LXI. Arrêter le temps

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Bon je suis avec Paul au milieu d'un monde arrêté et je conçois que je lui doive des explications, mais sur le moment ce qu'il faut vraiment c'est retourner au château.

Je me tourne vers lui et adopte un ton calme et reposant, pour stopper son apréhension.

Nyla - il est vrai que je te dois des explications, mais d'abord on doit filer d'ici au plus vite. Regarde, tu vois bien que tout est arrêté autour de nous. Filons et une fois au château je t'explique.

Paul - bon très bien.

Je commence à marcher et m'arrête au niveau du chef des hommes, qui dégage un aura peut engageant.

Je m'adresse à tous les hommes en parlant d'une voix forte et claire, parlant à leur subconscient.

Nyla - écoutez moi tous. Vous n'avez jamais vu nos visages, vous ne vous souvenez même plus de ce que vous faites dans la forêt.

Ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas fait cela... L'art de la manipulation mentale !

Quelle douce et enfantine occupation! (ma phrase est ironique bien évidemment ne pratiquez pas la manipulation c'est mal !)

Paul me regarde consterné, pas de me voir débattre mentalement avec moi même, mais plûtot de mes actions, qui doivent lui paraître plus étranges les unes que les autres.

Je réponds finalement à son regard perdu, en levant une main en l'air, en signe de promesse et d'escuses.

Nyla - comme je te l'ai dit les explications viendront après.

Il aquiesce du menton et nous nous engageons à travers les arbres, en direction du château.

Je marche d'un pas décidé, pour ne pas perdre de temps, alors que Paul trotinne doucement derrière moi, regardant le monde immobil avec des yeux émerveillés.

Il attrape une feuille qui s'est arrêtée dans l'air lorsqu'elle tombait de son arbre.

Paul - incroyable...

Tout va bien Paul... c'est juste une feuille.

Qui vole dans le vide.

Dans un monde qui ne bouge plus...

Oui bon et bien pas besoin d'en faire tout une histoire non plus !

Nyla - ne perdons pas de temps, je veux arriver au château le plus vite possible, maintenant chaque minute compte.

Il accélère le rythme, sans pour autant arrêter de regarder ce monde grisâtre et sans vie avec son regard d'enfant.

Nous sortons enfin de l'enceinte de la forêt, pour nous engager sur le parc du château que je commence à parcourir sans perdre le rythme.

De son côté, il s'arrête quelques secondes pour observer le ciel.

Paul - les nuages ne bougent plus...

Je me retourne vers lui, stoppant ainsi notre progression.

Nyla - Paul le monde est arrêté. ARRÊTÉ ! Donc plus rien ne bouge à part toi et moi ! Je te dois des explications et je comprends tes questions, mais d'abord le château, ensuite les questions.

Paul - ok !

Il me rattrape pour se mettre à ma hauteur et nous recommençons à marcher côte à côte sur le petit chemin de pierre, qui zigzag entre de petits arbustes taillés, jusqu'au château.

Paul - mais vraiment le monde entier??!

Nyla - Paul !!

Paul - pardon ...

Je rigole devant l'insistance de mon nouvel ami.

Nous pénêtrons dans le château par l'entrée des gardiens, car l'infirmerie se trouve dans cette partie.

Je me souviens à peu près du chemin et nous passons devant la cafétéria des gardiens avant de rejoindre l'infirmerie, sur le chemin nous croisons de nombreux employés et gardiens, tous inanimés.

Une fois dans le couloir qui mène à l'infirmerie, je reconnais Emilie à l'autre bout qui s'avance pour rejoindre Paul qui est cencé se trouver sur son lit d'hopital.

Son expression stressée est fixée sur son petit visage pâle, encadré par ses cheveux blonds, alors qu'elle tient un petit café dans sa main droite et une pile de feuilles médicales coincées sous son autre bras.

On peut dire que notre timming est parfait.

Imaginer que l'infirmière arrive avant nous... ç'aurait été un comble.

Nous retournons dans notre prison blanche, nous asseyant chacun sur notre lit respectif.

Paul, assis en tailleur, trépigne d'impatience pour que je lui donne ces fameuses explications.

Je cède et décide d'en finir rapidement avec cette histoire.

Nyla - bon alors par quoi je commence... bon ce que tu "vois" là, ce sont les effets de mon pouvoir, arrêter le temps.

Paul regarde autour de lui.

Paul - je comprends maintenant pourquoi ce pouvoir est si precieux...

Nyla - si je t'ai embrassé tout à l'heure, c'est parce que c'est le seul moyen de partager mon pouvoir...

Paul - ah oui ça pose certaines contraites...

Nyla - comme tu le dis.

Paul - mais pourquoi n'utilise tu pas ce pouvoir tout le temps.

Nyla - un pouvoir aussi incroyable soit-il pose quand même des limittes. La condition avec l'arrêt du temps, c'est que tout le temps arrêté est retiré sur mon temps de vie.

Paul prend une expression horrifiée en entendant mes mots.

Paul - mais .. c'est... c'est... c'est comme si tu avançais ta mort !

Nyla - tu comprends pourquoi nous devions nous dépêcher ?

Paul - je suis desolé de t'avoir fait perdre du temps, si j'avais su...

Je lève une main pour le stopper dans ses remords, avec un sourire qui se veut rassurant sur les lèvres.

Nyla - mais tu ne savais pas. Tu n'as rien fait de mal, maintenant que je t'ai expliqué, je vais relancer le temps.

Paul - en tout cas, merci de m'avoir montré ton pouvoir... c'était incroyable.

Sur ces mots, j'attrape ma montre à gousset et relance le temps, laissant une bouffée de pouvoir chaud nous envahir.

Paul lâche un soupir de bonheur au contact de mon pouvoir et quelques minutes plus tard, Emilie pousse la porte de l'infirmerie.

Emilie - bonjour !

Elle se tourne vers Paul, toujours assis en tailleur sur son lit.

Emilie - alors tu t'es enfin réveillé ? Tu nous as foutu une de ces frousses à dormir aussi longtemps !

Paul - désolé de vous avoir inquiétées...

Emilie - ce n'est pas de ta faute ! Allez enlève ton t-shirt que je vois l'état de tes blessures.

Paul sursaute, effectivement Emilie avait une façon assez directe de demander des choses parfois génantes.

Je me lève de mon lit et me dirige vers la porte, après avoir fait un signe de main à mes deux amis, avant de quitter la pièce.

Nyla - à plus tard Paul, on se revoit pour notre entrée à l'université des gardiens ! Emilie, merci de m'avoir soigné je viendrais te voir de temps en temps.

Ils me répondent et je quittes l'infirmerie, pour me rendre dans la partie des maîtres, avec de nombreux projets pour cette journée.

Je devais aller voir mon oncle pour lui annoncer mon rétablissement et aussi voir Adrian à l'occasion.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant