LXIX. Premier réveil chez les gardiens

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Arthur arrive devant le château et s'arrête devant le grand portail. Nous descendons de la mobylette.

" - Je pense que je vais te laisser là. Annonce-t-il en commençant à s'éloigner.

- Attend !"

Il se retourne intrigué.

"- Attendre quoi ?"

Je passe ma main dans mes cheveux, légèrement gênée.

"- Reste un peu s'il te plait. Le priais-je.

- Bon très bien."

Nous nous asseyons sur le trottoir, alors que la mob reste accoudée au mur près du portail. Je soupire longuement en regardant les voitures passer devant moi, tandis qu'Arthur ne dit rien.

"- Je repense à tous ces évènements, et je t'avoue que je suis un peu perdue. Finis-je par dire.

 - Parle je t'écoute.

- Toi par exemple, dans cette grotte et même avant tu étais mon ennemi et j'ai choisi de te sauver. Depuis nous sommes amis. Le temps change et les gens aussi et j'ai du mal à m'y faire.

- Petit moment de nostalgie ? Devine-t-il.

- Il faut croire."

Je me tourne vers lui en souriant.

"- Je ne sais pas qui je suis, ni où je vais. On me reproche de n'être plus comme avant et en même temps de ne pas être l'élue. Mais je ne veux être ni l'un, ni l'autre."

Arthur pose une main sur mon épaule, je le regarde, tandis qu'il ne lâche pas la route sombre des yeux.

" - Moi je sais qui tu es.

- Mais alors, qui suis-je ?

- Tu es la fille de Chronos et ça personne ne te l'enlèvera, tu es unique. Dit-il simplement.

- à quoi bon être unique, si ça ne convient à personne ? Lui demandais-je par la suite.

- Moi ça me convient et je t'aime comme ça, comme tu es vraiment, forte et indomptable.

- Tu m'aimes... comme ça ? Répétais-je, incertaine.

- oui."

Il se lève et commence à partir, les mains dans les poches, entouré par la nuit. Je me lève et me tourne dans sa direction, sans bouger.

"- Arthur !"

Il se retourne vers moi en souriant.

"- Quoi ?

 - Pardon ! M'écriais-je.

 - Pardon pour quoi ?

-P our tout. Soufflais-je."

Il me sourit et se retourne pour reprendre son chemin, loin de moi.

"- ARTHUR !"

Trop tard, il est parti. Dans combien de temps le reverrais-je ?

Ce sourire franc, ses cheveux bruns en bataille et son caractère que je n'arrive pas à sonder...

Tu m'aimes comme ça ? Mais qu'est-ce que tu entends par aimer ?

Je te comprends Stéphanie, comment ne pas s'attacher à lui ?

Je prends le guidon de ma mobylette et la guide à côté de moi à travers la propriété du château, le cœur plein de nostalgie. Après être passée au garage déposer ma vieille amie, je rejoins la partie des gardiens, pour retrouver ma nouvelle chambre triste.

Je me couche sur le petit lit martiale, épuisée et lassée. Je ne tarde pas à m'endormir.

...

J'ouvre des yeux fatigués et me lève doucement, pour ne pas faire souffrir mes muscles douloureux. C'est déjà le matin...

Je me dirige dans ma salle de bain martiale avec les yeux embués de sommeil. Je regarde mon piteux reflet dans le miroir. Ma tête n'est pas à son plus beau jour, on ressent encore mon combat d'hier avec Stephanie, dans mes traits.

Ma tête me fait mal et mon épaule est couverte de balafres de sang causées par des ongles acérés et manucurés.

Je prends une rapide douche chaude avec d'enfiler mon short de sport et un large pull noir des plus agréable.J'arrange comme je peux ma tête avant de coiffer mes cheveux qui retombent inlassablement sur mes épaules.

"- Adrian t'es réveillé ?

- On peut dire que tu viens de me réveiller...

- C'est quoi le numéro de ta chambre ?

- 103... Trois chambres après la tienne dans le couloir... mais ne..."

Je coupe court à notre discussion mentale et sors de ma chambre pied nu.

Je remonte le couloir en marchant d'un pas calme, tout en regardant les numéros des chambres défiler, sans faire attention au regard des gardiens que je croise dans le couloir. J'arrive enfin devant la chambre d'Adrian et je toque discrètement à la porte, j'entends du bruit venant de derrière, et je vois le porte s'ouvrir sur Jason, seulement vêtu d'un jogging.

Il me regarde brièvement de la tête au pied. Je fixe inconsciemment ses muscles de torse saillants sur sa peau matte.

"- ça alors ! Si je m'attendais à voir une fille devant ma porte ! Ironise-t-il, apparemment de bonne humeur.

- Salut Jason, je peux rentrer ?

- Tu te souviens de mon nom ? vas-y entre, fais comme chez toi."

Il me sourit et s'écarte légèrement pour me laisser passer. Je rentre dans la chambre, plutôt bien rangée, comportant deux lits comme le mien.

Jason s'assoit sur son lit en baillant.

"- Je suis passée voir Adrian. Annonçais-je.

- Il s'est rendormi...

- Ce n'est pas grave, je vais attendre qu'il se réveille.

- Je peux attendre un peu avec toi si tu veux. Me propose-t-il.

- Merci, c'est gentil."

Je le rejoins sur son lit pour m'asseoir en tailleur, pendant que nous faisons plus ample connaissance. Il m'explique sa vie de gardien, tandis que je lui raconte ma vie de maître du temps.

" - J'ai vu ton combat avec Iran au Cor Saltum. J'avoue que je suis plutôt impressionné. Dit-il soudain.

- Merci ça m'a laissé quelques séquelles...

 - Comment as-tu fais pour te relever ?

- Quand je suis prise dans une rage pure, je ne contrôle plus vraiment mes gestes et j'en oublie presque la douleur...

- Incroyable ! Je suis heureux que tu sois parmi les gardiens.

- Merci. Répondis-je en souriant.

- Une présence féminine dans ce monde de mâle ça fait du bien, ça change...

 - je comprends ! Rigolais-je face à cette phrase inattendue."

Jason se lève du lit et attrape un t-shirt, qu'il enfile tout en continuant de parler.

- Je dois rejoindre des amis pour le petit déjeuner, je te laisse !

- salut, à la prochaine."

Il s'approche de moi et me fait un léger bisous sur la joue, puis me regarde droit dans les yeux en souriant.

"- Encore merci pour le croissant la dernière fois, j'ai adoré !"

Et il quitte la pièce, tout sourire, me laissant seule avec mon gardien endormi.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant