Les Maîtres Du Temps

remonter le temps

Le monde se fige.

Tout s'arrête. L'apocalypse s'arrête. La sanglante bataille s'arrête.

Plus un bruit, tout est calme.

Je respire un grand coup, épuisée de ce trop plein d'actions, me sentant encore entre la vie et la mort.

Je veux remonter le temps.

Le sablier se met à gronder, je regarde à l'interieur.

Le sable et le sang fusionnent, dans une danse gracieuse et envoûtante.

Je me contente de regarder, ne pensant plus à rien.

Ils se tranforment en un sable bleu, pure comme du crystal.

J'ouvre des yeux émerveillés, oubliant le carnage et les cadavres gisants autour de moi.

Le sable sort du grand sablier et m'entoure doucement, je vois les évênements revenir en arrière, comme une cassette qu'on rambobine. Je ferme les paupières, me laissant porter par ce sentiment de transe.

Puis plus rien.

...

J'ouvre les yeux. Je bâts des cils, étonnée.

Je regarde autour de moi, je suis dans mes appartements à Venise, dans mon lit.

Je carresse la couverture de la main, n'arrivant pas à y croire.

J'ai remonté le temps !

Tout ce qui s'est produit vient d'être effacé... Tous ces évènements sanglants sont annulés.

Je soupire de soulagement.
Ce n'est plus qu'une mauvaise vision de l'enfer dans mon esprit. Un avant goût de l'apocalypse.

"Bravo Nyla, tu as réussis un exploit incroyable. Mais ce n'est pas fini. Nous ne pouvons pas laisser le sablier aux mains d'hommes avides de pouvoir. "

Chronos m'entoure, sa voix résonnant dans le silence respectueux de la chambre.

J'aquiesce du menton, silencieuse.

C'est vrai, ce n'est pas fini, il faut rejouer l'histoire encore une fois. Et cette fois, les morts seront réels, je ne pourrais revenir en arrière.

Je me tourne vers Jeen, endormi à côté de moi. Je suis revenue au matin avant que tout n'arrive.

Je le touche et il ouvre les yeux.

Je pleure. Il ne comprend pas.

" - pourquoi tu pleures... ? Demande-t-il doucement."

Il se redresse et me serre dans ses bras.

Je prends sa tête dans mes mains, des larmes silencieuses glissant sur mes joues.

Tous les évênements repassant en boucle dans mon esprit.

"- je t'ai vu mourir..."

Il me regarde étonné, un frisson parcourant son dos.

Je l'embrasse à en perdre haleine, m'accrochant à lui comme s'il pouvait disparaitre. Je passe mes mains dans son dos et il répond à mon étreinte.

Notre baiser à le goût salé de mes larmes, qui se mèlent sur nos lèvres.

Je m'écarte, une soupire de soulagement s'échappant de ma bouche.

Il essuie mes larmes avec son pouce.

Et je lui raconte tout. Absolument tout ce qui s'est passé.