LXVIII. Quand il faut tout avouer

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Point de vue de Nyla

Je regarde Stéphanie, puis Arthur.

Mes bras sont toujours croisés contre ma poitrine et je ne sais comment va finir cette discussion, même si l'envie de rentrer chez moi et de retrouver ma chambre triste, me torture l'esprit.

"- Il n'y a pas que ça n'est-ce pas ? Devinais-je froidement."

Elle me regarde surprise et je sens qu'Arthur ne me comprend pas, lui non plus.

"- Comment ça ? Demande-t-elle perdue."

Je m'approche d'elle, l'air calme, mais légèrement menaçante tout de même. Je pointe un doigt accusateur sur sa personne en élevant un peu le ton.

"- Nous ne sommes plus amies, nous ne nous verrons sûrement plus jamais, alors maintenant que nous sommes là, on met tout à plat !

 - Je n'ai rien à te dire ! Se défend-elle.

- Ah oui ? Pourtant j'aimerais bien que tu me parles un peu d'Arthur ! La menaçais-je."

Arthur sursaute en entendant son nom, alors que la blonde prend une expression horrifiée. Apparamment j'ai touché un point sensible.

"- Je... Je... Bégaye mon ancienne amie, prise au dépourvu.

- Tu crois que nous sommes en guerre et qu'Arthur est le trophée ? Tu es dingue de lui, ça crève les yeux ! Mais moi ça ne m'intéresse pas ta guerre, il va falloir redescendre un peu.

- Mais comment tu sais... ?"

Je suis perspicace c'est tout.

" - Tu ne l'as jamais oublié, n'est-ce pas ? Et pourtant moi je l'ai embrassé. Annonçais-je pour la faire sortir de ses gonds."

Stéphanie commence à bouillir de rage et fulmine devant moi.

"- JE N'Y CROIS PAS !

- Ah oui et pourquoi ?

- Personne ne peux vouloir de toi, je suis bien plus belle que toi ! PERSONNE NE VEUX DE TOI, JE NE TE CROIS PAS ! Hurle-t-elle furieuse."

Ses mots me blessent et je rentre dans sa rage folle. Nous nous toisons comme deux chiens enragés, alors qu'Arthur nous regarde d'un air paniqué.

Tiens en parlant d'Arthur... Je lance un sourire diabolique à Stéphanie.

On verra bien si personne ne veut de moi pauvre cruche.

"- C'est ce qu'on va voir... La défais-je."

Je me retourne sans perdre de temps et avance vers Arthur, en l'attrapant par le col. Pendant quelques secondes nous nous regardons dans les yeux, sans dire un mot et je me demande bien ce qu'il peut penser de la situation actuelle.

Je passe une main derrière sa nuque et pose mes lèvres doucement sur les siennes. Il répond à mon baiser, ignorant totalement Stéphanie, et plaque ses mains sur mes hanches pour me coller contre lui.

Ses lèvres sont chaudes et douces et ne cessent de se mêler aux miennes, me procurant une sensation de plaisir brûlant. Nous finissons par nous écarter et Arthur me regarde en souriant.

Je me retourne pour parler à Stéphanie, qui me regarde sans voix, légèrement blanche.

"- Tu voulais faire la guerre ? Et bien voila je l'ai gagné ta foutue guerre, tu peux arrêter de te battre vainement maintenant. Regarde ce que tu es devenue... Tu me fait pitié avec ton look aguicheur et ton regard de chien battu envers Arthur."

Je m'apprête à partir rejoindre ma mobylette pour les quitter sur ces sages paroles, mais Stéphanie ne semble pas de cet avis, car elle m'attrape par les épaules et me plaque contre le sol.

Ma tête heurte le bitume et tous les bruits résonnent dans ma tête, alors que je sens ses ongles plantés dans la chair de mes épaules. Mon corps est secoué de plusieurs convulsions et je reprends doucement conscience, pleine de rage et de colère.

Stéphanie est sur moi avec le visage déformé par la haine, je démarre au quart de tour et l'attrape par le col pour l'envoyer valser contre le mur de l'immeuble d'Arthur.

Je me relève en titubant et la plaque contre le mur, elle tente de se débattre en me lacérant la peau et en me donnant des coups de talons aiguilles dans le tibias, mais je tiens bon sous la douleur et ne lâche pas prise.

Ma main claque sur son visage et sa peau devient rouge sous mon coup, mais alors que j'arme un deuxième coup, quelqu'un me stoppe dans mon élan, me bloquant les mains dans le dos.

Laura fait de même qu'Arthur et tient Stéphanie. Ils nous séparent malgré que nous nous débattons sauvagement, avec une flamme brûlante dans le regard.

"- Stop ! Vous allez vous tuer si ça continue ! Ordonne Arthur pour tenter de calmer le jeu."

Je respire fort comme un étalon prêt à charger, mais je sens la raison revenir peu à peu. Mon sang reprend une circulation normal et ma respiration se calme doucement et je me laisse légèrement tomber dans les bras d'Arthur.

Stephanie se calme aussi de l'autre coté, me regardant toujours avec haine.

" - Nyla je te ramène chez toi. Annonce Arthur."

Je ne dis rien et Arthur me tire par le bras en direction de la mobylette, pendant que je ne lâche pas du regard ma nouvelle ennemi.

"- Si je te croise encore une fois je te fais la peau ! La menaçais-je avec dégoût.

- essaye pour voir !"

Je tente de lui sauter dessus, mais Arthur me tient fermement et m'oblige à m'asseoir sur la selle avant de démarrer en trombe, se mêlant aux voitures.

Je regarde la robe rouge de Stéphanie disparaître au loin, me cramponnant au t-shirt d'Arthur.

Je me calme peu à peu, bercée par la vitesse, regardant les bords de Seine qui longent la route. Les lumières du soirs et de la tour Eiffel se reflètent comme un ballet d'étoiles sur l'eau du fleuve.

J'observe les gens, les ponts mis en valeur par l'éclairage du soir, me laissant totalement baigner par l'ambiance parisienne. Les klaxonnes fusent, les bruits des bistrots montent dans le ciel accompagnés de la sonorité des boîtes de nuit qui commencent à pulser dans l'obscurité.

Arthur regarde la route devant moi, je colle ma joue contre son dos et entoure sa taille avec mes bras. Il prends les virages amples ne perdant pas de vitesse et s'élançant en direction de Versailles.

Mes yeux ne quittes pas les milliers de lumières qui défilent avec la vitesse, alors que nous quittons Paris pour rejoindre le château.

Je resserre mon étreinte sur le jeune homme, prise par le froid de la nuit et murmure presque pour moi même.

" - Pardon..."

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant