entrainée dans les coulisses

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Deux serviteurs ouvrent les grandes portes dorées devant nous, et d'autres invités qui patientent à nos côtés.

S'offre à nous une immense salle, l'or et les lumières pétillants de toute part sur des fonds pourpres, ainsi que d'immenses miroirs qui agrandissent d'autant plus la pièce.

Pauline et Lewis marchant sur mes pas, je me fonds dans la foule pour ne pas me faire remarquer. Je progresse lentement, tout en évitant les invités qui se pressent en masse devant une espèce de petite scène, rappelant l'opéra.

Ma longue robe volant derrière moi, j'avance du mieux que je peux, observant la magnificence des invités autour de moi.

Je finis par m'arrêter où un peu d'espace s'offre à moi et d'où je peux observer la petite scène.
Ma suivante et mon majordome se placent tous deux à mes côtés, je me sens tout de suite rassurée par leur présence. j'adresse un sourire bienveillant à Pauline, lisant la pression sur son visage.

Elle attrape discrètement ma main, alors que la pièce s'assombrit et que les lumières se transforment en douces veilleuses. Une agréable sensation plane dans la pièce, tandis qu'un lourd silence tombe sur la foule.

Des personnes que je distingue avec difficulté, font leur apparition sur scène.

Je plisse les yeux pour essayer de voir quelque chose, mais sans succès. Sans prévenir, un spot aveuglant illumine la scène.
Mes yeux s'habituent doucement à l'éclat, tandis que je comprends qu'il s'agit des Hauts Dirigeants et de Mme de Vicompte.

Le Suprême commence un discours poignant sur la communauté, son unité, son histoire. J'écoute le tout avec passion, absorbant sans retenu toutes ses paroles, comme Pauline à mes côtés, tandis que Lewis reste de marbre.

Bientôt, vient le discours de madame de Vicompte, qui commence à parler de son annexe et des maîtres du temps, de sa voix rocailleuse.

Beaucoup moins intéressée, je laisse mes yeux parcourir l'assemblée et je finis par trouver mes gardiens, regroupés dans un coin de la pièce.

Je me penche vers ma suivante pour lui glisser quelques mots discrets, que seules nous, pouvons entendre.

"- j'ai trouvé nos compagnons, allons les rejoindre. Murmurais-je."

Elle acquiesce du menton, et je commence à marcher doucement, me frayant un passage au milieu des invités, fendant la foule pour rejoindre mes gardiens.
Lewis, qui semble avoir compris mon idée depuis longtemps, nous suit discrètement en retrait, se mouvant comme une ombre au milieu des somptueux convives.

Il le fait avec une aisance surprenante et je me demande s'il n'a pas fait cela toute sa vie, c'est possible après tout.

Rencontrant plus de difficultés avec mon imposante robe aux somptueux volutes, je peine à avancer.

Je fixe Adrian, qui me remarque enfin, nous ne sommes plus qu'à quelques mètres.
Alors que je m'apprête à parcourir l'espace qui nous sépare, un énorme spot se fixe sur moi et m'éblouie avec violence.

"- ... et voici Nyla Dimena, autoproclamée fille de chronos, le seule maître du temps actif."

Je me retourne vers la scène, les yeux plissés et une main devant le visage, pour tenter de contrer ce trop plein de lumière.

Elle finit son discourt sur moi avec une voix chantante, tous les regards se braquant sur ma personne, tandis que je ne fixe qu'elle, lisant la haine qui émane de sa personne à mon égard.

Avec le regard qu'elle me lance à l'instant, je pourrais mourir sur le coup.

Evidemment les regards ne tuent pas, mais la foule entière me fixant dans un silence pesant, il est temps de réagir. Je suis seule, Pauline ayant éviter le faisceau de lumière de justesse en se fondant dans la foule.

Je relâche mes muscles pour me calmer, mes bras retombant le long de mon corps dans un geste simple, tout en comptant mes inspirations.

Suivie par le spot, que j'ignore maintenant royalement, je fends le monde pour rejoindre la scène. Les regards braqués sur moi, je me joins aux hauts dirigeants et à la femmes cauchemardesque, prenant le micro.

Evidemment mon intention de rester discrète, est de loin tombée à l'eau.

"- Bonjour à tous, Commençais d'une voix enjouée, je suis Nyla Dimena, je suis ravie d'être parmi vous ce soir. On ne choisit pas son destin, et je n'ai pas choisi d'être ce que je suis. Malgré tout je suis fière d'être là, faisant parti de cette communauté. Merci à tous !"

Quelques applaudissements accompagnent la fin de mon discourt.

Je me mets légèrement en retrait sur l'estrade et Joséphine s'avance devant le micro, pour prendre le relais.

" - maintenant que nous avons fait le tour, nous pouvons commencer ce magnifique bal. Bonne soirée à tous !"

Sa voix forte et rassurante englobe toute la pièce, résonnant dans le micro. Tous les convives se mettent à bouger dans un brouhaha joyeux, tandis qu'une musique joviale monte doucement dans la salle.

Alors que je regarde avec des yeux émerveillés la fête prendre vie, mes mains sur les hanches avec un sourire gravé sur les lèvres , un main sans appel s'abat sur mon bras droit. Surprise, je sens de longs ongles s'enfoncer dans ma chair, tandis que je laisse échapper un gémissement de souffrance.

Quelqu'un m'attire vers l'arrière, paniquée, je cherche de l'aide et tombe sur les yeux dorés de Paul. Je lui jette un regard de terreur.

Il tente de me rattraper, bloqué dans la foule, se débattant, il me voit disparaître avec un regard impuissant.

Je me retrouve dans les coulisses derrière la scène, l'endroit est très sombre. La main relâche enfin mon bras et je sens les ongles, on pourrait même dire griffes, se retirer de ma peau.

Mon visage se tord de douleur, mais je ne dis mot, faisant volte face pour découvrir sans étonnement madame de Vicompte et sa suivante favorite.

Je respire fort, la colère barrant mon front, je masse mon bras endolori, les traces arrondis des ongles imprégnées jusqu'au sang.

" - mais vous êtes malade ! M'indignais-je."

Elle rigole d'un rire amer devant ma réaction.

"- peut être un peu oui... mais en attendant toi... toi tu..."

Elle semble chercher ses mots, je ne suis que surprise de son manque d'assurance. Sa suivante au regard étrange, se rapproche pour lui souffler des mots discrets.

"- tu n'es pas digne ... ? Devine-t-elle.

 - toi tu n'es pas digne !répète mme de Vicompte, Pas digne de ... de...

- de la communauté ... ? Reprend la suivante.

 - voila tu n'es pas digne de la communauté car tu n'as pas porté la robe que nous t'avions envoyé.

- cette robe était immonde... Me défendais-je froidement.

 - c'est... c'est...

- une injure... ? Ajouta une nouvelle fois la favorite.

 - c'est une injure a ma personne, un affront ! Je ne permettrais pas cela !"

Je rigole intérieurement devant la situation, gardant tout mon calme en croisant les bras sur ma poitrine, dans un geste patient.

" - Hmm mais cette robe est au bal. Dis-je malicieusement, La preuve, ma suivante la porte en ce moment même."

Elle prend un regard horrifié, prise à son propre jeu.
Elle s'avance vers moi, menaçante. Tendant une main peu rassurante en ma direction, je fixe ses ongles qui m'ont déjà fait souffrir.

Elle pose sa main sur ma montre à gousset et sans prévenir, l'arrache d'un geste violent.
Je crie de surprise mettant mes mains sur mon cou, mais il est trop tard, mon canalyseur est dans sa main, alors qu'elle affiche un sourire diabolique.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant