes appartements, abandonnant cette fille à un réveil de solitude, marchant vers celle qui m'envoûte et occupe toutes mes pensées.

Je marche seulement vêtu d'un jogging dans les couloirs en direction de la chambre de Nyla, connaissant maintenant parfaitement le chemin.